Interpellation de Monsieur Gaëtan VAN GOIDSENHOVEN, Député, adressée à Madame Alda GREOLI, Ministre du Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, en charge de la Culture et de l’Enfance
concernant « l’avenir du Pathé Palace ».
M. Gaëtan Van Goidsenhoven (MR). – Madame la Ministre, à plusieurs reprises, nous avons abordé l’épineuse question de l’avenir du Pathé Palace. En juillet dernier, vous nous aviez annoncé que ce bâtiment rouvrirait ses portes d’ici la fin de l’année. Votre homologue chargé du Budget, M. Flahaut, avait fixé la date d’ouverture pour la fin du mois de décembre. Il avait ajouté que des appels à candidatures avaient été lancés par Actiris pour l’engagement du personnel.
Alors que l’ouverture prochaine de ce cinéma constitue le premier volet de cette discussion, l’incertitude quant à l’exploitation du lieu en est évidemment un autre. La Fédération Wallonie-Bruxelles, visiblement incapable d’honorer les frais liés à cette exploitation, malgré les montants colossaux déjà investis dans ce bâtiment, aurait préféré s’en référer à un partenariat public-privé. Lors de nos derniers débats, vous aviez par ailleurs indiqué que la possibilité d’une telle collaboration avait déjà été étudiée en 2016, notamment pour assurer le financement de la dernière partie des travaux et l’équipement du Palace. Finalement, le montant nécessaire a bien été inscrit dans le budget. Pour le fonctionnement du Palace, vous avez déclaré le 6 novembre 2017 que «la convention qui lie la Communauté française à ce dernier prévoira la possibilité de faire appel à un partenaire privé dans le strict respect des missions de service public déléguées à l’ASBL».
Pouvez-vous nous expliquer précisément quelle solution a finalement été retenue? Que pré- voit exactement la convention à laquelle vous faisiez référence le 6 novembre 2017? Notre commission pourrait-elle disposer d’une copie de celle-ci? Quel rôle précis pourrait être amené à jouer un partenaire privé? Pourriez-vous à nouveau dresser l’état des lieux général de la situation du Pathé Palace à l’heure actuelle? Pouvez-vous faire le point sur les négociations menées avec les interlocuteurs issus du secteur privé? Combien d’acteurs privés ont marqué un intérêt? Si je comprends bien, aucune de ces pistes ne s’est concrétisée. Pour quelles raisons?
Lorsque le ministre du Budget était à la manœuvre pour trouver une solution, de quelle manière suiviez-vous et gériez-vous ce dossier? Depuis quand le ministre Flahaut n’est-il plus responsable de ce projet? Je souhaiterais obtenir une réponse claire quant à la date qui a été fixée pour la réouverture de ce lieu. Les délais seront-ils respectés ou doit-on s’attendre à une ouverture reportée en 2018? Pour quelles raisons l’inauguration n’a-t-elle pas pu avoir lieu en automne, comme vous l’annonciez? Que pouvez-vous nous dire sur le nombre de personnes qui ont été engagées pour la préparation des activités d’une part et le démarrage de l’exploitation d’autre part? Ont-ils, à ce jour, déjà pris fonction?
Qu’en est-il par ailleurs de l’implication des autres niveaux de pouvoir? Des discussions ont-elles été menées dernièrement avec les autorités régionales ou de la ville de Bruxelles pour l’exploitation de ce lieu? Quels sont les montants que prévoit d’accorder la Fédération Wallonie-Bruxelles à ce lieu? Un budget spécifique sera-t-il prévu pour la programmation culturelle? Que pouvez-vous nous dire, depuis nos dernières discussions, sur l’avis rédigé par la commission d’aide aux opérateurs audiovisuels? À l’ordre du jour du gouvernement du 13 décembre, le point A22 portait sur l’octroi d’une subvention à l’ASBL Le Palace pour l’année 2017. Peut-on connaître le montant de cette subvention et son objet? Est-il prévu de réitérer cette aide pour les années à venir?
[Intervention de Monsieur Doulkeridis]
Mme Alda Greoli, vice-présidente et ministre de la Culture et de l’Enfance. – Messieurs les Députés, tout d’abord, il faut distinguer les investissements de l’exploitation. La convention signée le 2 juin 2006 entre la Communauté française et l’ASBL ainsi que ses avenants portent sur la mise à disposition du bâtiment et les investissements. Pour ces derniers, tout est terminé ou presque. C’est pourquoi, Monsieur Doulkeridis, M. Flahaut ne joue plus aucun rôle dans le dossier puisque son intervention était liée aux budgets consacrés aux investissements.
Un contrat-programme a également été signé le 2 juin 2006 et couvre une période de cinq ans qui va du 1er janvier 2008 au 31 décembre 2012. Il a pour sujet les missions et l’exploitation du lieu. Toutefois, ce contrat-programme n’a toujours pas été activé depuis l’exploitation du lieu. Une nouvelle convention sur l’exploitation de ce lieu doit donc être négociée avec l’ASBL. Elle prévoira la possibilité de faire appel à un partenaire privé. L’ASBL prend actuellement les contacts qu’elle juge opportuns avec des partenaires privés et reviendra vers moi dès que des pistes concrètes seront sur la table.
Pour rappel, au printemps 2016, le gouvernement avait chargé le ministre du Budget, M. Flahaut, de négocier avec la Région de Bruxelles-Capitale pour trouver la meilleure solution pour le Pathé Palace. Il s’agissait de négocier une cession de propriété à la Région. Parallèlement, dans le budget ajusté de 2016, le gouvernement avait prévu les moyens nécessaires pour mener à bien les travaux, ce qui a débouché sur la situation actuelle.
La date d’ouverture du lieu a été définitivement fixée au 27 février 2018 – du moins je l’espère. Les travaux de finition et d’équipement devaient se terminer d’ici le 22 décembre 2017. Le mois de janvier sera consacré aux réceptions techniques et administratives. Seuls des problèmes techniques sur le chantier sont à l’origine de ce report. Pas plus tard que vendredi dernier, le sous-sol du Palace était inondé en raison d’une rupture de canalisation d’égout chez son voisin. La pose du revêtement de sol a été interrompue dans l’attente de trouver la cause du sinistre, la solution et la fin du processus de séchage.
C’est ce qui justifiait la date du 31 janvier, annoncée récemment. Elle ne pourra pas être respectée. Actuellement, des 32 personnes prévues, à peine 7 d’entre elles ont pris leurs fonctions.
Concernant l’implication des autres niveaux de pouvoir, la Communauté française ne mène pas de négociations. Par contre, l’ASBL est en contact avec la Région et la ville pour consolider son ancrage territorial. Par ailleurs, la Région flamande, par le biais de son ministre de la Culture, soutient le projet pour promouvoir Bruxelles.
L’avis rédigé par la Commission d’aide aux opérateurs audiovisuels (COA) m’est parvenu. Il fait écho d’un certain nombre de difficultés. J’en analyse actuellement la portée et je veillerai à conserver une cohérence entre les décisions portant sur l’infrastructure et celle sur la programmation culturelle de la salle.
Par ailleurs, comme vous l’avez souligné, le gouvernement a marqué son accord, en sa séance du 13 décembre, pour l’octroi d’une subvention de 100 000 euros à l’ASBL Le Palace. Cette somme est destinée à couvrir les frais liés à l’ouverture et au fonctionnement du cinéma, en raison du report de son ouverture. Il ne s’agit donc pas d’une subvention destinée à être reconduite.
M. Gaëtan Van Goidsenhoven (MR). – Je prends acte des derniers développements de ce dossier. Il a connu de nombreux rebondissements ces derniers temps… Selon toute vraisemblance, nous aurons le plaisir de constater la réouverture des lieux le 27 février 2018. Je note également que M. Flahaut ne joue plus aucun rôle dans ce dossier et que vous attendez des retours concernant les pistes de partenariats. Il s’agit d’un élément important à éclaircir.
Quant au rôle sollicité par la Région de Bruxelles-Capitale et la ville de Bruxelles, je n’ai pas bien compris l’orientation prise sachant que, jusqu’à présent, ces entités refusaient d’entrer dans la danse. Les portes semblaient fermées, tant mieux si elles se sont entrouvertes. Mais qu’en est-il réellement? Si ces entités devenaient de réels partenaires du projet, la nouvelle serait intéressante et offrirait des perspectives pour la pérennisation des activités de cet important centre culturel qui, je l’espère, sera ouvert dans les prochaines semaines.
Mme Alda Greoli, vice-présidente et ministre de la Culture et de l’Enfance. – La ville et la Région entretiennent des contacts, non plus avec moi, mais avec les exploitants. C’est logique et normal. Si je peux toutefois faciliter, simplifier et encourager les choses, c’est avec bonheur que je le ferai.
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CRIc n°36 – Cult6 (2017-2018), Décembre 2017, pp. 4-5