Demandeurs d’asile : le parcours d’intégration à l’épreuve des moyens budgétaires de la Cocof à Bruxelles

Demandeurs d’asile : le parcours d’intégration à l’épreuve des moyens budgétaires de la Cocof à Bruxelles

Dans la foulée de celle des assemblées régionale et bicommunautaire bruxelloises, le parlement francophone bruxellois a fait sa rentrée mercredi, se concentrant essentiellement sur la question de l’accueil des réfugiés et par-delà, des primo-arrivants, avec au-delà plus de questions que de réponses sur les capacités de l’institution francophone bruxelloise à y faire face sur le plan budgétaire dans les prochains mois.

Plus que la veille à l’assemblée bi-communautaire réunissant tous les députés bruxellois et qui se penchait aussi sur ce dossier, le débat de mercredi entre les élus bruxellois francophones voulu par la présidente Julie de Groote (cdH) a en effet mis en lumière ce volet à terme aussi difficile à aborder que l’aspect idéologique du caractère obligatoire du parcours d’intégration à Bruxelles, défendu notamment par le MR, depuis plusieurs années.

Si cela n’avait tenu qu’à la présidente de l’assemblée francophone bruxelloise, on aurait pu imaginer un débat intra-bruxellois conjoint sur les questions de l’accueil des réfugiés et primo-arrivants, mais il était légalement obligatoire de voir se succéder les troisièmes lundi, mardi et mercredi de septembre pour les rentrées respectives des assemblées bruxelloises, a-t-elle dit.

La ministre-présidente de la Cocof, Fadila Laanan (PS), a rappelé qu’en raison de l’afflux actuel de réfugiés à Bruxelles, le gouvernement francophone bruxellois avait décidé l’ouverture de deux Bureaux d’Accueil des primo-arrivants (BAPA), au lieu d’un pour porter à 4.000 personnes la capacité d’accueil. Ces bureaux devraient ouvrir en décembre, mais au stade actuel, aucun public prioritaire n’a été défini. Ils seront donc accessibles à toutes les personnes de nationalité étrangère résidant en Belgique depuis moins de trois ans, et plus de trois mois.

Pour Gaëtan Van Goidsenhoven, il importe en tout cas de rendre ce parcours d’accueil obligatoire, quitte à passer par une solidarité intra-bruxelloise.

Selon Catherine Moureaux (PS), si l’on devait ouvrir les BAPA ne serait-ce qu’à l’ensemble des primo-arrivants présents aujourd’hui à Bruxelles, il faudrait 29 millions d’euros, ce qui implique que des choix devront être effectués en matière de public-cible d’ici 2016. Pour elle, dans une vision plus large, la CoCof et Bruxelles ne peuvent faire face seules à l’afflux de réfugiés. Le MR, seul parti francophone du gouvernement fédéral, «doit peser de tout son poids pour obtenir une solidarité à l’échelle du pays», à l’image du compromis trouvé au niveau européen en matière de répartition des réfugiés.

«Il y a une tension énorme entre ce que vous dites que vous allez faire et ce que vous avez les moyens de faire», a quant à lui lancé Alain Maron (Ecolo, opposition) à Fadila Laanan, exprimant plus directement sa préoccupation sur ce point que Michel Colson (FDF) et Hamza Fassi Fihri (cdH), tous deux dans la majorité.

De son côté, Michaël Verbauwheden (PTB) a estimé qu’un parcours obligatoire serait peu efficace tant que les besoins de base des populations concernées ne sont pas rencontrés.

 

Article rédigé par La Capitale et mis en ligne le 23 décembre 2015.
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