Interpellation sur la création d’une école secondaire sur le site du CERIA

Interpellation de Monsieur Gaëtan VAN GOIDSENHOVEN, Député, adressée à Madame Fadila LAANAN, Ministre-Présidente du Collège de la Commission communautaire française, en charge du Budget, de l’Enseignement, du Transport scolaire, de l’Accueil de l’enfance, du Sport et de la Culture

  Objet : Création d’une école secondaire sur le site du CERIA

 

Madame la Ministre-Présidente,

Confrontée à un essor démographique important, il est indéniable que la Région de Bruxelles-Capitale doit renforcer et améliorer l’offre de places dans les écoles au risque d’affecter plus gravement encore l’offre d’enseignement fondamental et secondaire.

En juillet dernier, l’IBSA rappelait, en introduction de son rapport sur les projections de la population scolaire à l’horizon 2025, que les signes de saturation des établissements scolaires de la Région bruxelloise se sont encore multipliés et que celle-ci touche tous les niveaux d’enseignement.

L’IBSA a également observé et calculé le nombre de navetteurs qui entraient et sortaient de la capitale pour suivre leur scolarité. Il apparaît que, sur les six années pour lesquelles les données ont été récoltées, le nombre de navetteurs qui quittent la capitale ne cesse d’augmenter tandis que le nombre d’entrants a tendance à diminuer.

Sur les projections estimées, la Région bruxelloise comptera, d’ici 2025, 38.000 élèves supplémentaires, soit une croissance de 15,3 % en 10 ans. Tous niveaux confondus et autant pour les écoles francophones que néerlandophones subsidiées, la Région devrait donc accueillir quelques 285.000 élèves pour l’année scolaire 2024-2025.

En effet, les récentes études montrent qu’à l’horizon 2025, la population scolaire de l’enseignement secondaire aura augmenté de plus de 20 % par rapport à aujourd’hui. Rien que d’ici à 2020, ce ne sont pas moins de 7.500 places dans nos écoles qui ont besoin d’être créées dans la capitale.

La COCOF dispose évidemment d’un propre réseau d’enseignement. Au même titre que la Fédération Wallonie-Bruxelles et la Vlaamse Gemeenschap, il est donc évident que la COCOF a un rôle à jouer dans le renforcement de l’offre d’enseignement de la capitale.

A cet égard, vous aviez annoncé en début d’année 2016 un projet de construction d’une école secondaire sur le site du CERIA à Anderlecht. Alors que la COCOF est davantage connue pour son offre de formations techniques et professionnelles, la nouvelle école à venir sera donc une école secondaire générale à pédagogie active, d’une capacité de 1.100 à 1.200 places.

Après avoir sollicité le service « Ecole » de l’ADT (Agence de développement territorial pour la Région de Bruxelles-Capitale) pour le lancement du marché public y relatif, c’est le consortium des bureaux d’études CityTools et MDW Architecture qui a été retenu.

C’est un projet fort ambitieux – dont je salue évidemment l’initiative – et qui répond à la nécessité de diversifier la nature des enseignements dispensés à Bruxelles autant qu’il ambitionne de répondre à l’essor démographique.

Je l’ai dit, ce projet prévoit donc que cette nouvelle école soit installée sur le campus du CERIA. D’après l’étude menée par ADT en collaboration avec le maître-architecte de la Région bruxelloise, le lieu d’implantation de cette école – d’une capacité de 900 élèves – sera situé à l’angle du canal et du ring. Cela permettra donc de structurer le site dans son ensemble, c’est-à-dire de reconfigurer la partie peu exploitée du campus et d’améliorer la qualité architecturale du site en relocalisant les équipements sportifs.

Ainsi, en marge de cette nouvelle école, vous aviez donc annoncé que ce site bénéficierait d’une rénovation et d’une réflexion en profondeur pour la densification du site pour, in fine, en faire un véritable pôle d’enseignement COCOF en plus d’un pôle sportif avec la construction d’un hall omnisport.

Pour en venir aux détails de réalisation de votre projet, deux missions ont été confiées au consortium CityTools-VDM Architecture.

La première, pré-opérationnelle, consistait à déterminer toutes les potentialités d’optimisation des bâtiments dont dispose la COCOF sur ce site et évaluer tous les scénarios possibles pour l’implantation de l’école en question.

La seconde, en phase opérationnelle, devait pouvoir proposer un programme architectural pour cette école.

Quant aux premières estimations budgétaires, il avait été question d’un montant allant de 15 à 17 millions d’euros.

Sur les délais de réalisation, vous aviez annoncé que vous vouliez pouvoir accueillir une première cohorte d’élèves d’ici la rentrée académique de 2018.

Je rappelle une fois encore la stricte nécessité de créer, d’ici 2020, 7.500 places dans l’enseignement secondaire bruxellois. Au vu du challenge que cela représente, il est impératif que la COCOF mène une politique coordonnée avec la Fédération Wallonie-Bruxelles sur cette pénurie.

A cet égard, nous devons maintenir à l’esprit que seul l’objectif de création de nouvelles places est insuffisant. Encore faut-il, en parallèle, s’atteler à maintenir en bon état les bâtiments dont la COCOF a la charge et de rénover ses infrastructures existantes.

 

En vertu de tout ce qui précède, je souhaiterais obtenir des réponses aux questions suivantes :

  • Premièrement, l’accord de majorité prévoyait la création de 1.500 nouvelles places dans les écoles dans le réseau d’enseignement de la COCOF d’ici 2019. Aujourd’hui, combien de places sur ces 1.500 ont-elles déjà été créées et quand le seront-elles intégralement ?
  • Deuxièmement, lors de précédentes discussions, vous aviez annoncé l’accueil d’une première cohorte d’élèves (150 pour être précis) en 2018 et de 900 élèves supplémentaires six ans plus tard, soit en 2022. Cette projection, aujourd’hui, est-elle toujours d’actualité ? A-t-elle été revue ou corrigée entre temps ? Par exemple, il semblerait que la première cohorte ne serait accueillie que d’ici 2020. Confirmez-vous ceci ? De combien d’élèves se composera-t-elle ? Qu’en est-il de l’échéance 2022 ?
  • Qu’est-il prévu pour finaliser l’aménagement du campus du CERIA, encore inachevé à ce stade ? Avez-vous une vision claire quant à la manière dont vous allez implanter et intégrer ce campus dans le tissu urbain ? La présentation powerpoint que vous nous aviez transmise à l’époque est-elle toujours d’actualité ? Quand pourrons-nous obtenir le plan définitif qui reprendrait par exemple vos projets de construction d’un mur anti-bruit le long du ring, les aménagements en matière de mobilité, etc. ainsi que les budgets y relatifs ?
  • Vous aviez également abordé en son temps l’idée d’un contrat de quartier afin de développer les interactions entre le quartier et le campus. Quelles sont les avancées dans cette matière ? Des discussions avec les acteurs concernés ont-elles déjà eu lieu ?
  • Enfin, dans un article paru en juillet dernier, il y est mentionné que ce seront 1.200 élèves qui seront accueillis et que le budget – au départ estimé entre 15 à 17 millions – est à ce stade calculé à 27 millions. Pouvez-vous nous donner de plus amples détails quant à la construction de ce budget, ventilé entre les besoins financiers pour la construction de la nouvelle école secondaire et l’aménagement-rénovation du campus ?

 

D’avance, je vous remercie pour vos réponses.