Question écrite de Monsieur Gaëtan Van Goidsenhoven, Député, adressée à Monsieur Pascal Smet, Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale, chargé de la Mobilité et des Travaux publics
concernant le projet pilote Citydepot.
Bénéficiant d’un subside, un projet pilote dénommé « Citydepot » a été lancé dans la Région avec comme objectif essentiel celui de diminuer de camions de livraison dans la capitale.
L’opération a le mérite de réduire les embarras de circulation et aussi les émissions de CO2 . À en croire une récente information parue dans la presse : « cela marche comme sur des roulettes ».
Après 4 mois d’existence, le concept a séduit 800 sociétés.
Sur ce point, on ne peut qu’applaudir l’initiative, mais le fait de travailler pour 800 sociétés ne signifie pas nécessairement que les transports prestés pour ces sociétés ont une incidence significative sur la diminution du nombre de poids lourds dans la ville qui représenteraient 14 % du trafic journalier.
On apprend que depuis le début de ce projet pilote, le volume de livraison a triplé.
Cela mériterait quelques précisions, à savoir :
1. Qu’entend-on exactement par la mention « poids lourds » ? À partir de quel tonnage ou de quelle dimension de véhicule peuton parler de « poids lourds ».
2. Quel a été le volume ou poids de matières transportées en 4 mois pour les 800 sociétés qui ont participé au projet ?
3. Quels seront les critères retenus pour l’évaluation envisagée après 6 mois de cette expérience ?
4. Le subside accordé de 200.000 EUR a-t-il été octroyé pour une période déterminée ?
Réponse : Citydepot a été sélectionné par Bruxelles Mobilité pour être l’opérateur d’un projet pilote de Centre de Distribution Urbaine à Bruxelles dans le cadre du projet européen « LaMiLo ».
En tant que sous-partenaire du projet LaMiLo, Citydepot peut se faire rembourser les factures imputables à l’élaboration du pilote et à son fonctionnement pendant 6 mois. Un budget global de 200.000 EUR y est alloué dans le budget LaMiLo. 50 % de ce montant est remboursé par l’Europe (fond FEDER) et les 50 % restants, soit 100.000 EUR, sont à charge du budget de Bruxelles Mobilité.
Par poids lourds, on entend généralement des véhicules de plus de 3,5 tonnes. À ce titre, il est important de corriger le chiffre de 14 % du trafic qui est ici avancé.
Ce chiffre correspond à la part des véhicules usuellement liée aux marchandises observée dans le trafic aux entrées et sorties de la Région. Ce chiffre de 14 % comprend une majorité de camionnettes (8 %) et une minorité de poids lourds (6 %). Par ailleurs, les comptages ayant été pour partie réalisés au moyen de compteurs automatiques, ce chiffre comprend également les autobus et autocars de moins de 3,5 tonnes.
Il n’y a pas à proprement parler 800 entreprises qui ont participé au projet. Ce chiffre, qui est d’ailleurs passé à 1.100 depuis les articles dans la presse, est celui de ce que nous appelons les clients passifs, c’est-à-dire les commerces ou entreprises chez qui Citydepot a été livrer des marchandises.
Pendant la période de test de 6 mois, 7 transporteurs ont décidé de transférer leurs volumes à Citydepot. Sur cette période : environ 3.500 palettes et 5.100 colis ont été livrés par Citydepot Bruxelles.
Au sein du projet LaMiLo, les activités de Citydepot sont évaluées sur la base d’indicateurs socio-économiques communs aux différents tests organisés en Angleterre, en Belgique, en France et aux Pays-Bas. Ces indicateurs sont d’ordre social (exemple : temps de livraison, nombre de clients), économiques (exemple : coûts d’investissement et d’exploitation, taux de remplissage des véhicules) et environnementaux (émissions de polluants). L’évaluation sera rendue publique pour permettre, en cas d’évaluation positive, une duplication du concept dans d’autres villes européennes.
La période d’expérimentation a débuté le 15 septembre et se finira le 15 mars. Après cette période, Citydepot ne recevra plus d’argent ni de Bruxelles Mobilité ni du FEDER. Au vu de la croissance des trafics observée au cours de la phase de test, Citydepot a émis le souhait de poursuivre ses activités. Cependant, ayant atteint le plafond fixé par les règles européennes sur les aides d’États, Citydepot ne peut plus recevoir de subvention. Il lui est par contre loisible de demander des fonds complémentaires à des organismes financiers publics tels que la SRIB.
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BQR n°6, pp. 119-120