Question orale sur le projet pilote concernant le plan d’accompagnement des enseignants dans le cadre de leur développement

Question orale de Monsieur Gaëtan VAN GOIDSENHOVEN, Député, adressée à Madame Fadila LAANAN, Ministre-Présidente en charge de l’Enseignement

concernant le projet pilote concernant le plan d’accompagnement des enseignants dans le cadre de leur développement

M. Gaëtan Van Goidsenhoven (MR).- Dans le cadre de la formation continue des jeunes enseignants en début de carrière, un plan de formation a été mis en place. Récemment, vous avez annoncé une nouvelle initiative dans ce domaine. Celle-ci est destinée aux enseignants qui ont passé le premier cap de leur carrière professionnelle.

Il est donc question d’un projet pilote s’appuyant sur un plan de formation qui permettra à ces enseignants d’enrichir leur développement personnel, et d’évoluer ainsi positivement au long de leur parcours professionnel dans l’enseignement.

Des priorités ont donc été mises en exergue afin de mener à bien ce projet. Il est notamment fait état de la conduite de projets pédagogiques en lien avec l’éducation, la citoyenneté active, le vivre ensemble ou encore de l’actualisation des connaissances et du développement de nouvelles compétences pédagogiques.

Voici quelques questions plus précises à ce sujet. D’abord, comment ces priorités ont-elles été établies et sur la base de quel constat ? De quelle façon des thèmes tels que l’éducation à la citoyenneté active ou le vivre ensemble vont-ils être abordés pour contribuer au développement des enseignants ?

Ensuite, étant donné qu’il s’agit d’un projet pilote, pourriez-vous m’indiquer quels sont les établissements que celui-ci concerne ? Comment les enseignants qui participeront seront-ils sélectionnés ?

Quelle est la durée du projet ? Afin de le mener à bien, quelles sont les personnes qui seront en charge de sa gestion ?

Enfin, quelles en sont les implications budgétaires et quels outils d’évaluation avez-vous mis en place afin de pouvoir en juger l’efficacité de manière objective ?

Mme Fadila Laanan, ministre-présidente.- En tant que ministre-présidente en charge de l’Enseignement, j’ai décidé d’étoffer le plan de formation destiné aux enseignants de la Commission communautaire française. Pour ce faire, j’ai mis en place un projet pilote destiné à soutenir le développement professionnel des enseignants de la Commission communautaire française en m’adressant à ceux qui ont passé le premier cap de leur carrière professionnelle.

En effet, après quelques années de pratique professionnelle, l’enseignant acquiert une expertise qui lui permet en général dispenser ses cours de manière plus assurée voire routinière. Il peut donc être à la recherche d’une formation ou d’un plan de développement qui lui permettra d’augmenter ses acquis.

Les objectifs du plan mis en œuvre aujourd’hui à la Commission communautaire française sont les suivants :

– inciter des personnes de qualité à rester enseignantes ;

– fidéliser les enseignants au sein de notre pouvoir organisateur et attirer de nouveaux enseignants de qualité ;

– améliorer de manière continue les pratiques pédagogiques. Les priorités retenues sont :

– la conduite de projets pédagogiques en lien avec l’éducation à la citoyenneté active et le vivre ensemble ;

– l’actualisation des connaissances et/ou des compétences et le développement de nouvelles compétences pédagogiques.

Ces priorités ont été établies afin de répondre à l’enseignement.

Les formations permettant la conduite de projets pédagogiques interdisciplinaires, ou transversales en lien avec l’éducation à la citoyenneté active et le vivre ensemble, permettront de mieux outiller les enseignants qui le souhaitent, le but étant de développer des projets en matière de prévention, notamment dans les domaines du repli identitaire et du radicalisme.

Les formations permettant d’actualiser les connaissances et/ou des compétences des enseignants pourront s’organiser à partir des entreprises, des associations et des centres de formation. Elles permettront aux enseignants d’approfondir les disciplines enseignées et de se spécialiser. Elles sont d’autant plus intéressantes que nombre de nos enseignants de pratique professionnelle ont besoin de se former aux nouvelles technologies et de s’adapter aux nouvelles exigences du métier.

Les élèves seront alors formés par des enseignants de qualité et à la pointe des dernières nouveautés professionnelles. Les formations en développement de compétences pédagogiques répondent à la volonté d’améliorer l’apprentissage des élèves. Cela se fera par le biais de formations académiques, de stages à l’étranger ou en entreprise et de formations liées au développement professionnel qui permettront d’améliorer les compétences des enseignants et des éducateurs.

Les établissements concernés par ce projet sont tous les établissements scolaires de la Commission communautaire française, c’est-à-dire dix établissements au total :

– trois écoles de promotion sociale ;

– une haute école ;

– l’École supérieure des arts du cirque (ESAC) ;

– deux écoles secondaires ordinaires ;

– deux écoles secondaires spécialisées ;

– une école primaire spécialisée.

Ces établissements ont été regroupés en trois catégories. Il s’agit d’un projet pilote, si l’expérience est positive, nous augmenterons le budget alloué à ce plan de formations.

Les enseignants volontaires doivent compléter un formulaire de candidature. Un jury composé de membres du pouvoir organisateur se réunit pour examiner les candidatures et sélectionner les enseignants qui participeront aux formations.

Un montant de 25.000 euros a été réservé pour ce projet. L’intervention financière sera plafonnée à hauteur de 750 euros par an et par personne. Il s’agit d’un projet pilote qui s’étendra jusqu’à la fin de l’année scolaire 2016-2017.

En ce qui concerne l’évaluation du projet, elle sera réalisée à son terme. Trois outils permettront d’évaluer l’efficacité du plan de développement professionnel :

– premièrement, le registre de la socialisation professionnelle où il s’agira de vérifier si l’enseignant a développé différentes compétences dans le travail collectif des enseignants ;

– deuxièmement, le registre de l’ancrage par la pratique où le développement professionnel devra marquer une évolution positive dans la pratique de l’enseignant. Cela pourra se vérifier via la hiérarchie et une auto-évaluation ;

– troisièmement, le registre de la compétence technique ou académique. Cette dernière se vérifiera via une évaluation par la hiérarchie ou par les personnes ayant la légitimité de le faire, comme les inspecteurs ou les conseillers pédagogiques.

Ce plan est une réelle plus-value pour la Commission communautaire française, en tant que pouvoir organisateur. Il permettra de renforcer son attractivité comme employeur et d’améliorer les performances collectives des établissements scolaires. Il permettra également d’augmenter potentiellement le nombre de personnes souhaitant travailler dans l’encadrement pédagogique et/ou au sein de la direction de l’une des écoles de la Commission communautaire française.

M. Gaëtan Van Goidsenhoven (MR).- J’ai pris bonne note de la réponse de la ministre-présidente. En théorie, le projet pilote s’adressera à l’ensemble des écoles organisées par la Commission communautaire française et son budget se montera à 25.000 euros. A priori, quelques dizaines d’enseignants pourront donc en bénéficier.

Nous attendons à présent les éléments d’évaluation, car nous estimons que certaines formations annoncées sont plus que jamais nécessaires. Évoluant dans un monde de l’éducation en mutation permanente, il va de soi que les enseignants éprouvent le besoin d’améliorer leurs compétences.

 

Pour retrouver l’intervention dans son intégralité, veuillez cliquer ici.

CR n°31 (2015-2016), Mars 2016, pp. 27-28