Vieilles autos cherchent lieu de transit

Vieilles autos cherchent lieu de transit

 Le quartier Heyvaert abrite de nombreux garages de voitures d’occasion. © Rudolf Marton.

100.000 voitures d’occasion transitent chaque année par Bruxelles vers Anvers. Le quartier Heyvaert est malade de ce trafic. Un projet est prévu au Port de Bruxelles qui doit le soulager.

 
Le quartier Heyvaert abrite de nombreux garages de voitures d’occasion. © Rudolf Marton.

 

 

Le ministre-président Vervoort n’a répondu à aucune de mes questions de manière précise. C’est frustrant comme parlementaire et ça m’inquiète en tant que citoyen, parce que le projet ne semble pas avoir de calendrier clair. Ce n’est pas de nature à encourager d’éventuels investisseurs privés ». Le député bruxellois Gaëtan Van Goidsenhoven (MR, opposition) est sorti presque plus inquiet de la Commission Développement territorial du parlement bruxellois, mercredi, qu’il n’y était entré. Sa question générique allait, comme celle de son collègue Arnaud Pinxteren (Ecolo, opposition), à l’avancement du projet « Roll On – Roll Off » au Port de Bruxelles.

De quoi parle-t-on ? D’un projet de terminal de 6 ha, destiné à accueillir une partie des activités de vente de véhicules d’occasion – 100.000 par an à Bruxelles – principalement localisées à Anderlecht et Molenbeek. Ces voitures sont généralement expédiées via le port d’Anvers principalement vers l’Afrique du Nord et de l’Ouest. L’idée serait de développer une plateforme de stockage dans l’avant-port et d’acheminer ensuite les voitures par voie d’eau et non plus comme aujourd’hui par la route.

Arnaud Pinxteren l’a rappelé : le contrat de gestion du Port de Bruxelles, pour la période 2013-2018, parle de ce projet, destiné à être finalisé en 2017, comme l’un des « huit éléments catalyseurs pour le port qui contribueront à son développement en tant que plateforme multimodale ». Sa création doit également permettre de libérer le quartier Heyvaert de cette activité, en tout ou en grande partie, et donc, comme l’a rappelé le député écolo, « permettre de donner une nouvelle dynamique au quartier Heyvaert », d’où partent en moyenne 60 camions chargés de voitures par jour, « et d’y donner la priorité au logement et aux équipements collectifs, des enjeux cruciaux de notre région ».

Et Gaëtan Van Goidsenhoven de souligner combien « l’attente est grande dans le chef des habitants et des acteurs publics et privés du quartier Heyvaert ».

Comme les députés, ils devront encore se montrer patients.

Tout en disant partager le constat de la situation dans le quartier Heyvaert et confirmer la nécessité de mettre en œuvre le projet Ro-Ro, le ministre-président Rudi Vervoort (PS) a reconnu que beaucoup de questions, soulevées notamment par le député-échevin anderlechtois Gaëtan Van Goidsenhoven, restaient encore sans réponse, qu’elles aillent aux volumes du projet, au rapport à son environnement urbain, à la répartition entre espaces publics et privés ou à la définition précise du programme et donc à la question de la mixité acceptable. D’autant que la Région, a-t-il rappelé, n’est toujours pas propriétaire du terrain de 2,5 ha (et encore moins du terrain voisin pour étendre la surface à 6 ha,) destiné à accueillir le projet – « Le port de Bruxelles est en discussion avec l’ancien propriétaire et ces discussions devraient aboutir dans le courant 2015 ». D’autant, ajoute-t-il, qu’« il ne faut pas oublier non plus la question du degré de pollution à effectuer » Mais tout cela, conclut-il, ne remet pas en cause 2017 comme date butoir de finalisation du projet.

 

Par Fabrice Voogt, mis en ligne jeudi 5 février 2015 sur Le Soir.be
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