Question orale sur le drapeau de la COCOF

Question orale de Monsieur Gaëtan VAN GOIDSENHOVEN, Député, adressée à Madame Fadila LAANAN, Ministre-Présidente du Collège de la Commission communautaire française

concernant le drapeau de la COCOF

 

M. Gaëtan Van Goidsenhoven (MR).- Dans le cadre de son plan de city marketing, le gouvernement bruxellois a récemment soumis au Parlement de la Région de Bruxelles-Capitale une nouvelle identité visuelle de l’iris arboré sur son drapeau. Pour ce faire, le gouvernement a déposé un projet d’ordonnance modifiant l’ordonnance du 16 mai 1991 portant fixation de l’emblème et du drapeau de la Région de Bruxelles-Capitale.

Sans entrer dans des considérations esthétiques sur la forme ou la simplification de l’iris telle que proposée par le gouvernement, j’aimerais savoir si ce choix affectera le drapeau qui avait été retenu jusqu’ici à la Commission communautaire française. En effet, le vote du projet régional rend de facto l’emblème et le drapeau de la Commission communautaire française obsolètes.

Vous aviez de plus souligné, lors de la rentrée de septembre, que l’identification du drapeau de la Commission communautaire française vous semblait obscure pour bon nombre de Bruxellois et qu’une réflexion à ce sujet pourrait être menée.

Vu les liens plus qu’étroits qui unissent la Région bruxelloise à la Commission communautaire française, une modification de l’emblème et du drapeau de notre institution est-elle également à l’ordre du jour ?

Pouvez-vous aussi me dire si des concertations ont eu lieu entre nos deux institutions pour débattre du bien-fondé d’une adaptation du drapeau de la Commission communautaire française ?

D’autres changements sont-ils à l’étude et des appels à projets ont-ils été lancés ?

Si le changement a bien lieu, à quel coût est estimée l’opération de changement du logo sur les publications et sur le site internet, suivie du changement sur les sites et publications de nos partenaires, et que comprend cette estimation ?

Enfin, afin d’éviter qu’ancienne et nouvelle versions ne se chevauchent, quel délai avez-vous prévu pour introduire le changement ?

Mme Fadila Laanan, ministre-présidente.- Il me semble que nous avons déjà pu aborder cette thématique ensemble il y a quelques semaines à peine. Néanmoins, comme la question des drapeaux, emblèmes, armoiries, oriflammes, logos et autres dessins semble vous tenir fort à cœur, je me ferai un plaisir de vous donner un maximum d’informations sur le sujet.

Comme je vous l’avais déjà précisé, de manière humoristique, le travail de modernisation de l’image de la Commission communautaire française est en voie de finalisation. Le projet aboutira bien avant la Saint-Gaëtan, c’est-à-dire le 7 août prochain.

Actuellement, le coq et l’iris pavoisent côte à côte sur le drapeau de la Commission communautaire française, arboré sur l’ensemble des édifices publics bruxellois où l’on parle la langue de Voltaire. Ce drapeau, sur lesquels figurent nos armoiries, date du 10 juillet 1992, année où les membres de la Commission communautaire française ont voulu se parer d’armoiries spécifiques.

Celles-ci associaient les emblèmes de la Communauté française de Belgique et de la Région de Bruxelles-Capitale. L’objectif était, comme vous le soulignez, de réunir sur un même emblème le coq hardi de la Communauté française et l’iris de la Région bruxelloise.

Ce « zinneke » de drapeau est donc divisé en quatre parties égales. La première et la quatrième reproduisent le coq hardi, la deuxième et la troisième l’iris. Un écu d’armoiries complète la panoplie, écartelé en croix d’or au coq hardi de gueule et à la fleur d’iris d’or.

Pour compléter votre information, sachez que le sceau officiel de la Commission communautaire française ne porte, lui, que le coq hardi. Enfin, un fanion construit comme le drapeau, mais garni d’une frange bleue, jaune et rouge, peut être arboré par les hautes autorités et les représentants officiels de la Commission communautaire française dans l’exercice de leurs fonctions.

Depuis près de vingt ans, l’identité visuelle de chaque organe de notre institution (parlement, gouvernement, administration) s’affirme à travers ce logo. Cependant, force est de constater que depuis les modifications des emblèmes de la Région de Bruxelles-Capitale, ainsi que de celui de la Fédération Wallonie-Bruxelles, notre blason ne fait plus office de rappel du lien et de la solidarité entre les francophones de Wallonie et de Bruxelles.

Ce fait, qui avait aussi inspiré une de mes déclarations sur Télé Bruxelles, brouille l’image visuelle de la Commission communautaire française, diminue la lisibilité de ses actions et de ses services en termes d’appartenance et nuit à l’efficacité générale de sa communication.

En outre, les outils de communication (brochures, site web, drapeaux, etc.) ne sont effectivement pas harmonisés et présentent, du fait du logo ancien, une image passéiste de notre institution alors que le gouvernement et le parlement ne cessent de valoriser les secteurs qu’elle couvre comme autant de services indispensables rendus à la population bruxelloise francophone.

Ces constats plaident pour une modernisation de l’image visuelle de notre institution, afin de renforcer de manière fédératrice et durable son identité visuelle. Forte de mon désir, ainsi que de celui de mon gouvernement, de développer une institution forte qui défende les droits des francophones, j’ai donc décidé, comme je vous le disais il y a quelques semaines, de relancer ce chantier et ce, sans bourse délier.

Vous l’aurez compris, le gouvernement que j’ai l’honneur de présider et de représenter aujourd’hui entend être une force de proposition qui utilise les deniers publics à bon escient. Notre objectif en termes de modernisation de l’image de l’institution est de :

– consolider un socle de valeurs et de fondamentaux communs, tant pour les agents de l’administration que pour les citoyens et les acteurs institutionnels tels que le parlement ;

– refléter le positionnement de l’institution et de ses compétences ; l’ancrage bruxellois, la proximité avec les francophones de Bruxelles, de Wallonie et du monde entier ; la diversité culturelle et sociale de ses partenaires et acteurs associatifs ;

– aboutir à une charte identitaire graphique et visuelle complète afin d’optimiser l’image de notre institution de manière cohérente au sein des différents organes qui la composent et favoriser une communication claire de ses valeurs et de ses compétences.

Pour atteindre ces objectifs, nous avons donc souhaité remettre l’ouvrage sur le métier. Notre volonté est de pouvoir mettre un point final aux réflexions qui n’ont pas pu aboutir.

Par ailleurs, je veille personnellement à ce que la mise en œuvre de cette nouvelle identité visuelle découle d’une réflexion qui implique et fédère le personnel de l’administration, du parlement ainsi que d’un échantillon de partenaires associatifs.

Enfin, pour ce qui est du calendrier, il m’est difficile de vous répondre de manière précise, mais je pense que nous pourrons aboutir avant votre prochaine interpellation sur le sujet, si toutefois le délai de trois mois prévu entre chaque question portant sur le même sujet est respecté. Comme vous le constaterez, je souhaite avancer rapidement et, pour cela, j’entends impliquer et non brusquer les différents intervenants.

M. Gaëtan Van Goidsenhoven (MR).- J’ai entendu les déclarations de la ministre-présidente. Je me réjouis en tout cas de ce qui a été dit concernant le dialogue avec l’assemblée. Nous n’aurons donc a priori pas les mêmes déconvenues qu’au sein du Parlement régional bruxellois pour la définition du nouveau drapeau.

Je ne vous aurais d’ailleurs pas interpellée dès à présent si cette nouvelle donne, qui a malheureusement précipité un peu les choses et rendu d’autant plus obsolète le drapeau de la Commission communautaire française, n’était pas intervenue.

Selon moi, l’identité visuelle de la Commission communautaire française doit être discutée au parlement. Vous semblez d’accord sur ce point et je m’en réjouis. Il ne s’agit pas d’une obsession, mais nous ne voulons effectivement pas manquer cette occasion de fédérer l’ensemble des composants de ce parlement autour d’une identité qui nous manque tant, d’une reconnaissance et d’une compréhension de la part de la population bruxelloise. Il s’agit aussi de la possibilité d’exister aux yeux d’éventuels partenaires en Belgique et à l’étranger.

 

Pour retrouver l’intervention dans son intégralité, veuillez cliquer ici.

CR n°9 (2014-2015), Janvier 2016, pp. 34-36