Question d’actualité de Monsieur Gaëtan VAN GOIDSENHOVEN, Député, adressée à Monsieur Didier GOSUIN, Ministre du Collège de la Commission communautaire française, en charge de la Formation professionnelle,
concernant le maintien d’Audi Brussels dans la Région et les implications en termes de formation professionnelle.
M. Gaëtan Van Goidsenhoven (MR).- Nous avons appris la bonne nouvelle cette semaine : le constructeur allemand Audi va produire son véhicule haut de gamme à Bruxelles. Cela devrait garantir 2.500 emplois jusqu’à l’horizon 2025.
Cela pose, bien entendu, la question du besoin de formations professionnelles, tant pour les travailleurs que pour les demandeurs d’emploi. La production de cette voiture impose en effet un bond en avant sur le plan technologique.
Des dispositions seront-elles prochainement prises en termes de formations professionnelles pour répondre à ce nouvel enjeu ? Dans cette perspective, des partenariats vont-ils être ou sont-ils déjà établis avec le constructeur allemand ?
Pouvez-vous nous en dire davantage au sujet de l’accompagnement en termes de formations professionnelles que nous aurons la possibilité de proposer au niveau de la Commission communautaire française, à l’attention des travailleurs et demandeurs d’emploi qui pourraient rejoindre cette ligne de production ?
Il s’agit d’un enjeu important pour notre Région en termes de création d’emplois et je ne doute pas que des mesures seront prises en la matière dans les semaines et mois à venir.
M. Didier Gosuin, ministre.- Il y a lieu de se réjouir du fait que les trois Régions portent ensemble un projet d’appui à la formation des travailleurs, mais aussi à la préparation et à la formation de futurs travailleurs et, enfin, au développement de partenariats en matière d’innovation, à la fois avec les autres écoles et avec le monde de la sous-traitance. Ce dernier est très vivace, surtout autour d’une usine comme Audi.
Le budget global, évalué sur sept ans, porte sur un montant d’un peu plus de 27 millions d’euros, à répartir entre les trois entités citées. Le travail va, dans un premier temps, viser la formation des travailleurs existants, via une remise en qualification en vue du montage de voitures électriques, qui ne procède pas des mêmes automatismes que celui des voitures classiques. Il s’agit d’un soutien à la firme Audi.
Par ailleurs, la structure d’âge étant assez élevée dans l’usine, il y aura un certain nombre de départs naturels et de départs à la retraite : 645 avant 2020 et 1.100 avant 2025. Il faut donc aussi investir dans la formation des nouveaux travailleurs, et des jeunes en particulier. C’est la raison pour laquelle un projet est en gestation, sur votre commune. Il vise le développement d’un pôle de compétences, lequel est déjà le résultat d’un partenariat avec Audi, pour former aux nouvelles technologies – dans des conditions pas nécessairement optimales – les futurs travailleurs, mais aussi des enseignants et des étudiants.
Ce nouveau centre sera l’occasion d’aller plus loin qu’un centre classique de compétences dans le domaine de la mécanique et de l’automobile. En effet, à l’instar du centre de compétence Autoform à Liège, nous viserons également le développement des nouvelles technologies.
C’est ainsi que s’articulera le travail de la Commission communautaire française, mais aussi de la Région bruxelloise et des deux autres Régions dans les années à venir. Maintenant que la décision positive a été prise, le travail sera entrepris en priorité avec Audi.
Nous évaluerons la méthode de travail et nous concentrerons sans doute en priorité sur la formation de ses travailleurs, ainsi que sur la finalisation du projet à Érasme, dont on espère la création fin 2016 ou en 2017. Nous aurons alors à notre disposition un outil tout à fait performant.
M. Gaëtan Van Goidsenhoven (MR).- Je prends bonne note des déclarations du ministre et de sa volonté d’aboutir à la création d’un outil performant.
Quelles sont les implications budgétaires qui concernent plus particulièrement la Commission communautaire française dans ce cadre ?
M. Didier Gosuin, ministre.- Il s’agit d’implications budgétaires qui commencent en 2018. Je ne peux donc rien vous dire précisément aujourd’hui, de même qu’en 2016 et probablement en 2017.
Nous allons étaler les montants tels que je vous les ai décrits dans les budgets de la Commission communautaire française, mais aussi de la Région, qui a une responsabilité en termes d’accompagnement des demandeurs d’emploi.
Soyez assuré du fait que nous assumerons nos obligations avec enthousiasme. Cela préfigure en effet un potentiel de développement important pour la Région bruxelloise et donne un signal positif en ces temps moroses.
Je conclurai en saluant le travail accompli par les deux autres Régions.
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CR n°27 (2015-2016), Janvier 2016, pp. 22-23