Question d’actualité de Monsieur Gaëtan VAN GOIDSENHOVEN, Député, adressée à Madame Fadila LAANAN, Ministre-Présidente du Collège de la Commission communautaire française, en charge du Budget, de l’Enseignement, du Transport scolaire, de l’Accueil de l’enfance, du Sport et de la Culture,
concernant la pénurie de candidats pour la profession de boucher et les mesures mises en oeuvre par le Collège pour y remédier.
M. Gaëtan Van Goidsenhoven (MR).- Jeudi dernier, la presse a relevé combien, parmi les métiers de la viande réputés pénibles, celui de boucher était en pénurie. Vous-même, Madame la ministre, avez d’ailleurs déclaré que ce n’était pas un métier très attrayant.
Au demeurant, cette pénurie laisse supposer que de nombreux postes sont vacants. On sait que les métiers en pénurie font souvent l’objet d’interventions et qu’ils représentent un gisement d’emplois. Au sein de la Commission communautaire française, l’Institut Roger Lambion forme les futurs bouchers.
Mme la ministre pourrait-elle nous en dire davantage sur la mise en valeur de ces filières, afin de les faire mieux connaître et de les promouvoir auprès des jeunes, a fortiori de ceux qui sont sans emploi ?
Je voudrais aussi en savoir davantage sur la modification du cursus, qui a, semble-t-il, permis de doubler le nombre d’étudiants inscrits dans cette filière au sein de l’Institut Roger Lambion.
Il semblerait par ailleurs qu’un partenariat avec la firme Viangro ait été conclu et permette une formation en entreprise. Pourriez-vous m’en donner confirmation et me fournir des détails sur ce processus ?
L’article que j’ai lu signale que l’accord conclu entre l’Institut Lambion et la société Viangro permettrait la formation des étudiants de l’Institut Lambio au sein de cette entreprise et offrirait une priorité aux employés de Viangro quant à leur inscription au sein du cursus de l’Institut Lambion. Combien de personnes l’Institut Lambion a-t-il ainsi formées ? Combien d’étudiants de la filière boucherie sont-ils aujourd’hui intégrés dans les équipes de Viangro ? Bref, comment ce partenariat fonctionne-t-il au bénéfice, semble-t-il, des deux partenaires ?
Plus globalement, et vu que 200 boucheries ont fermé leurs portes en 2012, sait-on combien d’emplois de bouchers sont vacants ? Le cas échéant, pourriez-vous préciser le nombre de postes disponibles pour les futurs bouchers formés à l’Institut Lambion ?
Mme Fadila Laanan, ministre-présidente.- L’Institut Lambion s’est rendu compte que l’attrait du métier de bouchercharcutier était limité pour les jeunes. Ceux-ci sont davantage attirés par les métiers de bouche liés à la cuisine, à la gastronomie, à la pâtisserie, à la chocolaterie, etc.
En revanche, le nombre d’inscriptions d’adultes a vraiment augmenté, car ceux-ci se rendent compte que le métier de boucher-charcutier est en pénurie dans les trois Régions : Flandre, Wallonie et Bruxelles. L’année dernière, par exemple, 45 postes ont été proposés via Actiris, sans compter les emplois intérimaires offerts par des sociétés privées. C’est donc une formation qui permet de trouver un emploi.
Le partenariat entre l’Institut Lambion et la société Viangro résulte d’un constat. Viangro s’est en effet rendu compte du fait que son personnel vieillissait et partait à la retraite sans pouvoir être remplacé par de jeunes diplômés. La firme a donc passé une convention avec l’institut afin de former des travailleurs de Viangro au métier de boucher-charcutier.
Les cours sont dispensés le soir. Viangro a prévu un horaire permettant à son personnel de commencer à travailler très tôt le matin. Dès l’après-midi, les travailleurs sont donc libérés pour se rendre à l’école. Les horaires sont lourds, puisque les cours débutent à 17 heures pour se terminer à 22 heures. La formation, au terme de laquelle un diplôme est délivré, s’étale sur une ou deux années.
J’apprécie beaucoup ce partenariat, qui n’existe que depuis le mois de septembre 2014, mais qui suscite déjà un grand engouement. Une évaluation est prévue et la convention sera sans doute renouvelée.
Treize personnes sont actuellement en formation chez Viangro, ce qui est satisfaisant. En tout cas, Viangro souhaite poursuivre et renforcer ce partenariat.
J’invite tous ceux qui sont à la recherche d’un travail intéressant à se tourner vers la formation de boucher-charcutier, qui assure un emploi et qui peut être suivie avec succès à l’Institut Lambion. Le 25 avril, dans le cadre de la journée portes ouvertes du Centre d’enseignement et de recherches des industries alimentaires et chimiques (CERIA), ce métier parfaitement honorable sera d’ailleurs placé sous les projecteurs.
M. Gaëtan Van Goidsenhoven (MR).- Si je comprends bien, il s’agit donc de cours du soir destinés à un public plus âgé et en recherche d’emploi depuis un certain temps déjà. Vous me confirmez ipso facto que les filières du jour destinées aux jeunes ont peu de succès.
Mme Fadila Laanan, ministre-présidente.- Les portes ouvertes mettront l’accent sur ces métiers en pénurie qui n’attirent pas beaucoup de jeunes et sont pourtant très intéressants. J’ai assisté à un de ces cours et m’y suis beaucoup amusée. Ils sont aussi passionnants que des cours de cuisine, de chocolaterie ou de pâtisserie. Nous allons donc tenter de sensibiliser les jeunes aux métiers de la boucherie et de la charcuterie et à s’inscrire dans cet établissement.
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CR n°12 (2014-2015), Mars 2015, pp. 27-28