Question d’actualité sur le retrait des subsides de la Fédération Wallonie-Bruxelles au Brussels Film Festival

Question de M. Gaëtan Van Goidsenhoven à Mme Alda Greoli, Vice-Présidente et Ministre de la Culture et de l’Enfance

concernant le «retrait des subsides de la FWB au Brussels Film Festival».

M. Gaëtan Van Goidsenhoven (MR). – Madame la Ministre, le 8 mars dernier, nous lisions dans la presse que les subventions dont bénéficiait le Brussels Film Festival avaient été supprimés par la Région de Bruxelles-Capitale, à hauteur de 100 000 euros, et par la Fédération Wallonie-Bruxelles, à concurrence de 30 000 euros.

La semaine dernière, j’interrogeais Rudi Vervoort, Ministre-Président du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale, quant aux motivations et au processus qui avaient conduit à cette décision. Le Ministre-Président m’a fait part du fait que les instances subsidiantes s’étaient concertées avant de prendre cette décision. J’ai toutefois noté une certaine contradiction entre les propos du Ministre-Président et les affirmations de la presse, au sujet des raisons de la suppression de la subvention.

Madame la Ministre, j’aimerais vous entendre sur ce point particulier, ainsi que sur la vente des tickets durant les trois dernières années. Il se dit en effet que le manque de succès pourrait expliquer la suppression de la subvention.

Pouvez-vous aussi nous parler de l’avenir de ce festival? Selon le Ministre-Président, la suppression du soutien financier à ce festival du film se justifie notamment par le fait que cet événement serait devenu «trop francophone». Ce n’est sans doute pas le motif que vous avez retenu. Pourriez-vous dès lors nous expliquer le sens de cette décision lourde de conséquences?

Réponse de Mme Alda Greoli, Vice-Présidente et Ministre de la Culture et de l’Enfance. – Monsieur le Député, c’est la Région de Bruxelles-Capitale qui a retiré sa subvention; la Communauté française n’a pas encore pris de décision. Les organisateurs ont été reçus à mon cabinet. Trois précisions s’imposent:

Premièrement, l’année passée, le montant de la subvention a été diminué de moitié – soit à 35 000 euros et non à 30 000 euros comme vous l’avez suggéré – alors qu’il était initialement de 70 000 euros. La commission d’avis avait pourtant rendu deux avis négatifs, mais ma prédécesseure avait estimé utile de continuer à soutenir le festival, partant du principe qu’il était important, pour une capitale européenne comme Bruxelles, de proposer un festival du film.

Deuxièmement, des avis négatifs ont à nouveau été rendus, pour diverses raisons: le dossier du festival manque de lignes éditoriales; le festival n’a pas rentré ses comptes et bilans pour l’année précédente. Une bonne gouvernance ne permet pas l’octroi de subventions à une association ou une organisation qui n’a pas rentré ses comptes.

Troisièmement, la direction du festival dit craindre la présence d’un autre festival qui lui ferait concurrence. J’en appelle donc les organisateurs de festivals à Bruxelles à me soumettre des dossiers sérieux et à avoir une vision claire de l’avenir de leur événement, pour la capitale et le rayonnement de la Communauté française.

Telles sont les raisons pour lesquelles la subvention de 35 000 euros accordée par mon cabinet est en suspens pour le moment. Elle n’est pas annulée; elle est en discussion.

Pour ce qui est du nombre d’entrées, je vous renvoie à l’article paru dans la presse aujourd’hui, parce que je ne dispose pas actuellement de plus d’informations.

Réplique de M. Gaëtan Van Goidsenhoven (MR). – La Ministre ne m’a ni confirmé ni infirmé l’existence d’une concertation, entre la Région de Bruxelles-Capitale et elle-même, quant à l’opportunité de retirer les subventions à ce festival, ce qui m’avait pourtant été affirmé voici quelques jours. Je constate en tout cas une grande disparité des arguments.

Du côté régional, on explique que le problème est dû au succès du festival, qui serait trop francophone, tandis qu’ici, on met en cause la gestion du festival et la crainte éventuelle de la présence d’un autre événement, ce dont je n’ai jamais entendu parler. Vous comprendrez donc ma perplexité et mon inquiétude. Il est impossible de se forger une opinion quant aux motifs réels de cette décision, prise, semblerait-il, sans véritable concertation. Or, qu’on le veuille ou non, elle menace la pérennité d’un festival bruxellois.

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CRI No 13 (2016-2017), 15/03/2017, pp. 6-7