La police de la zone Midi est intervenue mardi soir dans le quartier Cureghem à Anderlecht pour mettre fin à des incidents qui impliquaient des habitants du quartier et des migrants syriens. La police n’a procédé à aucune interpellation. Les attroupements ont été dispersés, le calme est revenu après 21 heures.

Mais ces incidents « avec des réfugiés syriens » ne seraient pas les premiers, comme le confirment des sources policières. Et leur répétition inquiète le premier échevin d’Anderlecht et bourgmestre ff Gaëtan Van Goidsenhoven.

Hier, ce dernier a donné pour instructions à la police de la zone Midi d’être « très attentive ».

Gaëtan Van Goidsenhoven est informé de « problèmes de coexistence de deux populations, un phénomène qui prend de l’ampleur. La commune fait de son mieux » mais, ajoute l’intéressé, « Anderlecht n’est pas préparé pour gérer toutes les difficultés du monde » et « la réponse ne peut être exclusivement communale ».

Bagarres, rackets, mises à sac d’établissements, coups de feu : des sources policières indiquent que l’arrivée en nombre de migrants crée depuis peu des tensions à Cureghem.

Le bourgmestre ff parle d’un « phénomène nouveau ». Pourquoi des réfugiés syriens ? Selon M. Van Goidsenhoven, une communauté syrienne petite et paisible vivait déjà dans ce quartier avant le conflit.

Quand celui-ci a éclaté, les nouveaux réfugiés portés par la crise migratoire ont naturellement rejoint le quartier où des compatriotes pouvaient les accueillir. Et les migrants occupent maintenant des logements et développent à Cureghem des activités qui semblent porter ombrage aux autres. Des policiers parlent de « lutte classique pour le contrôle d’un territoire ».

Dernier en date d’une longue liste, l’incident de mardi soir serait parti d’une dispute au parc de la Rosée entre enfants du quartier et enfants de réfugiés.

Les communautés rameutées se sont retrouvées rue de la Clinique où « les patrouilles d’intervention ont dû séparer les deux clans et disperser l’attroupement. Il n’y a pas eu d’acte d’agressivité envers elles. »

Gaëtan Van Goidsenhoven fait état « de tensions fortes dues à l’arrivée des migrants. Nos services constatent que le phénomène, loin de se résoudre, prend de l’ampleur. C’est un phénomène rapide et mouvant […] avec des gens qui viennent et qui partent. On sent qu’un petit différend peut enflammer les populations. Il est hors de question de minimiser. On gère dans l’urgence. Après les incidents (de mardi soir à Cureghem), j’ai demandé à la zone de police de rester particulièrement mobilisée et vigilante. L’ensemble des maillons de la prévention et de la sécurité ont quelque chose à construire avec les migrants syriens mais c’est lourd à gérer et la réponse ne peut pas être exclusivement communale ».