La nouvelle place Rogier, encore et toujours en chantier

La nouvelle place Rogier, encore et toujours en chantier

 

L'installation du grand auvent de la place Rogier risque de prendre encore un certain temps
L’installation du grand auvent de la place Rogier risque de prendre encore un certain temps – © RTBF

Après avoir accumulé les retards, le projet de réaménagement de cette célèbre place de Saint-Josse-ten-Noode connaît une nouvelle prolongation. Cette fois, c’est l’installation du grand auvent central qui risque de repousser l’inauguration à l’an prochain. Certains s’impatientent.

Pour les riverains, hôteliers, commerçants et restaurateurs du quartier, le chantier de la place Rogier paraît interminable.

« Cela commence vraiment à devenir très long », explique une restauratrice. « Nous perdons des clients. Comme l’an dernier, nous allons perdre du monde en terrasse. » « C’est vraiment un coup dur pour notre clientèle », commente un hôtelier. « Nous sommes dans le bruit, les barrières nadar et la poussière depuis plus de 2 ans, rien que pour les travaux en surface. C’est long! Et maintenant, c’est l’installation de l’auvent qui prend à nouveau du temps. »

L’attaque d’un député régional MR

Pour le député bruxellois MR Gaëtan Van Goidsenhoven, le gouvernement bruxellois est fautif. Ce nouveau retard dans le chantier « témoigne, dans le chef du gouvernement bruxellois, d’une gestion anarchique de projets d’envergure », écrit-il dans son communiqué. Et le député de rappeler les nuisances engendrées par ce long chantier.

« Les nuisances sont toujours là, quotidiennes. Car depuis près de 3 ans, cette zone est maintenant engluée dans les embouteillages, les travaux et la poussière. On pouvait espérer un aboutissement plus rapide ».

L’ARAU aussi, très critique

De son côté, l’Atelier de Recherche et d’action Urbaines (Arau) évoque avec humour « un léger dépassement » dans le calendrier des travaux.

« En janvier 2006, la Région annonçait le début des travaux pour le mois d’avril 2007 », dit l’Arau. « Une prévision bien optimiste, le permis n’étant délivré qu’au mois de juillet… 2008 ».

Concrètement, les travaux de démolition ont seulement commencé le 6 octobre 2009, deux ans et demi plus tard que ce qui avait été prévu initialement.

Encore fallait-il compter sur la longueur du chantier préliminaire, en sous-sol, ainsi que dans la station de métro Rogier. D’autres problèmes allaient se poser, au grand dam de la CDenV Brigitte Grouwels, à l’époque en charge des travaux publics bruxellois.

Lourdeur administrative et urbanistique, problèmes d’étanchéité du tunnel routier voisin, difficultés techniques, plaintes de riverains, restrictions budgétaires, complexité liée au grand nombre d’acteurs concernés…

Bref, après pratiquement trois ans de travaux en surface, le chantier n’est pas encore fini. Au total, selon l’Arau, en comptant toute la procédure depuis le début, le dossier aura accusé près de 8 ans de retard.

« Entre les prévisions très (trop) optimistes affichées au départ et l’estimation de la réalisation complète (au printemps prochain), ce sont près de 8 années de retard qui se sont accumulées », explique Jean-Michel Bleus, chargé de mission à l’Arau.

« La Région n’a probablement pas les moyens suffisants pour assumer de pareils gros chantiers », explique-t-il. « Et c’est d’autant plus problématique que le but essentiel de ce projet Rogier était sensé réduire la pression automobile; or, je crois qu’on sera loin du compte », conclut Jean-Michel Bleus.

Quant à l’actuel ministre régional en charge des Travaux publics, Pascal Smet, il n’a pas commenté les critiques soulevées ces derniers jours.

 

 

Article de Jean-Claude Hennuy, publié sur RTBF INFO le 18 mai 2015.
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