Question orale sur la redistribution des surplus alimentaires des différents établissements de la COCOF

Question orale de Monsieur Gaëtan VAN GOIDSENHOVEN, Député, adressée à Madame Fadila LAANAN, Ministre-Présidente en charge de l’Enseignement

concernant la redistribution des surplus alimentaires des différents établissements de la COCOF

M. Gaëtan Van Goidsenhoven (MR).- Plusieurs établissements scolaires de la Commission communautaire française sont actifs, directement ou indirectement, dans la production de produits alimentaires. En effet, au sein des différents instituts qui sont présents sur le campus, de nombreuses sections dispensent des cours qui ont un lien direct avec la production d’aliments.

Ainsi, à l’Institut Redouté-Peiffer, la floriculture et l’arboriculture fruitière figurent au programme. Dès à présent, le site du Bon Air est bien pourvu en la matière, puisque l’on peut y trouver une serre de maraîchage, une serre de multiplication, ainsi qu’un hangar qui a pour but d’assurer le traitement et le stockage des produits récoltés.

L’institut Émile Gryson propose des sections d’hôtellerie et restauration, ainsi que boulangerie-pâtisserie. Enfin, l’Institut Roger Lambion est encore plus spécialisé, avec des formations en chocolaterie-confiserie, boulangerie-pâtisserie, boucherie-charcuterie ou restauration.

Bref, en rajoutant le réfectoire qui se trouve également sur le campus, on peut dire que les aliments ne manquent pas. C’est donc l’occasion pour moi de faire le point sur ce qu’il advient des surplus alimentaires produits au sein de différentes sections et écoles qui dépendent de la Commission communautaire française.

Vous le savez, de nombreuses personnes en situation économique difficile ou précaire ont régulièrement recours à la solidarité pour se nourrir. Les banques alimentaires, ainsi que les organisations actives dans l’entraide ou la solidarité, sont très actives pour se procurer des aliments ou des denrées alimentaires.

Quelques chiffres issus de la banque alimentaire Bruxelles Brabant illustrent cette situation :

– en 2013, 22.223 personnes ont été aidées, avec 3.450 tonnes de vivres distribuées ;

– en 2014, 23.033 personnes ont été aidées, avec 3.560 tonnes de vivres distribuées ;

– l’année dernière, 24.198 personnes ont bénéficié d’une aide, avec 3.531 tonnes de vivres distribuées.

Ce nombre est donc en augmentation.

Des grands noms de la distribution s’impliquent régulièrement dans la redistribution de vivres aux plus démunis. Qu’en est-il des différentes écoles de la Commission communautaire française que j’ai citées précédemment ? Quelles dispositions les directions de ces écoles prennent-elles pour redistribuer les excédents alimentaires ?

Quelle est la stratégie menée par la Commission communautaire française dans ce domaine ? Disposez-vous d’une estimation de la quantité de surplus générés par les sections de type alimentaire ? Que deviennent les fruits et légumes produits par l’école d’horticulture ? Une partie de cette production est-elle destinée aux banques alimentaires, afin d’aider les personnes démunies ?

Mme Fadila Laanan, ministre-présidente.– Plusieurs établissements scolaires de la Commission communautaire française sont en effet actifs dans la production alimentaire.

– l’Institut Emile Gryzon, établissement d’enseignement secondaire, organise des formations en hôtellerie restauration et en boulangerie-pâtisserie ;

– l’Institut Redouté-Peiffer, établissement d’enseignement secondaire, propose des sections en horticulture, en floriculture et en arboriculture ;

– l’Institut Charles Gheude, établissement d’enseignement secondaire spécialisé, offre des sections en hôtellerie alimentation et en restauration ;

– l’Institut Roger Lambion, établissement d’enseignement de promotion sociale, organise des formations en chocolaterie-confiserie, boulangerie-pâtisserie, restauration et boucherie-charcuterie.

Je tenterai ici de vous brosser le tableau le plus précis possible de la gestion des surplus alimentaires dans les écoles de la Commission communautaire française. Cependant, comme vous le savez, la période n’est pas propice pour recueillir le maximum d’informations, car nous sommes en période de vacances scolaires et nos établissements sont actuellement fermés.

Les directions d’écoles, et le pouvoir organisateur de manière générale, ont le souci de récupérer un maximum de denrées alimentaires et d’éviter le gaspillage. Dans ce principe, il faut distinguer deux types d’aliments, premièrement, les matières périssables, où la récupération est immédiate. En effet, il ne peut y avoir d’interruption pour la sécurité de la chaîne alimentaire. Ce sont donc les élèves du secondaire et les étudiants de promotion sociale qui bénéficient des éventuels surplus, de manière équitable et organisée par les enseignants.

Deuxièmement, les matières non périssables, consistent principalement dans les invendus du magasin, puisqu’elles sont d’abord proposées à la vente dans un commerce situé sur le campus du Ceria. Elles sont redistribuées via le service d’alimentation saine et le centre récréatif de la commune d’Anderlecht. Il s’agit d’un projet pilote.

La stratégie menée par la Commission communautaire française réside dans la prévention du gaspillage à la source. Cette prévention est menée via une politique d’achat et de transformation des denrées alimentaires qui vise strictement ce qui est nécessaire sur le plan pédagogique. Les enseignants et le personnel des établissements scolaires sont les garants de cette politique et sont sensibilisés régulièrement à la prévention du gaspillage.

Dans le cadre de l’alimentation saine et durable mise en place par la Commission communautaire française, nous veillons à renforcer encore cette dimension. Actuellement, nous ne disposons pas d’une estimation de la quantité de surplus produit par les sections dites alimentaires.

Enfin, en ce qui concerne les fruits et légumes de l’Institut Redouté Peiffer, différents canaux sont prévus, tels que les paniers bio pour le personnel, les cuisines des écoles de la Commission communautaire française, l’approvisionnement des sections de restauration, la distribution de fruits aux élèves et la distribution à certaines associations.

Je suis désolée de ne pas disposer de plus de détails, mais nos établissements sont en vacances. M. Van Goidsenhoven peut me réinterroger par écrit à la rentrée s’il le souhaite. Nous pourrons alors obtenir des informations chiffrées plus précises.

M. Gaëtan Van Goidsenhoven (MR).- Merci pour ces premiers éléments de réponse. Je vous adresserai donc une question écrite, afin d’en apprendre davantage sur les aspects quantitatifs, qui sont évidemment importants pour avoir une vision claire des politiques menées. J’entends qu’il y a du gaspillage, mais également une politique de prévention en amont, qui vise précisément à réduire ces excédents.

J’espère que ma question écrite me permettra de connaître plus précisément les actions menées et les initiatives de solidarité prises par les écoles de la Commission communautaire française.

 

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CR n°37 (2015-2016), Juillet 2016, pp. 42-43