2023

Articles de presse, Discours et cartes blanches

La promotion du multilinguisme par le gouvernement bruxellois est-il le faux nez de l’anglicisation ?

Dans une Ville-Région, ouverte sur le monde et siège de diverses institutions internationales, au premier rang desquels les institutions européennes, il serait sot de ne pas comprendre l’intérêt de promouvoir l’apprentissage des langues, au-delà du français et du néerlandais. L’enjeu culturel et économique est évident pour l’ensemble des apprenants. Sur cette base, chacun devrait louer l’objectif du Gouvernement bruxellois de promouvoir le multilinguisme à tous les étage de la lasagne institutionnelle bruxelloise, même si les actes ne rejoignent pas toujours les paroles : la cité des langues présentée comme une avancée majeure par la COCOF ne verra finalement le jour qu’en version numérique. Une fois dépassée l’ambition de façade, force est de constater que la volonté de promotion « des langues » se résume pour l’essentiel à un unilinguisme voué à la seule langue anglaise. Depuis deux législatures, nous assistons dans le chef des décideurs bruxellois à une anglomanie dont les excès ne visent pas tant à promouvoir l’apprentissage des langues étrangères qu’à l’effacement des langues nationales dans l’espace public bruxellois. Songeons au remplacement systématique des noms des administrations et organismes bruxellois en faveur de vocables anglais ou supposés tels : de Citydev, en passant par Hub et Homegrade, jusqu’à Urban.brussels (la STIB et Bruxelles-Propreté résistent encore mais pour combien de temps ?). Quant aux programmations culturelles ou festives, qu’elles soient d’audience communale ou régionale, l’usage des intitulés en néerlandais et en français s’y raréfie de façon extrême. Chacun se souviendra de l’épisode contesté de la transformation des populaires « Journées du Patrimoine » en « Heritage Days ». Manifestement, cette dégradation des langues nationales (ne parlons même pas de l’allemand traité à Bruxelles comme une langue étrangère de seconde catégorie) ne suffit plus aux prosélytes du tout à l’anglais. La volonté vise de plus en plus à contester le rôle de lingua franca du français à Bruxelles. Malgré tous les outrages, le français reste cet élément de partage entre les réalités de plus en plus divergentes entre l’est et l’ouest, entre le sud et le nord de notre Région bruxelloise. Mais cela ne suffit plus à certains, qui rêvent ou revendiquent même de voir l’anglais promu comme troisième langue officielle à Bruxelles, comme si dans les faits elle ne l’était déjà pas. En effet, pour s’en convaincre, il suffit de constater que la plupart des sites internet des organismes bruxellois sont déjà trilingues. Pour persuader les réticents, on essaie de nous vendre l’histoire du citoyen anglophone en détresse, confronté à des services communaux unilingues. Mais nul besoin d’un changement des règles et des législations linguistiques. Dès à présent, comme il n’existe aucune norme ou standard concernant la langue d’accueil des usagers dans les communes, tant que les lois coordonnées sur l’emploi des langues en matière administrative sont respectées, le choix des langues d’interaction avec les usagers relève de l’autonomie communale. Bref, il est tout à fait loisible de s’assurer de modalités d’accueil multilingues dans les communes si telle est la volonté des autorités. Mais cela ne suffit pas et certains beaux esprits ne cachent même plus qu’ils visent à cantonner le français et le néerlandais au rôle de simples langues vernaculaires ou pire, de patois à l’usage de citoyens rétrogrades. N’allez pas parler à ces grands penseurs du globish, de l’héritage culturel porté par la langue française comme ciment intellectuel depuis le Siècle des Lumières jusqu’au bouillonnement culturel actuel qui abreuve la francophonie et parfois le monde ; ils vous riront au nez. Il est vrai que leurs thèses sont de plus en plus ouvertement partagées pas un gouvernement bruxellois afféré à promouvoir un usage de plus en plus exclusif de l’anglais. Les personnalités politiques francophones ne sont pas en reste pour porter leur pierre à l’édifice de cet effacement des langues nationales. Que ce soit par indifférence, par peur de la ringardise ou par conviction, il devient difficile de saisir dans les propos des autorités régionales la moindre préoccupation à l’égard de l’usage du français et encore moins de son rayonnement. Lors du récent discours de politique générale du gouvernement de la COCOF, censé représenter le million de Francophones bruxellois, il ne fut pas une seule fois question de langue française ou de promotion de la francophonie. La situation est d’autant plus navrante que la préservation d’une identité culturelle n’entraîne pas automatiquement la méconnaissance des autres langues. Les responsables politiques qui se pressent pour effectuer des missions au Québec auraient pu au moins s’en apercevoir. Mais gageons, avec un peu d’optimisme, que nos ministres bruxellois, présents ou à venir, en se souvenant d’avoir chanté à tue-tête « Bruxelles je t’aime ! », comprendront enfin que la langue française n’est pas une vieillerie honteuse mais un trésor en partage, qui ne fait barrage en rien à ce multilinguisme indispensable aux générations futures.

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Un hémicycle complet pour notre évènement sur le New Space !

Ce jeudi 9 novembre, la Plateforme espace du Sénat présidée par Gaëtan Van Goidsenhoven et dont Gregor Freches est membre a organisé un forum de discussion sur le thème : New Space – Opportunités et défis. Le Newspace est un terme qui symbolise les nouveaux acteurs privés du domaine spatial. Lors de ce colloque, nous avons explorer les pistes offertes par les partenariats publics-privés dans ce secteur en présence d’experts et de leaders de l’industrie spatiale. Ensemble, la Belgique peut développer des projets d’envergure. Nous avons aussi aborder l’aspect crucial de la création d’emplois pour nos jeunes. La formation de talents peut stimuler l’innovation, soutenir la recherche scientifique et positionner la Belgique comme un acteur majeur, tout en contribuant à l’avenir professionnel de la génération montante. Retrouvez-ci-dessous l’intervention de M. Gaëtan Van Goidsenhoven :  Madame la Présidente, Monsieur le Secrétaire d’État, Chers collègues, Beste collega’s, Mesdames et Messieurs les Chefs d’entreprises, Mesdames et Messieurs en vos titres et qualités, Je suis très heureux de vous retrouver ici au Sénat, à l’initiative de la plateforme espace du Sénat que j’ai l’honneur de présider. Cette plateforme a pour vocation de permettre le dialogue entre le monde politique, académique, scientifique et industriel avec, en toile de fond, la participation aux activités du forum permanent européen EISC qui rassemble les pays européens actifs dans le domaine spatial. La plateforme espace du Sénat est d’ailleurs l’unique représentant de la Belgique au sein de l’EISC. Au fil de l’évolution de nos sociétés, le spatial est devenu un domaine incontournable. Nous pouvons être fiers de notre pays qui a su rapidement saisir l’importance capitale des enjeux qui sont liés à l’activité spatiale : C’est pourquoi nous pouvons être fiers que notre pays soit un des grands acteurs spatiaux. Le gouvernement belge a alloué un budget de 450 millions d’euros pour les 3 prochaines années, finançant des programmes complémentaires et positionnant ainsi la Belgique en tant qu’acteur majeur de la conquête spatiale. Nous sommes le cinquième contributeur de l’Agence Spatiale Européenne. En parallèle, depuis des décennies, des PME, des start-ups et des géants du spatial sont en train d’émerger et se consolident. C’est ce qu’on appelle aujourd’hui le « New Space ». La Belgique possède donc véritablement une réelle puissance spatiale qui s’est bâtie par de grandes coopérations entre les grandes agences spatiales et une centaine d’acteurs belge du New Space. Vous incarnez l’avant-garde de l’innovation. Et je veux ici vous remercier pour vos contributions, vos engagements et vos ambitions à construire notre aventure spatiale. Je me réjouis de voir que notre invitation à ce forum de discussion ait rencontré un franc succès. L’objectif poursuivi ce jour est de s’interroger sur la manière d’harmoniser fructueusement les synergies entre le secteur public et le secteur privé pour créer de nouvelles opportunités. Un point d’attention particulier sera porté sur les jeunes, leur formation et les carrières qui leur sont proposés. Tout indique que nous devons les inciter à s’investir dans un domaine à la fois novateur et porteur d’avenir. En faisant preuve de lucidité, nous ne devons pas oublier que l’Union européenne est en concurrence avec les super puissances qui mobilisent des moyens massifs. Sans oublier les acteurs privés émergents : des entreprises comme Blue Origins ou Space X prennent une place considérable et ne sont malheureusement pas des fleurons européens. J’aimerai replacer une valeur qui sera à mon sens une des clés de notre réussite : notre regroupement autour d’une vision commune entre le public et le privé. Il est fondamental de pouvoir combiner l’agilité des acteurs privés avec des moyens publics importants et des instituts de recherche à la pointe. Car ce sera entre l’investissement et l’audace que le New Space pourra être à l’avant-garde. Cela devra se faire dans le souci d’ériger un nouveau cadre législatif de régulation afin d’éviter les dérives potentielles. À ce titre, le Sénat, à mon initiative, a adopté récemment une proposition de résolution sur la pollution spatiale et une autre sur la régulation de l’exploitation des ressources spatiales. N’oublions jamais que l’espace est une richesse pour toute l’humanité. Pour conclure, je tiens à remercier et saluer votre travail, vos réflexions, vos filières scolaires. Vous alimenter notre enthousiasme à rêver grand. Cela me parait particulièrement essentiel dans ces temps touchés par la morosité et les guerres. Je vous remercie.  

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Bien-être animal : moment historique au Sénat !

Moment historique au Sénat ! Et le groupe MR peut s’en féliciter ! Ce vendredi 24 novembre au Sénat, l’intégration du bien-être animal dans la Constitution avance d’un grand pas. Notre chef de groupe Gaëtan Van Goidsenhoven et son collègue le sénateur Philippe Dodrimont ont co-signé une proposition de révision de la Constitution afin que les animaux ne soient plus considérés comme des choses mais bien comme des « êtres sensibles ». Après plusieurs années de discussion et de nombreuses auditions, le Sénat propose que l’article 7bis de la Constitution soit complété par une disposition rédigée comme suit : « Dans l’exercice de leurs compétences respectives, l’État fédéral, les communautés et les régions veillent à la protection et au bien-être des animaux en tant qu’êtres sensibles ». Nos votes ont pu faire la différence pour des millions d’êtres vivants et il s’agit peut-être de la décision la plus importante de cette législature au Sénat. Concrètement, qu’est-ce que cela implique ? Une obligation des différentes autorités de prendre les mesures nécessaires à la réalisation de cette reconnaissance. Une obligation de standstill qui implique que les différentes autorités ne pourront faire marche arrière. En tant que Président de la société royale protectrice des animaux Veeweyde, notre Chef de groupe Gaëtan Van Goidsenhoven intervient : parmi tous les chiffres qu’on pourrait avancer, 60.000 animaux sont abandonnés chaque année en Belgique. La maltraitance est un fait avéré. Les animaux sont des êtres sensibles qui doivent être respectés. Une société se grandit lorsqu’elle offre à ses animaux la possibilité d’être pris en compte, et l’inscription du bien-être animal dans la Constitution est plus que symbolique. Elle constitue un acte important qui vient renforcer notre démocratie. Le Sénat marque une avancée significative vers une société qui intègre pleinement la considération éthique envers tous les êtres vivants. Sabine Laruelle précise : nous avons pris soin d’être précis dans nos travaux parlementaires afin de ne pas compliquer encore la vie des professionnels du monde agricole dont l’extrême majorité est respectueuse et attentive au bien-être de leurs animaux. Tout le monde est attaché à la condition animale. Comme le disait Lamartine : « On n’a pas deux cœurs, l’un pour l’homme, l’autre pour l’animal… On a du cœur ou on n’en a pas. ». Philippe Dodrimont rajoute : « C’est un jalon important, mais n’oublions pas qu’à tous les niveaux de pouvoirs, toutes celles et ceux qui sont aux responsabilités devront répondre de façon concrète à cet engagement en faveur du bien-être des animaux. L’attention à porter aux animaux en tant qu’êtres sensibles doit être une nouvelle mission des pouvoirs publics au sens large. Je m’y emploie déjà avec ma casquette de député wallon ». Toutefois, plusieurs co-signataires du  texte approuvé au Sénat se sont prononcés en Région bruxelloise contre l’étourdissement avant un abattage. Outre le fait qu’il s’agisse clairement d’un double langage hypocrite, nous espérons qu’après notre vote de ce jour, ils pourront dans un souci de cohérence, revoir leur position. Une société se grandit lorsqu’elle offre à ses animaux la possibilité d’être pris en compte.

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C’est la rentrée politique au Sénat !

Dans la presse du jour : c’est aussi la rentrée politique au Sénat ! Notre objectif est de recentrer le Sénat dans le paysage institutionnel afin de renforcer le fédéralisme de coopération Quelques PROPOSITIONS font déjà consensus à ce stade. Retrouvez-les dans le journal l’Avenir pour justement parler de l’Avenir du Sénat. L’occasion de faire le point et de saluer l’engagement de nos sénateurs sur les réflexions initiées. Elles sont à la fois concrètes, constitutionnellement possibles et élaborent notre réponse à ceux qui plaident pour la suppression pure et simple de cette institution bicamérale. Nous croyons que notre pays a beaucoup à gagner d’une réforme en profondeur du Sénat. Cette haute assemblée demeure le lieu privilégié du dialogue entre les différentes Communautés. Y mettre fin ne ferait qu’accentuer les divisions au sein de notre pays. Cela nous ferait passer aussi à côté de l’opportunité d’améliorer notre système démocratique Prochaine séance plénière : le 10 octobre.

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Nous déposons une proposition de résolution pour une prise en charge renforcée de la maladie d’Alzheimer et des maladies apparentées

À l’occasion de la Journée Mondiale d’Alzheimer, le groupe MR du Sénat dépose ce jour une proposition de résolution d’une part pour attirer l’attention sur la situation alarmante en Belgique face à l’augmentation du nombre de patients atteints de la maladie d’Alzheimer et autres maladies liée à la démence, et d’autre part pour insister sur l’urgence d’avoir un plan national d’envergure pour une prise en charge efficace de ces pathologies. Actuellement, la Belgique compte environ 200 000 personnes atteintes de démence, dont 140 000 sont touchées par la maladie d’Alzheimer. Ces chiffres sont en constante augmentation, en particulier chez les femmes. Chez les plus de 65 ans, près de 10 % sont atteints de cette maladie, et ce chiffre atteint 26 % chez les plus de 85 ans, et plus de 35 % chez les plus de 90 ans. Ces statistiques ne tiennent compte que des cas déjà diagnostiqués. Ils ne représentent donc que la pointe visible de l’iceberg. Le principal problème réside dans l’absence d’une approche coordonnée des différents niveaux de pouvoir en Belgique. Ce constat est déploré depuis longtemps par la Ligue Alzheimer. Autre constat de taille : l’absence de recensement des patients atteints de ces maladies, des besoins du terrain et des structures existantes. Ces données permettraient d’établir une cartographie et de combler les manques là où c’est nécessaire, sans nécessairement créer du neuf. Il s’agit donc de miser sur la qualité, plus que sur la quantité et à partir de ce qui existe. Nos sénatrices et sénateurs se mobilisent pour mettre en place un plan d’envergure visant à améliorer la prévention, la détection et la prise en charge de la maladie d’Alzheimer et des maladies apparentées. L’idée est de sortir la maladie du tabou qui l’entoure sans jouer sur les peurs. Il importe de changer les mentalités pour l’aborder de manière plus proactive, préventive et efficace. Il est important de sensibiliser la population et les différents gouvernements à cette cause cruciale. Les recommandations de notre proposition de résolution comprennent des mesures telles que : Le recensement des cas, des besoins et des structures sur tout le territoire, en collaboration avec les provinces ; La coordination des politiques de santé, de soins, de prévention, d’hébergement et de soutien aux aidants au niveau belge pour une stratégie approuvée par tous les gouvernements. L’utilisation des nouvelles technologies pour le dépistage précoce, la gestion de la maladie et la recherche de traitements. Le renforcement de l’accompagnement : accroître le soutien aux patients et aux aidants par le soutien d’interventions professionnelles, de lieux de vie spécifiques et d’une meilleure reconnaissance des métiers de l’accompagnement à domicile. La promotion de la recherche scientifique et psychosociale pour mieux comprendre la maladie (avant, pendant et après), découvrir des traitements actuellement inexistants et mettre en place des stratégies innovantes. Les campagnes de prévention axées sur un mode de vie sain et sur la sensibilisation à la maladie d’Alzheimer. Une réflexion à mener sur la loi sur l’euthanasie pour envisager des modifications de la loi pour tenir compte de la situation des patients atteints de démence. Le renforcement de la sensibilisation des acteurs de la santé et particulièrement des généralistes, mais aussi de tous les acteurs qui gravitent autour des patients dans leur cadre de vie (commerçants, musées, services communaux, etc.) Le chef de groupe, Gaëtan Van Goidsenhoven conclut : « Avec un débat approfondi sur cette thématique importante, le Sénat a l’occasion de rassembler toutes les énergies positives au-delà des clivages politiques et autour d’un projet commun. Il peut apporter des réponses concrètes à ce problème de santé publique aux multiples enjeux avec à terme la mise en place d’une stratégie transversale efficace au profit des patients et de toutes les personnes à leurs côtés ».

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