Interpellation concernant les difficultés de circulation dues à la neige sur le réseau de la STIB

INTERPELLATION DE M. VAN GOIDSENHOVEN À MME BRIGITTE GROUWELS, MINISTRE DU GOUVERNEMENT DE LA RÉGION DE BRUXELLES-CAPITALE, CHARGÉE DES TRAVAUX PUBLICS ET DES TRANSPORTS

concernant  »les difficultés de circulation dues à la neige sur le réseau de la STIB ».

M. Gaëtan Van Goidsenhoven.- Durant le mois de décembre et au tout début de cette nouvelle année 2010, les Bruxellois ont dû faire face à de graves embarras de circulation imputables aux importantes chutes de neige.

Dans bien des cas, il s’est révélé prudent d’emprunter les transports en commun, plutôt que de prendre son propre véhicule. Mais la STIB, malheureusement, n’a pas toujours été à la hauteur de la situation. Cela étant dit, les services d’épandage y ont leur part de responsabilité, comme nous avons pu le constater durant ces congés de Noël. Mais ceci est une autre histoire.

Je souhaiterais donc interroger la ministre sur les recommandations, précautions et instructions données au personnel de conduite de la STIB durant ces périodes de neige. Quelles dispositions préventives ont-elles été prises pour se préparer au mieux aux premières précipitations hivernales ?

Certes, les chutes de neige de décembre en ont surpris plus d’un. La STIB, notamment, a connu certaines défaillances. Il est apparu qu’elle n’était pas prête à affronter de telles intempéries. Les voyageurs de la STIB ont dû supporter d’importants embarras de circulation, des retards, voire l’arrêt complet de certaines lignes de bus.

La deuxième vague de neige, en janvier, a été mieux gérée par les communes bruxelloises. La STIB, cette fois, semble avoir pris les précautions nécessaires. Quelles ont été les mesures prises et quels en ont été les effets sur le terrain ?

La société de transport dispose d’un service dispatching « Neige ». En quoi ont consisté les interventions de ce service ? Quelles sont ses missions et quels sont ses effectifs ? Ce service est-il efficace ? Des améliorations sont-elles envisagées ?

Enfin, en prévision des prochaines intempéries, davantage de préparation du personnel, d’information aux voyageurs et d’organisation sur le terrain serait souhaitable.

D’autres sociétés de transport, notamment en Wallonie, disposent d’un système d’information de la clientèle sur l’état de leur réseau, en temps réel et via leur site internet. Un tel dispositif se révèle fort utile en pareilles circonstances. Il en existe déjà pour les horaires de bus, mais l’information directe aux usagers ne pourrait-elle pas être améliorée lorsque les conditions sont exceptionnelles ? La moindre des choses serait d’informer les usagers de la suppression de certains bus ou de retards importants.

Existe-t-il une convention entre la STIB et Bruxelles Mobilité pour parer au mieux aux aléas de notre météo belge, et plus particulièrement aux chutes de neige ? En pareilles circonstances, en effet, les lignes de bus et de tram devraient être salées prioritairement par Bruxelles Mobilité. Est-ce le cas ? Dans l’affirmative, pourquoi a-t-il fallu supprimer des lignes de bus lors des dernières chutes de neige ?

 

Mme Brigitte Grouwels, ministre.- Contrairement à ce que vous laissez entendre, la STIB a fait face avec efficacité aux circonstances exceptionnelles auxquelles elle a été confrontée lors des grosses chutes de neige de décembre. Le réseau de trams et de métro a, dans l’ensemble, bien fonctionné. Lors des alertes ultérieures, à l’exception de quelques retards enregistrés sur certaines lignes de bus, le réseau de la STIB a circulé quasi normalement, remplissant la mission qu’on attendait d’elle, à savoir offrir une bonne alternative à la circulation automobile difficile. Beaucoup d’automobilistes en ont d’ailleurs profité.

Comme tous les autres incidents qui surviennent sur le réseau, les conséquences des chutes de neige sont gérées de façon préventive et en temps réel par les dispatchings des bus, trams et métros. La STIB ne dispose donc pas d’un « dispatching neige » spécifique. La société de transport public dispose d’un plan hiver qui lui permet de se préparer à des conditions météorologiques exceptionnelles. Ce plan comporte des instructions spécifiques pour la neige, le gel et le verglas, et ce pour les trois modes de transport.

Les dispatchings consultent trois fois par jour l’Institut royal météorologique afin de connaître les prévisions des vingt-quatre prochaines heures. Au plus tard la veille à midi, le responsable du dispatching décide des dispositions à prendre pour assurer la continuité du service de transport public. Trois types de dispositifs peuvent être mis en place : le dispositif minimal, le dispositif maximal et le dispositif maximal renforcé. À chacun de ces dispositifs correspond un certain nombre de mesures. L’épandage préventif est un exemple de disposition minimale. Au cours de la récente vague de froid accompagnée de températures négatives importantes et de chutes de neige durant la nuit, la STIB a décidé de faire rouler quatre trams vides pendant toute la nuit sur les grands axes du réseau pour éviter le blocage par le gel des aiguillages. Ceci relève du dispositif maximal renforcé.

Sur le réseau de tramways, la Direction des Infrastructures a déployé des équipes mobiles supplémentaires pour dégager les aiguillages. Ces équipes sont intervenues à titre préventif (épandage de sel sur les aiguillages non chauffés, nettoyage renforcé, etc.) mais aussi à titre curatif (intervention prioritaire en cas d’incident, par exemple en cas d’aiguillage gelé ou bloqué par la neige accumulée du fait de la circulation automobile).

La neige tombée sur les sites propres des bus et des trams a été dégagée au moyen des véhicules railroute Unimog. Sur le réseau de métro également, deux rames ont circulé la nuit pour éviter que des aiguillages ne gèlent. Les stations de métro les plus fréquentées ont été nettoyées chaque jour pour éviter que des clients ne glissent. Le déblayage de la neige au niveau des arrêts en surface relève de la responsabilité des gestionnaires de voirie.

Il n’existe pas de convention officielle régissant les interventions des différentes instances lors des conditions hivernales. Des accords existent cependant. Il est ainsi convenu que la STIB se charge du déblayage de ses sites propres. La Région de Bruxelles-Capitale est, quant à elle, responsable de l’épandage et du déblayage des voiries régionales. Les communes se chargent, quant à elles, du déblayage et de l’épandage des voiries communales empruntées par les véhicules de la STIB.

M. Gaëtan Van Goidsenhoven.- Vous n’avez pas répondu à la totalité de mes questions.

Du point de vue de l’évaluation des deux périodes de neige que nous avons vécues récemment, considérez-vous que tout s’est passé dans des conditions optimales ou il y a-t-il des manquements ou des problèmes à relever en termes de circulation, essentiellement pour ce qui concerne les bus ?

Mme Brigitte Grouwels, ministre.- Nous avons pu maintenir une circulation correcte. Les bus ont, il est vrai, éprouvé le plus de difficultés de circulation. Nous n’avons pas encore procédé à l’inventaire par commune des difficultés rencontrées, ni des endroits où les problèmes se sont posés de manière plus aiguë qu’ailleurs.

La situation était sous contrôle du côté des trams et des métros.

Une réunion d’évaluation aura lieu prochainement entre mon cabinet et les représentants de la STIB, d’où émaneront s’il y a lieu des suggestions pour l’hiver prochain. Nous prendrons bien entendu contact avec les communes qui sont davantage concernées par d’éventuelles mesures. 

 

Pour retrouver l’interpellation dans son intégralité, cliquez ici.
CRI COM (2009-2010) n°35, pp. 22-26