Question d’actualité sur le Cabinet Citoyen à Bruxelles

Question d’actualité de M. Gaëtan Van Goidsenhoven à M. Rachid Madrane, Ministre de l’Aide à la jeunesse, des Maisons de justice, des Sports et de la Promotion de Bruxelles, chargé de la tutelle sur la Commission communautaire française de la Région de Bruxelles-Capitale, chargé de la tutelle de la COCOF

concernant le «Cabinet citoyen à Bruxelles».

M. Gaëtan Van Goidsenhoven. – Monsieur le Ministre, le 17 février dernier, j’ai découvert que vous aviez lancé avec votre homologue flamand, Sven Gatz, une consultation populaire à l’attention de l’ensemble des citoyens du pays. Cette consultation vise à récolter un certain nombre d’idées afin d’améliorer l’image de Bruxelles. Elle a pour objectif d’aboutir à un certain nombre de propositions qui doivent alimenter la réflexion politique. Cette démarche entreprise pour encourager la participation de tous les citoyens de toutes les parties du pays à réfléchir sur l’amélioration de l’image de la Région de Bruxelles-Capitale est évidemment positive.

J’aurais cependant souhaité connaître les moyens que vous mettez en œuvre pour compiler toutes ces propositions et pour permettre à toutes ces bonnes idées de se matérialiser. Cette concrétisation me paraît fondamentale pour ne pas donner l’impression au citoyen d’une implication qui n’est que cosmétique. Ensuite, j’aurais aimé vous entendre sur les moyens et les budgets mis en place pour mener à bien cette action.

Enfin, pour conclure, j’aurais aimé vous entendre sur les objectifs qui permettront de donner corps à cette initiative et de valoriser durablement l’image de Bruxelles. Une démarche participative et inclusive comme celle que vous entendez suivre doit en effet s’inscrire dans une perspective d’amélioration durable de l’image, parfois écornée, de la Région de Bruxelles-Capitale.

Réponse de M. Rachid Madrane, Ministre de l’Aide à la jeunesse, des Maisons de justice, des Sports et de la Promotion de Bruxelles. – Le Cabinet citoyen sera mis en place en plusieurs phases. La première est une phase de recrutement: un large appel à la participation sera diffusé via internet, sur une plateforme dynamique, mais aussi à travers les ré- seaux sociaux, les médias et les associations. Tout citoyen désireux de participer pourra le faire.

La deuxième phase, en ligne, durera entre six et huit semaines. Il suffira à tout participant de s’inscrire sur le site www.cabinetcitoyen.be. Il recevra alors les informations utiles et pourra évoquer les sujets qui le préoccupent. Différentes questions seront par ailleurs posées sur la plateforme et chaque participant sera invité à répondre aux différents points abordés.

Une fois passée la phase virtuelle, les participants seront réunis lors de véritables rencontres «physiques». Ainsi, à la fin du mois de mai ou au début du mois de juin, 150 participants seront sélectionnés sur la plateforme et prendront part à la discussion. La sélection de ces participants se fera sur la base de l’âge, du sexe, du lieu de résidence et d’autres critères. Au cours de cette journée, les participants élaboreront des propositions et recommandations.

Une consultation identique sera organisée autour de la même thématique en Flandre, par le cabinet de M. Sven Gatz. Ces deux consultations donneront lieu à la rédaction d’un rapport et de recommandations. Un rapport spécifique sera rédigé à la suite de la consultation francophone, mais il est également question d’un rapport conjoint.

La dernière phase consistera à mettre en œuvre certaines recommandations issues des rapports finaux. Le budget consacré à ma compétence liée à la promotion de Bruxelles est de 2 150 000 euros. Or, la création d’une plateforme en ligne ne coûtera pas plus de 600 euros. Le budget dédié aux aspects techniques n’est donc pas énorme.

Votre question vise à obtenir des garanties par rapport à ce procédé qui doit mettre l’image de Bruxelles en valeur à plus long terme. Sachez que je m’appuie sur l’expérience de M. Gatz qui, depuis 2014, a déjà eu l’occasion d’organiser deux Cabinets citoyens, sur les matières de la jeunesse et des médias. Ce procédé n’est donc pas nouveau en Flandre. Sur la base des recommandations des participants, M. Gatz a, par exemple, pu mettre en œuvre l’une des propositions faites, à savoir garantir la présentation systématique d’un sujet consacré à la culture dans chaque journal télévisé en Flandre.

La Flandre et la Fédération Wallonie-Bruxelles mettent donc en place un même procédé. Si l’initiative est totalement novatrice en Fédération Wallonie-Bruxelles, elle existe en Flandre depuis 2014. Je suis ravi d’avoir pu, avec mon homologue flamand Sven Gatz qui, comme moi, a les affaires bruxelloises dans ses attributions, lancer cette nouvelle initiative la semaine passée. Très tôt le matin, nous avons organisé ce qui s’apparente à un «café éphémère» à la Gare centrale de Bruxelles. Les gens sont venus discuter de choses et d’autres autour d’un café. Cette activité fut un franc succès: en effet, les participants ont apprécié la présence d’un ministre francophone et d’un ministre néerlandophone qui, tous les deux, s’intéressent à la thématique de Bruxelles. Par ailleurs, cet intérêt dépasse les clivages politiques, puisque M. Gatz est libéral et que je suis socialiste. Il a donc été intéressant de confronter nos idées. J’espère en tout cas que vous nous rejoignez sur le bien-fondé de cette initiative.

Réplique de M. Gaëtan Van Goidsenhoven (MR). – L’initiative est en effet sympathique, je ne vais pas dire le contraire. Par contre, la faisabilité des recommandations émises par la population me pose question. Je crains que ces propositions ne puissent pas être transformées en réalisations concrètes. De ce fait, cette initiative qui est symboliquement intéressante et qui suscite un enthousiasme réel risquerait de perdre beaucoup de son élan et de sa valeur.

J’attire donc votre attention sur l’aspect le plus essentiel et le plus délicat: comment garantir que certaines aspirations et propositions soient matérialisées et concrétisées?

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CRI No 12 (2016-2017), 29/03/2017, pp. 11-12