Question orale de Monsieur Gaëtan VAN GOIDSENHOVEN, Député, adressée à Madame Fadila LAANAN, Ministre-Présidente en charge de la Culture
concernant le soutien de la COCOF apporté aux projets de commémoration du centenaire du génocide arménien
M. Gaëtan Van Goidsenhoven (MR).- Le 24 avril dernier a été marqué par la commémoration du centenaire du génocide arménien. Cet épisode abominable et douloureux de l’Histoire de l’humanité a causé la mort de 1.200.000 victimes innocentes et, aujourd’hui, il nous appartient à tous d’entretenir le devoir de mémoire et, partant, de promouvoir les valeurs de paix, de tolérance et de respect, en particulier auprès des jeunes générations.
Il me revient que dans le sillage de ladite commémoration, les services de la Fédération Wallonie-Bruxelles ont soutenu un certain nombre de projets au profit du grand public. Ainsi, une journée d’études organisée par la cellule Démocratie ou Barbarie a eu lieu le 24 avril, au sein du ministère. Cet événement a également été précédé par d’autres soutiens, dont ceux apportés aux conférences initiées par le centre culturel arménien Araks.
Certes, les initiatives de la Fédération Wallonie-Bruxelles ne sont pas vraiment à la hauteur de ce que nous aurions pu espérer à l’aune du centenaire du génocide, mais elles ont au moins le mérite d’exister… Aussi, et pour revenir directement à notre institution, je souhaiterais savoir si le Collège entend lui aussi s’associer activement à des projets de commémoration en Région bruxelloise et, partant, marquer le coup en matière de devoir de mémoire.
Concrètement, quels sont les projets qui sont soutenus par la Commission communautaire française ?
Quels moyens financiers ont-ils été dégagés ? Quel est l’état des contacts avec le tissu associatif, en particulier celui issu de la communauté arménienne, pour développer des initiatives au profit du grand public ?
Mme Fadila Laanan, ministre-présidente.- Je vous remercie pour votre intérêt pour la commémoration du génocide arménien. Je partage bien évidemment votre préoccupation quant au devoir de mémoire qui nous incombe, non seulement en tant que particuliers, mais aussi très largement en tant que pouvoirs publics. Ce devoir de mémoire ne concerne pas seulement le génocide arménien, mais également tous les génocides et crimes contre l’humanité qui ont marqué l’histoire, qu’il s’agisse de la Shoah, du massacre des Indiens, des Tutsis, du massacre de Srebrenica en ex-Yougoslavie, pour ne citer que ces quelques exemples parmi tant d’autres.
Il est vrai qu’au niveau du gouvernement francophone bruxellois, il n’y a pas eu d’appel à projets spécifique concernant la commémoration du génocide arménien. En effet, lorsqu’un appel à projets se produit, comme c’est le cas notamment à l’initiative de la Région de Bruxelles-Capitale pour la commémoration des 100 ans de la Première Guerre mondiale, c’est que l’événement s’inscrit directement dans l’histoire de notre Région.
De la même façon, le gouvernement francophone bruxellois a participé au financement de certains projets relatifs à la commémoration des 50 ans des immigrations turque et marocaine organisée à l’initiative de la Fédération Wallonie-Bruxelles, car ces immigrations imprègnent véritablement l’histoire sociale, politique, économique et culturelle de la Région bruxelloise.
Cela étant, je peux vous assurer que je serai tout à fait réceptive à d’éventuelles demandes concernant des projets relatifs à la commémoration du génocide arménien, pour autant qu’ils aient lieu en Région bruxelloise et qu’ils aient vocation à toucher l’ensemble des publics. Ce n’est pas un véritable appel à projets que je lance ici, mais mon administration demeurera à l’écoute des bons projets de type culturel, d’éducation permanente ou autres, du moment qu’ils correspondent aux critères réglementaires de notre législation.
M. Gaëtan Van Goidsenhoven (MR).- Je prends bonne note de ce qui m’a été répondu, mais regrette l’absence d’appel à projets.
De nombreuses personnes issues de la communauté arménienne sont arrivées dans notre pays et dans notre ville en raison des violences qu’elles ont subies. Leur communauté, à Bruxelles et en Belgique, s’est formée à la suite de ce génocide. Il aurait dès lors été opportun de s’inspirer du travail accompli pour les immigrations turque et marocaine et de lancer un appel à projets.
Je déplore que cela n’ait pas été fait, mais note néanmoins que la ministre est réceptive aux propositions. Si celles-ci existent, je serai évidemment attentif à ce qu’elles soient accueillies avec l’intérêt qu’elles méritent.
Pour retrouver l’intervention dans son intégralité, veuillez cliquer ici.
CR n°16 (2014-2015), Mai 2015 , pp. 11-12