Question écrite sur la semaine européenne de réduction des déchets

Question écrite de M. Gaëtan Van Goidsenhoven du 21 janvier 2010 adressée à Mme Huytebroeck

concernant la semaine européenne de réduction des déchets.

 

Du 21 au 29 novembre 2009 se déroulera la « semaine européenne de la réduction des déchets » dont l’objectif est de sensibiliser à l’un des principaux défis environnementaux à savoir : la diminution de l’impact de notre consommation sur l’environnement.

Je crois savoir que vos services participent activement à cette initiative, ce dont je me félicite. Cette initiative serait prise dans le cadre d’un projet européen baptisé LIFE.

Il semble qu’une expérience pilote a été menée l’an dernier. Pouvez-vous me le confirmer et tirer les principaux enseignements de cette première expérience ? Au-delà du nombre de participants, je souhaite savoir quels étaient les secteurs principalement représentés dans le panel des participants.

Je souhaite par ailleurs mieux comprendre l’intérêt qu’ont les acteurs économiques bruxellois à participer à cette semaine de la réduction des déchets. Pouvez-vous m’informer sur les ambitions générales du projet de 2009 ?

Quel est tout simplement le public ciblé ? Comment et par qui a-t-il été déterminé ? Au passage, je m’autorise à formuler une petite suggestion à savoir les réparateurs de véhicules ainsi que les entreprises d’exportation de véhicules d’occasion. Il me semble en effet qu’il s’agit là d’un secteur particulièrement concerné notamment par les défis environnementaux.

Pour le surplus, je souhaite aussi mieux percevoir l’ampleur de la mobilisation bruxelloise autour de ce projet européen. Des réunions d’information ont été organisées fin septembre dernier. Quels ont été les affluences et les résultats de ces rencontres ?

Plus généralement, cette initiative s’adresse-t-elle, au-delà des professionnels du secteur privé, aux services publics voire aux asbl ?

Y a-t-il par ailleurs, pour les professionnels voire les services publics ou asbl qui participent à l’initiative, des exigences particulières en matière d’implantation dans certains quartiers ? En d’autres mots, toute la Région de Bruxelles-Capitale est-elle concernée par le projet ou seulement une portion congrue comme c’est le cas pour beaucoup d’autres occasions ?

Pour conclure, je vous demanderais de bien vouloir me préciser de quelle manière la participation des entreprises à cette semaine de la réduction des déchets via le dépôt d’un projet original intervient dans le processus de la labellisation de ces dernières ?

Réponse : En réponse à sa question, je communique à l’honorable membre les éléments suivants :

1) La Région bruxelloise a organisé une édition pilote de la Semaine de la réduction des déchets du 22 au 30 novembre 2008. Cette opération pilote visait à susciter la réalisation d’actions de réduction des déchets en Région de Bruxelles-Capitale et à montrer qu’une réduction des déchets est possible et souvent simple à mettre en œuvre.

À cette occasion, Bruxelles Environnement a organisé deux types d’actions :

– des « portes ouvertes » et d’autres activités régionales comme l’exposition « C’est nos déchets », une Foire aux savoir-faire, la mise en route de compostage de quartier, la mise en valeur des activités du secteur de la seconde main …

– un appel à projets lancé auprès d’acteurs bruxellois tels qu’écoles, entreprises, associations, organismes publics …, pour permettre à ceux- ci de présenter leurs actions de réduction des déchets. Cet appel a été associé à un défi: le défi du recto verso (impression et utilisation des deux faces des feuilles de papier).

Suite à cette première édition, on peut citer les résultats suivants :

– Les 12 stands de la Foire aux savoir-faire ont accueilli près de 1.000 visiteurs.
– 10 écoles bruxelloises ont participé à la journée « Recup’ attitude » et ont collecté 600 kg de textiles et 100 kg de livres pour la réutilisation. – L’exposition « C’est nos déchets » a accueilli 64.141 visiteurs soit 227 visiteurs/jour.
– 84 organismes ont pris part à l’appel à projets et au défi rectoverso. Ces 84 inscriptions ont concerné 77.302 participants dont 40.090 employés, 29.000 étudiants universitaires, 8.212 élèves de l’enseignement primaire et secondaire.

2) La Semaine européenne de réduction des déchets est un projet Life+, soutenu financièrement par la Commission européenne, coordonné par l’ADEME (agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie, France) et mené avec les partenaires suivants : ACR+ (réseau européen pour le recyclage), Lipor (Porto), l’ARC (Catalogne) et Bruxelles Environnement.

L’ambition générale de ce projet est, au niveau européen comme au niveau local :
– de faire connaître les stratégies de réduction des déchets et la politique de l’Union européenne et de ses États membres en la matière;
– de promouvoir des actions durables de réduction des déchets à travers l’Europe;
– de mettre en évidence le travail accompli par les divers acteurs, à travers des exemples concrets de réduction des déchets.

En 2009, il ne s’agissait plus, comme pour l’édition pilote de 2008, de développer un projet spécifique à la Région bruxelloise mais bien de mener un projet de manière identique dans toutes les régions européennes participantes (en 2009, 21 régions participent, représentant 9 pays européens). Ainsi, les publics-cibles, les critères et les modalités générales du projet sont les mêmes pour tous. L’idée étant qu’à terme, cette semaine se déroule chaque année dans toute l’Europe, à l’instar de la semaine de la mobilité (qui a également démarré par un projet Life).

3) Le projet européen définit plusieurs publics-cibles : les administrations/pouvoirs publics, les entreprises, les associations, le milieu éducatif et les « autres » (hôpitaux, maîtres-composteurs …). Le public ciblé ne se limite donc pas aux acteurs économiques.

Pour susciter la participation, Bruxelles Environnement a lancé un appel à l’ensemble de ces acteurs via courriers, via les outils de communication de Bruxelles Environnement (journal « Ma ville, ma planète », journal « Bulletin Entreprises et Environnement », site internet) et via des partenaires (par exemple l’Association de la Ville et des Communes de la Région de Bruxelles-Capitale, la Fédération des Entreprises de Gestion de l’Environnement, le Réseau IDée et Green Belgium …).

Les acteurs économiques participants proposent essentiellement des actions visant leur management interne. Une plaquette a été produite pour encourager ces acteurs à introduire également des projets d’écoconception concernant leurs produits et services mais cette démarche n’a pas produit de résultats. En tant que participants à la campagne, les acteurs économiques bénéficient des outils mis à leur disposition par Bruxelles Environnement : affiches, autocollants, brochures et folders … C’est également l’occasion pour ces acteurs de donner de la visibilité aux actions qu’ils prennent en faveur de l’environnement.

4) Suite au mailing, une réunion d’information a eu lieu le 24 septembre 2009 pour présenter le projet et répondre aux questions des acteurs. La participation à cette réunion n’était pas obligatoire pour s’inscrire ultérieurement au projet. Elle a rassemblé 26 organismes, dont certains se sont ensuite inscrits, d’autres pas.

5) Les inscriptions enregistrées montrent l’intérêt des acteurs bruxellois, dans leur diversité, pour cette action. Ainsi en 2009, 67 projets ont été labellisés (c’est-à-dire qu’ils répondent aux critères de sélection) en Région bruxelloise. Les services publics et les associations sont les mieux représentés. Ils se répartissent comme suit :

Cibles réalisant les actions
– Administration / Autorité Publique : 27 % (18 projets)
– Entreprise / Industrie : 23 % (16 projets)
– Association / ONG : 27 % (18 projets)
– Etablissement d’éducation : 17 % (11 projets)
– Autres : 6 % (4 projets)

6) Des statistiques effectuées sur base du code postal des porteurs de projets permettent de montrer où vont se dérouler les différentes actions. On constate que la quasi totalité des communes sont concernées (17) et que le nombre d’actions par commune n’est pas lié au niveau de vie de celle-ci.

Différents projets touchent un public moins favorisé; on peut citer par exemple, le « Foyer des Jeunes des Marolles » qui propose un projet relatif aux déchets des collations de l’école des devoirs, « La rue » ASBL qui ouvre les portes d’un compostage de quartier à Molenbeek, la Ville de Bruxelles qui fait remettre en état des ordinateurs de seconde main pour un public numériquement fragilisé.

7) Pour être labellisé, un projet devait répondre aux critères de labellisation. Ces critères, élaborés par l’ensemble des partenaires du projet, sont présentés sur le site internet de Bruxelles Environnement. Les projets doivent :
– se dérouler durant la semaine de campagne (dernière semaine de novembre)
– se dérouler en Région bruxelloise (dans notre cas)
– et surtout concerner une des thématiques de la réduction des déchets.

C’est sur la base de ce dernier critère que 11 projets ont été refusés: ils concernaient en tout ou en partie le tri et/ou le recyclage des déchets et non la prévention.

Il convient enfin de préciser, afin d’éviter toute confusion, que le concept de « label » utilisé dans le projet Life ne porte que sur la recevabilité d’un projet dans le cadre de l’édition 2009. Il ne concerne donc ni l’entité porteur de projet dans son ensemble, ni l’ensemble des produits de celle-ci.

 

Pour retrouver le texte dans son intégralité, cliquez ici. Janvier 2010, pp. 80-84