Interpellation sur le nouvel emblème de la COCOF et sa place dans l’identité visuelle de l’institution

Interpellation de Monsieur Gaëtan VAN GOIDSENHOVEN, Député, adressée à Madame Fadila LAANAN, Ministre-Présidente du Collège de la Commission communautaire française, en charge du Budget, de l’Enseignement, du Transport scolaire, de l’Accueil de l’enfance, du Sport et de la Culture

concernant le nouvel emblème de la COCOF et sa place dans l’identité visuelle de l’institution

M. Gaëtan Van Goidsenhoven (MR).– Au début de l’année, au sein de cet hémicycle, je vous ai interpellée sur l’identité visuelle de notre institution. Sans revenir sur le manque de visibilité dont pâtit historiquement la Commission communautaire française, il importe de signaler la nécessité de lui conférer une identité, une image propre, afin qu’elle soit clairement distinguable des autres institutions bruxelloises et francophones, et que ses activités soient connues des Bruxellois.

Un changement est intervenu en avril dernier, avec l’apparition d’un nouvel emblème. Ce nouveau visuel ne fait désormais plus état de la « Cocof », ni de la « Commission communautaire française ». Il se contente de mentionner « Francophones bruxellois » en bleu – ce qui est une bonne chose – sur une carte de la Région en jaune. Cette inscription est, enfin, couverte de trois petites plumes rouges, rappel du coq de l’ancien emblème.

Vous l’avez dit, Madame la Ministre, « l’objectif est de consolider un socle commun de valeurs, tant pour les agents de l’administration francophone bruxelloise que pour les citoyens et les acteurs institutionnels ». Cette volonté est louable. La tâche se révèle, par contre, un peu plus délicate lorsqu’il s’agit de comprendre la logique censée se dégager d’une telle démarche.

J’aimerais que vous m’éclairiez sur la valeur que vous avez voulu donner à ce nouveau visuel. S’agit-il d’un simple logo ou d’un véritable emblème pour notre institution ? Comment envisagez-vous l’utilisation de cet emblème ?

Quelles sont les modalités et le processus qui ont abouti à l’adoption de ce nouvel emblème ? En effet, vous vous souviendrez comme moi qu’une partie de la majorité avait exprimé son désaccord, voire son mécontentement à l’égard de cette nouvelle identité visuelle. Comment avez-vous donc procédé, sans adhésion totale, afin de décider que cet emblème serait celui qui, désormais, nous identifierait ?

Un autre aspect qui m’interpelle est la cohabitation de deux versions de l’emblème : le nouveau, celui des « Francophones bruxellois », et l’ancien, celui représentant l’iris bruxelloise et le coq. Cette dualité se retrouve sur les sites internet et dans diverses publications. Le public a donc, aujourd’hui, bien du mal à identifier clairement quel emblème représente notre institution ! Est-il bien nécessaire, pour une institution dont beaucoup de nos concitoyens peinent à comprendre les missions, de l’affubler de deux visuels ? D’autant que nos outils de communication, brochures, site web, drapeaux, etc., ne sont pas harmonisés, vous l’aviez vous-même souligné en insistant sur le fait que la présence de l’ancien emblème donnait une image passéiste de notre institution.

Le Gouvernement francophone bruxellois a-t-il oui ou non décidé d’abandonner l’ancien emblème et selon quelles modalités ? Dans cette hypothèse, quelles sont les initiatives que vous avez prises afin d’unifier, d’harmoniser, de dynamiser et de mieux coordonner l’identité de la Commission communautaire française, pour la dépouiller de toute ambiguïté ?

Enfin, puisque l’expression « Francophones bruxellois » apparaît sur ce nouvel emblème, une décision a-t-elle été prise quant au changement éventuel de nom de notre institution, le terme « Commission communautaire française » n’apparaissant manifestement plus sur les supports visuels du Gouvernement francophone bruxellois ?

Mme Fadila Laanan, ministre-présidente.- Nous avons déjà pu aborder cette thématique ensemble à plusieurs reprises. D’ailleurs, je vous avoue qu’à chaque fois, cela me permet, fort habilement, de faire état de l’excellent avancement du dossier.

Comme je vous l’ai déjà précisé, le travail de modernisation de l’image de la Commission communautaire française est, pour ainsi dire, finalisé. À l’heure où nous parlons, le nouvel emblème pavoise, effectivement, sur l’ensemble des édifices publics bruxellois où l’on parle la langue de Voltaire. Plus sérieusement, les bâtiments du service public francophone bruxellois, mais aussi ceux du Gouvernement francophone bruxellois en sont ornés.

Ce nouveau drapeau remplace celui qui date du 10 juillet 1992, l’année où les membres de la Commission communautaire française ont voulu se parer d’armoiries spécifiques. Celles-ci associaient les emblèmes de la Communauté française de Belgique et de la Région de Bruxelles-Capitale. L’objectif était, comme vous le souligniez, de réunir sur un même emblème le coq hardi de la Communauté française et l’iris de la Région bruxelloise.

Depuis la décision d’avril dernier du gouvernement francophone bruxellois, l’identité visuelle de chaque organe de notre institution – gouvernement et administration – s’affirme donc à travers ce nouveau logo. On ne peut donc plus parler d’une image visuelle de la Commission communautaire française qui soit brouillée, ni même d’une mauvaise lisibilité de nos actions et de nos services en termes de communication.

Par ailleurs, le fait que l’ensemble du gouvernement ait marqué son accord sur le nouveau logo devrait vous rassurer quant au large assentiment que celui-ci possède au sein de la majorité.

Les outils de communication (brochures, fascicules, formulaires, site web, médias sociaux, drapeaux, etc.) ont été, tour à tour, harmonisés, présentant tous au fil du temps une nouvelle image dynamique et accordée.

Je me suis rendue hier au gala Mundo organisé à l’Institut Émile Gryson au profit de l’Opération 11.11.11, en compagnie de M. Arnaud Zacharie. À table, un certain nombre de couverts étaient déployés pour que nous puissions manger ou boire une tasse de café. J’y ai emprunté deux cuillers, que je vais leur rapporter. Vous pouvez voir qu’une de ces cuillers porte l’emblème, joliment incrusté vu les moyens de l’époque, de la Province de Brabant et la deuxième, l’emblème de 1992. Ces deux emblèmes coexistent, mais cela n’a pas gâché notre repas. L’Institut Émile Gryson va sans doute demander des moyens pour remplacer ces cuillers ! Et ce sera notre nouveau logo qui sera gravé sur les nouveaux exemplaires.

On peut dire que le processus de modernisation de l’image visuelle de notre institution est fructueux et qu’il renforce de manière fédératrice et durable son identité visuelle.

Je vous avoue qu’en tant que ministre-présidente, ce projet me tenait à cœur et il en allait de même pour l’ensemble de mon gouvernement. Donc, oui, nous avons un nouveau logo, le gouvernement l’a avalisé, tous les supports sont actualisés, et cela véhicule une image dynamique et le caractère francophone de notre institution.

Enfin, j’ai effectivement veillé personnellement à ce que la mise en œuvre de cette nouvelle identité visuelle découle d’une réflexion qui implique et fédère le personnel de nos institutions ainsi qu’un échantillon de partenaires associatifs.

Le nouveau logo fixe donc l’ancrage bruxellois ainsi que la proximité avec les francophones de Bruxelles et de Wallonie. Il permet également d’aboutir enfin à une charte identitaire graphique et visuelle complète qui optimise l’image de notre institution avec cohérence au sein des différents organes qui la composent et favorise une communication claire de ses valeurs et de ses compétences.

Pour le reste, si vous estimez important de changer le logo de notre assemblée parlementaire, il revient à cette dernière de le faire via une proposition de décret.

M. Gaëtan Van Goidsenhoven (MR).- Je prends acte du fait que nous avons à la fois un nouveau logo, un nouveau drapeau et un nouvel emblème, tout au moins pour l’exécutif de notre institution. Il faut néanmoins bien informer l’ensemble des associations, groupements et autres qui œuvrent avec la Commission communautaire française de cette évolution de l’identité visuelle de notre institution. Pour le reste, il faudra se pencher sur l’uniformisation des emblèmes de l’assemblée avec ceux de l’exécutif.

Enfin, vous ne m’avez pas répondu quant au changement éventuel de nom de notre institution. Cet emblème constitue-t-il une première étape qui va également changer non seulement son apparence, mais aussi sa dénomination, que vous trouviez désuète et peu signifiante ?

 

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CR n°23 (2015-2016), Novembre 2015, pp. 11-12