Interpellation sur la place de Bruxelles au sein de la francophonie

Interpellation de Monsieur Gaëtan VAN GOIDSENHOVEN, Député, adressée à Madame Fadila LAANAN, Ministre-Présidente du Collège de la Commission communautaire française, en charge du Budget, de l’Enseignement, du Transport scolaire, de l’Accueil de l’enfance, du Sport et de la Culture

concernant la place de Bruxelles au sein de la francophonie

M. Gaëtan Van Goidsenhoven (MR).- Le 20 mars est traditionnellement la Journée mondiale de la Francophonie. C’est un thème qui est nous cher au sein de la Commission communautaire française, puisque nous sommes en charge de veiller au bien-être du million de concitoyens francophones bruxellois qui nous entourent. Ce bien-être passe bien évidemment par la culture et la langue que nous avons en partage. Participer à la Francophonie nous ouvre des horizons qui dépassent largement les limites de notre Région.

De plus en plus de spécialistes de la Francophonie s’accordent sur le potentiel fantastique dont dispose notre langue. Pour résumer, je dirai que l’avenir passe aussi par la Francophonie. Quand on sait que la population francophone mondiale est estimée à 400 millions à l’horizon 2025 et à plus de 700 millions en 2050, il est capital de ne pas manquer ce train, qui est également synonyme de croissance, d’emploi, de développement et de rayonnement culturel. Bref, pour le dire en un mot, la Francophonie est appelée à exercer une influence majeure dans le monde dans les années à venir.

La Francophonie, aujourd’hui, est le sixième espace géopolitique de par sa population. Le français est en effet la sixième langue la plus parlée dans le monde et demeure une langue particulièrement importante dans toute une série de disciplines. Cette situation doit nous encourager à concentrer nos efforts pour tenter de jouer un rôle positif, nous Bruxellois, dans ce vaste espace.

Voici quelques exemples pour confirmer mes propos, qui illustrent l’importance croissante de la Francophonie. Dans les médias tout d’abord. Ne parlons pas des chaînes d’information telles que TV5 ou France 24, que nous connaissons bien et qui diffusent en français.

Penchons-nous sur la stratégie déployée par des pays tels que la Russie ou la Chine, qui ont lancé des chaînes d’information ou de documentaires dans notre langue. Pourquoi cette initiative, si ce n’est la volonté de s’adresser à un public francophone de plus en plus important, singulièrement en Afrique ?

Le tourisme est aussi un secteur porteur et sur lequel de nombreux acteurs travaillent, tout comme la promotion de la culture, mais aussi, et surtout, l’économie. Bref, la croissance économique s’appuyant sur la Francophonie est aujourd’hui un élément dont il faut tenir compte.

Au mois d’octobre dernier s’est d’ailleurs tenu, à Paris, le deuxième forum économique de la Francophonie, dont le thème était « Appel à l’action ». Cet événement constitue une occasion de faire se rencontrer les acteurs économiques de l’espace francophone, afin de construire une véritable union économique francophone, une zone économique de poids sur la scène internationale.

Madame la ministre-présidente, la Francophonie dispose d’un fort potentiel. De plus en plus de réunions, de sommets, de forums intègrent la langue française comme facteur de développement économique, ou comme outil de rayonnement culturel. C’est une tendance indéniable dont il faut tenir compte.

Ayant par ailleurs appris votre récente rencontre avec la Secrétaire générale de la Francophonie, Mme Michaëlle Jean, je suis convaincu que vous avez pu entrevoir les modalités de certaines collaborations.

Vous avez pu aborder des projets de mise en réseau d’associations de femmes et des échanges de savoir-faire. Je souhaiterais donc faire avec vous le point sur les thèmes suivants.

Quelles sont les pistes de collaboration qui émergent à la suite de cette rencontre avec la Secrétaire générale de la Francophonie et quels sont les thèmes qui ont été mis en avant afin de renforcer le rôle de Bruxelles au sein de la Francophonie ?

De quels réseaux d’associations de femmes est-il question et dans quels secteurs ces réseaux sont-ils actifs ? Quelle est par ailleurs l’implication de la Commission communautaire française dans ces réseaux ? De quelle manière ces réseaux sont-ils impliqués dans le monde de la Francophonie ?

Quelle est la place de la Francophonie dans l’ambitieux Plan Culture que nous attendons ? Quelles actions ont-elles été entreprises au niveau international pour soutenir et promouvoir le français et la culture qui nous rassemble ? Quelle est aujourd’hui votre position au sujet d’une éventuelle intégration de la Commission communautaire française dans l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) ? C’est un thème qui revient régulièrement et sur lequel les convictions succèdent aux hésitations.

Pouvez-vous nous faire un état des lieux de votre collaboration avec la Fédération Wallonie-Bruxelles dans le cadre des initiatives prises au niveau de la Francophonie ? L’année dernière, vous disiez que la Commission communautaire française travaillait avec l’OIF sur des projets particuliers. Pouvez-vous nous les détailler ?

Pouvez-vous nous préciser la nature de votre contribution à l’égard des organisations internationales telles que l’Agence intergouvernementale de la Francophonie (AIF) ? Pouvez-vous enfin nous dire quels sont les projets et initiatives que vous soutenez dans le cadre de la Semaine internationale de la Francophonie ? En cette matière, quelles mesures de mise en œuvre avez-vous prévues ?

Vous l’aurez compris, Madame la ministre-présidente et chers Collègues, le temps de la frilosité et des hésitations paraît heureusement révolu. Pour notre ville ouverte sur le monde, qui est aussi capitale de l’Europe, l’ancrage dans la Francophonie est essentiel. Il devrait aujourd’hui, plus que jamais, être considéré pour ce qu’il est, à savoir un formidable potentiel offert à notre Région et à ses habitants.

[Intervention de Monsieur De Bock]

[Intervention de Monsieur Fassi Fihri]

[Intervention de Madame Huytebroeck]

[Intervention de Madame de Groote]

Mme Fadila Laanan, ministre-présidente.- Tout d’abord, je tiens à remercier M. Van Goidsenhoven d’avoir inscrit cette interpellation à l’ordre du jour. Elle a bien sûr suscité beaucoup d’intérêt, et je m’en réjouis.

Je tiens également à féliciter M. Van Goidsenhoven pour sa série de questions relatives à la Francophonie, qui semble être un sujet qui lui tient particulièrement à cœur. J’espère d’ailleurs que chacun déploiera la même passion et la même verve pour défendre les intérêts des francophones de Bruxelles, comme de ceux de la périphérie, notamment à d’autres niveaux de pouvoir.

Permettez-moi de commencer par quelques repères institutionnels. Depuis 1970 et la création de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), les francophones peuvent s’appuyer sur un dispositif institutionnel voué à promouvoir la langue française et les relations de coopération entre les 80 États et gouvernements membres ou observateurs de l’OIF.

Vu le niveau de connaissance sur le sujet de M. Van Goidsenhoven, je ne dois pas rappeler que ce dispositif est fixé par la Charte de la Francophonie, adoptée en 1997 au Sommet de Hanoï et révisée par la conférence ministérielle en 2005 à Madagascar. La Secrétaire générale de l’OIF est la clé de voûte de ce dispositif. Michaëlle Jean a été désignée à ce poste par le Sommet de la Francophonie de 2014 à Dakar.

L’OIF met en œuvre la coopération multilatérale francophone aux côtés de quatre opérateurs :

– l’Agence universitaire de la Francophonie ;

– TV5 Monde, la chaîne internationale de télévision ;

– l’Association internationale des maires francophones ;

– l’Université Senghor d’Alexandrie.

Je tiens à préciser que France24 est une chaîne française et ne peut donc être considérée comme faisant partie d’un dispositif audiovisuel multilatéral de la Francophonie. La seule chaîne dans ce cas, partagée par la Suisse, la Belgique, le Canada (Québec) et la France, c’est TV5 Monde.

La Francophonie dispose aussi d’un organe consultatif : l’Assemblée parlementaire de la Francophonie (APF). Certains parlementaires la fréquentent régulièrement.

En ce qui concerne notre implication au sein de l’Organisation internationale de la Francophonie, sachez que notre institution y participe activement en qualité de membre de la délégation Wallonie-Bruxelles, non pas au titre de Commission communautaire française.

Ce travail conjoint des deux entités francophones du pays permet d’amplifier les synergies entre francophones de Bruxelles et de Wallonie, mais aussi d’amplifier nos actions portées non pas par 1 million, mais par 4 millions de francophones pour l’ensemble de la Belgique.

En ce qui concerne la valorisation de Bruxelles sur le plan bilatéral, le Gouvernement francophone bruxellois a aujourd’hui signé 14 accords de coopération avec des pays appartenant majoritairement à la Francophonie.

Ici aussi je ne vais pas vous rappeler que l’accord avec la Fédération Wallonie-Bruxelles prévoit la possibilité de conclure conjointement des accords avec des partenaires étrangers.

L’existence d’une coopération entre la Fédération Wallonie-Bruxelles et la Région wallonne au niveau des relations internationales amène la conclusion d’accords-cadres avec des États tiers.

De tels accords ont déjà été conclus notamment avec le Bénin (1999), le Québec (1999), le Liban (2000), le Maroc (2002), le Vietnam (2002), la Bulgarie (2002), le Congo (2002), l’Algérie (2003), le Sénégal (2003), la Roumanie (2005).

Toutes les synergies possibles sont recherchées entre les programmes mis en œuvre avec chacun de ces pays et les projets financés par les grandes organisations internationales, en accordant une attention particulière à la lutte contre l’exclusion sociale, l’appui aux initiatives de développement local, la promotion de la santé communautaire, la formation professionnelle, le soutien aux processus démocratiques, etc.

La priorité du Gouvernement francophone bruxellois est de soutenir et défendre les intérêts des acteurs et des institutions francophones de Bruxelles en leur permettant de valoriser leur savoir-faire à l’étranger. Les actions choisies reposent toujours sur de véritables partenariats, qu’il s’agisse d’actions conjointes, d’échanges de savoirs, d’expériences professionnelles ou encore de mobilité de personnes.

Nous accordons par ailleurs des subventions aux associations bruxelloises pour la réalisation de projets d’échanges internationaux.

Dans le souci de valoriser à l’étranger l’image francophone de Bruxelles, notre institution a ouvert un bureau au sein de la Délégation Wallonie-Bruxelles à Paris, où l’un de nos agents a été détaché à temps partiel depuis mars 2015. Il est important pour nous que la Commission communautaire française y soit représentée et que, pour des projets spécifiquement bruxellois francophones, quelqu’un puisse établir le lien avec la France.

Par ailleurs, un colloque a été organisé en octobre 2015 à Paris et baptisé « Bruxelles-sur-Seine. De la fin des territoires à l’émergence de communautés plurielles ». Plus de 120 représentants, tant bruxellois que franciliens, d’expériences urbaines qui, de manière quotidienne, sont confrontés aux réalités multiformes de la diversité, ont débattu de cette question.

Laboratoires d’expériences territoriales nouvelles, Paris et Bruxelles ont aujourd’hui toutes les raisons de se rapprocher et d’entrer en dialogue et en projet. L’objectif de ces journées était de tenter de cerner ce qui nous rapproche, ce qui est transposable ou adaptable et ce qui peut devenir une source de partenariats créatifs pour des réseaux thématiques.

Ces journées constituaient la première étape d’un processus de création, de maillage et de coconstruction, car ce qui se fait ailleurs est porteur de réponses novatrices et leur mise en réseau est source d’innovations au bénéfice des populations urbaines.

En ce qui concerne la valorisation de Bruxelles sur le plan multilatéral, de nombreux projets sont effectivement en cours. Je vous ferai l’économie de les citer tous pour me concentrer sur ceux qui ont notamment été abordés par Mme Michaëlle Jean, que j’ai déjà eu l’occasion de rencontrer à trois reprises et avec qui nous établissons des contacts réguliers, constructifs et concrets.

Par exemple, vous vous souviendrez, à l’occasion du gouvernement thématique sur le Sport et la Culture, qu’avec Mmes Jodogne et Fremault, nous avions approuvé un point visant, en partenariat avec l’OIF, à nouer des relations avec des associations issues de pays de la Francophonie et impliquées dans les compétences de la Santé, de la Cohésion sociale, de la Culture et du Sport, afin de lancer des projets très concrets.

Avec Mme Michaëlle Jean, nous avons également établi un contact pour créer un incubateur en chocolaterie en Côte d’Ivoire et au Togo, ceci en collaboration avec notre magnifique Institut Emile Gryzon, spécialisé en chocolaterie.

La naissance et l’histoire du chocolat et du cacao s’inscrivent dans le cadre d’une relation paritaire et non pas paternaliste. Nos élèves et professeurs de l’Institut Émile Gryzon pourront découvrir comment faire pousser le fruit de leurs réalisations futures. Parallèlement, il est important pour le Togo et la Côte d’Ivoire de pouvoir créer du chocolat avec les matières premières de leur pays.

Par ailleurs, il est également question d’un soutien au réseau de la Francophonie pour tout ce qui touche à l’égalité hommes-femmes. Sous l’égide d’Abdou Diouf notamment, le réseau francophone a lancé en octobre 2013 ce projet d’égalité hommes-femmes pour ce réseau francophone.

« Le monde selon les femmes » est une association financée par la Commission communautaire française dans le cadre des relations internationales, dépendant donc de ma collègue, Mme Céline Fremault. Abdou Diouf et l’OIF en sont des membres fondateurs.

En ce qui concerne la valorisation du français langue étrangère (FLE), il faut savoir que nous soutenons depuis 1996 l’Alliance française de Bruxelles-Europe, centre de langue française dont la mission est de faire découvrir et de diffuser la langue française et les cultures francophones. Elle fait partie d’un réseau national de neuf alliances en Belgique, réparties entre les trois communautés linguistiques d’un réseau mondial d’environ 1.085 associations de droit local implantées dans plus de 100 pays.

Je voudrais ajouter un petit mot à propos du Sommet de la Francophonie, revendiqué comme un porte-étendard de notre Francophonie. Je voudrais rester modeste : on sait qu’il n’appartiendra pas à la Commission communautaire française d’organiser ce type d’événement, qui dépasse largement notre champ de compétences, mais aussi nos moyens financiers.

Les chiffres communiqués par le Québec pour l’organisation d’un Sommet de la Francophonie nous révèlent qu’il faut un budget de plus ou moins 56 millions d’euros. Dans ces 56 millions d’euros, un peu plus de la moitié est consacrée à la sécurisation de l’événement. Ce genre de dossier doit donc être développé au niveau de la Fédération Wallonie-Bruxelles, sachant que la situation de cette dernière n’est pas plus florissante que la nôtre. Ne rêvons pas, mais nous pourrions avoir des projets plus modestes.

M. Fassi-Fihri évoque les tentatives de relativiser notre présence francophone à Bruxelles, sur la base du cosmopolitisme de notre Région et du fait que beaucoup de gens parlent une autre langue que le français à la maison. Sur ce sujet, un chiffre me fait toujours sourire, c’est celui des déclarations fiscales bruxelloises, qu’il est possible de remplir dans les deux langues.

Les déclarations fiscales sont complétées en français dans 93 % des cas. Nous pouvons donc être fiers de notre promotion de la Francophonie, même si nous sommes ouverts sur le monde et que nous soutenons la diversité qui enrichit notre Région.

Mme Huytebroeck, la Francophonie, c’est aussi la solidarité. Je partage votre point de vue : elle ne se limite pas à la langue et à la culture, mais elle favorise aussi l’accueil dans la dignité de tous ceux qui viennent nous rejoindre pour échapper, souvent, à la mort.

Nous partageons les préoccupations de l’OIF autour des questions humaines, politiques, climatiques ou autres, ceci sous la houlette de la Fédération Wallonie-Bruxelles, membre de cette organisation.

Je terminerai ma réponse en évoquant le Centre européen de langue française et les formations qui sont dispensées à Bruxelles. Il existe des formations linguistiques dans les institutions européennes. L’autre part importante de la mission de l’Alliance française de Bruxelles-Europe consiste à proposer des cours subventionnés aux diplomates en poste à Bruxelles. Dans ces cours, l’accent est mis sur le français dans les relations internationales.

Je voudrais également citer l’exemple singulier de la Maison de la francité, un organisme qui dépend de la Commission communautaire française. Nous avons évoqué tout à l’heure l’ouverture des lieux culturels à la diversité et non un centrage franco-francophonissime. Un travail est mené à la Maison de la francité sur les calligraphies du monde, qui font la part belle aux solidarités entre les peuples.

La Maison de la francité joue un rôle de levier, tant pour des associations que pour des personnalités. C’est ainsi que j’ai inauguré il y a quelques jours une exposition dans laquelle la Maison de la francité mettait à l’honneur deux réfugiés syriens qui, détail piquant, sont désormais basés en Flandre. Un ancien ambassadeur belge les a fait connaître à la Maison de la francité et c’est ainsi qu’ils ont pu exposer leurs calligraphies. Ce fut une belle leçon d’humilité et de partage.

D’autres activités sont bien entendu menées par la Maison de la francité dans le cadre de la semaine de la langue française, avec des opérateurs qui ont été proactifs ou qui ont été Ville des mots il y a quelques années. Je pense notamment à Saint-Gilles, Molenbeek et Watermael-Boitsfort, qui ont pris une part active dans la mise en lumière de la langue française, et ce, davantage dans un esprit d’ouverture que de repli sur soi. Le français est en effet une langue de la diversité culturelle.

M. Gaëtan Van Goidsenhoven (MR).- À quelques jours du 20 mars, Journée internationale de la Francophonie, il s’avère toujours utile de faire le point sur ce dossier, qui présente de multiples aspects, ainsi que mes collègues l’ont souligné. L’année dernière, nous étions d’ailleurs réunis en séance plénière précisément ce jour-là.

Nous devons nous penser en tant que francophones, non pas à travers une identité moisie, frileuse, peureuse et refermée sur elle-même, mais à travers une identité heureuse, volontaire et ouverte sur le monde.

Nous ne nous revendiquons pas d’une Francophonie qu’il faudrait préserver comme un enfant chétif, mais d’une Francophonie vraiment ouverte, malgré les nombreuses menaces qui pèsent sur la diversité culturelle. Nous voulons croire en une Francophonie pour le 21e siècle, qui se développera et permettra de tisser des liens.

La Francophonie est multiple. Certains ont le français comme langue maternelle, d’autres comme langue d’usage, d’autres encore l’ont adopté au cours de leur vie. Cette langue se présente ainsi sous de multiples aspects, à l’image de la diversité culturelle dans notre Région. Elle représente ainsi un outil efficace, tant pour favoriser notre ouverture sur le monde que pour nous ouvrir à nous-mêmes.

Ces débats ne sont pas seulement oratoires : ils nous questionnent sur notre travail journalier au sein de la Commission communautaire française et sur nos responsabilités. J’encourage tout un chacun à avoir une démarche volontariste. Bien sûr, avoir un Sommet de la Francophonie ne réglera pas tout, comme la question de nos contacts quotidiens avec un certain nombre d’associations. Mais je crois à la force des symboles et un grand moment de la Francophonie dans notre Région en serait un.

J’ai d’ailleurs entendu avec beaucoup d’intérêt les déclarations de l’année dernière de la ministre-présidente, qui sont peut- être un peu plus nuancées cette fois-ci à l’égard de cette perspective. J’ai aussi entendu le soutien du groupe DéFI. Vous savez que j’ai déposé une proposition de résolution sur le sujet. Les bonnes idées n’ont pas de frontières.

Nous devons tous mettre cette question au centre des actions de la Commission communautaire française et ne pas perdre de vue cette valeur. Elle est aujourd’hui ancrée dans la modernité, dans notre capacité à rayonner et à nous positionner dans un monde où les repères deviennent de plus en plus flous. J’encourage le gouvernement à faire de notre appartenance à la Francophonie quelque chose qui marque l’ensemble de ses politiques et de ses actions, et à en faire quelque chose dont nous puissions être fiers.

Ce débat annuel est l’occasion de faire le point sur l’avancée d’un certain nombre de dossiers. J’encourage également celles et ceux qui travaillent dans les cabinets ministériels à ne pas perdre de vue que nous sommes des francophones. C’est cela aussi qui justifie l’existence de notre institution. 

[Intervention de Monsieur Fassi-Fihri]

 

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CR n°30 (2015-2016), Mars 2016, pp. 11-16