Située en plein cœur du centre-ville, la station de prémétro Bourse se trouve depuis plusieurs années dans un état épouvantable. Outre l’odeur permanente d’urine et les traces de vomissures, l’étage supérieur est très souvent squatté par des personnes en errance qui ne procurent pas aux usagers un sentiment de confort et de sécurité.

« On sent déjà l’urine dans les escaliers avant même de descendre dans la station. Ça pique le nez ! Des personnes en situation précaire dorment sur des cartons tandis que d’autres consomment de la drogue au vu et au su de tous. C’est ce qu’on observe au quotidien dans la station qui nous emmène au cœur du piétonnier. De quoi couper toute envie de prendre les transports en commun et de visiter la ville. Même s’ils ne sont pas quantifiables, les dégâts en termes d’image de Bruxelles sont considérables », déplore le député Gaëtan Van Goidsenhoven (MR) qui précise que la station Anneessens, située sur la même jonction, se trouve aussi dans un état très préoccupant.

En commission Infrastructure du Parlement bruxellois, plusieurs députés ont interpellé le Ministre de la Mobilité Pascal Smet (SPA) au sujet des problèmes d’hygiène dans la station Bourse. Un peu fataliste, le socialiste a fait comprendre qu’il faudrait attendre la rénovation de la station Bourse, qui débutera en 2017, pour faire disparaître l’odeur tenace d’urine. « Certaines parties sont imprégnées par l’urine et on ne peut plus les nettoyer. La seule solution, c’est de tout enlever. C’est ce qui sera fait dans le cadre de la rénovation complète de la station », a ainsi déclaré Pascal Smet.

Selon lui, les services de nettoyage font déjà le maximum pour récurer la station. En semaine, quatre passages sont ainsi prévus chaque jour dans la station Bourse, ce qui correspond à un total de 11 heures de nettoyage quotidien. « Un neutralisateur d’odeur est utilisé dans l’eau de rinçage de l’autolaveuse pour diminuer au maximum les nuisances olfactives. Et une équipe d’assainissement passe également régulièrement dans ces stations afin d’enlever les matelas, couvertures et autres objets laissés par les personnes en errance », a-t-il précisé.

En principe, la rénovation de la Bourse dont le coût est estimé à 5 millions d’euros devrait s’achever en 2019. Pascal Smet assure que celle-ci sera méconnaissable avec une ambiance très différente de celle d’aujourd’hui. « Mon cabinet, la Stib et les associations travaillent ensemble sur l’accompagnement des personnes en situation précaire présentes dans la station. Mais je suis d’avis qu’il ne faut plus de sans-abri et de toxicomanes dans les stations. Après la rénovation, ce sera la tolérance zéro ! », prévient-il.

Une réponse qui n’a pas satisfait Gaëtan Van Goidsenhoven. « Le ministre ne nie pas le problème, c’est déjà ça. Mais les usagers vont devoir subir ces conditions épouvantables pendant encore trois ans. Je reste convaincu qu’il y a quelque chose à faire au niveau de l’entretien. Nettoie-t-on vraiment à grande eau? J’ai vu des flaques d’urine séchées depuis longtemps. Le ministre annonce la tolérance zéro après la rénovation : pourquoi ne pas l’imposer dès maintenant et tester notre capacité à maintenir en état le futur équipement à 5 millions d’euros ? », s’interroge-t-il.