Des projets retardés par les lenteurs administratives

Des projets retardés par les lenteurs administratives

Les promoteurs ayant des projets rue de la Loi s’impatientent. © Pierre-Yves Thienpont.

 

 

Des projets de construction seraient retardés à cause de lenteurs administratives régionales. Des mandats n’auraient pas été renouvelés, ce qui rend impossible la délivrance des documents.

 

 

Les promoteurs ayant des projets rue de la Loi s’impatientent. © Pierre-Yves Thienpont.
Les promoteurs immobiliers font tourner le béton depuis des mois sans pouvoir le faire couler. Leurs projets ne peuvent voir le jour à cause notamment de lenteurs administratives. Il manquerait du personnel au sein de la Commission régionale de développement et de la Commission royale des monuments et sites, ce qui empêche la poursuite des procédures comme l’élaboration des PPAS (plan particulier d’affectation du sol) par les communes.

A la Ville de Bruxelles, la situation devient d’ailleurs critique. Plusieurs dossiers sont à l’arrêt pour la rue de la Loi car la commune n’a toujours pas pu réaliser son PPAS, alors qu’il y a quelques mois, la Région pressait pour que le plan aboutisse.
« Nous avons beaucoup de dossiers en cours car nous pouvons nous-même réaliser les PPAS, explique l’échevin de l’Urbanisme, Geoffroy Coomans (MR). On ne peut pas aller de l’avant alors que les promoteurs attendent les garanties urbanistiques nécessaires. Ils veulent sécuriser leurs investissements, ce qui est logique, et nous ne pouvons pas répondre à leurs demandes. »

Perte d’argent
Cela engendre un manque à gagner pour la Ville, puisque les constructions ne peuvent se faire pour le moment. Ainsi, les nouvelles surfaces de bureaux ou de logements ne voient pas le jour. Les taxes ne rentrent donc pas dans les caisses.

« La question se fera certainement plus pressante quand nous devrons entamer le PPAS pour Neo sur le plateau du Heysel, ajoute l’échevin. Si la Région engrange du retard, comment le récupéra-t-elle ? Il faudra prendre un ticket comme dans une file d’attente pour savoir quels dossiers seront traités en priorité. »

Visiblement, il n’y a pas que les PPAS qui prennent du retard. A tous les niveaux des procédures urbanistiques, des réunions sont annulées ou le gouvernement ne se prononce pas sur des recours.

A Anderlecht, on confirme qu’il y a entre 6 et 9 mois de retard pour la délivrance des permis d’urbanisme qui disposent d’un rapport d’incidences. « Avant, ces dossiers étaient délivrés par les communes, mais la Région a décidé de le faire elle-même, rappelle Gaëtan Van Goidsenhoven (MR), échevin de l’Urbanisme à Anderlecht. Cette réforme était censée accélérer les procédures, mais c’est le contraire qui se passe. Comme souvent, on ne s’est pas donné les moyens de ses ambitions et les fonctionnaires de l’ADT (Agence de développement territorial) sont débordés. On sent qu’il y a un malaise. »

Le député a ainsi déposé une interpellation pour comprendre pourquoi les retards se multiplient. « On constate que la production de logements en 2014 est moindre. Est-ce dû à un allongement de la procédure de délivrance des permis d’urbanisme ou à une diminution de l’introduction de dossiers ? »

A la Région, on dit ne pas être au courant de ces retards. Le projet de création du bureau de planification et la rationalisation des opérateurs d’aménagement du territoire suivent en tout cas leur cours.

 

Vanessa Lhuillier, Le Soir. Mis en ligne jeudi 2 juillet 2015.
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