Les plans de réaménagement du quartier de la gare du Midi viennent de subir un coup d’arrêt. La SNCB vient de siffler l’arrêt du train en annonçant qu’elle ne souhaitait pas investir plus de 80 millions d’euros dans la rénovation de la gare du Midi et plus précisément des quais et des auvents. Rien de plus. La SNCB revient même sur certains engagements puisqu’elle ne souhaite finalement pas transformer les quadrilatères situés sous les rails.

Pour rappel, en janvier dernier, la Région adoptait définitivement le schéma directeur de la zone midi qui s’étend sur la zone composée de l’îlot France-Bara, le projet « Victor » à côté de la Tour du Midi, l’avenue Fonsny, la rue de l’Instruction et la gare. Quelque 400.000 m² de bureaux pourraient voir le jour ainsi que du logement et des commerces.

La SNCB est le premier acteur dans ce dossier et la Région attendait toujours ses décisions concernant le plan d’investissement. « Nous avons mené des études de faisabilité et nous constatons qu’aménager les quadrilatères en commerce ou en horeca pose des problèmes en termes de sécurité, explique la société de chemins de fer. Si un incendie s’y déclenche, le trafic ferroviaire de tout le pays est à l’arrêt. Mais cela ne veut pas dire que rien ne peut être fait. Et nous ne renonçons pas à d’éventuels investissements dans les années à venir mais nous n’avons pas de projets concrets pour le moment. Peut-être ferons-nous une nouvelle gare internationale mais notre plan d’investissement n’a toujours pas été validé. Nous attendons aussi plus de concertation avec la Région et les communes et nous voudrions avoir des orientations plus claires de leur part pour nous positionner. »

Du côté de la Région, on dit depuis plusieurs années qu’on attend les décisions d’investissements de la SNCB pour pouvoir se positionner et avancer dans le réaménagement des abords de la gare du Midi. L’attente risque donc d’être longue.

« Pas un plan mégalo »

Le dossier prend ainsi un retard. « Depuis des années, nous réclamons que le schéma directeur Midi se recentre sur des objectifs réalistes, ne soit pas un plan mégalo, incertain et qui mettra 20 ans à être réalisé », commente le député Ecolo, Alain Maron. Le libéral Gaëtan Van Goidsenhoven est sur les mêmes rails. « La Région peut agir sur certains éléments sur lesquels elle dispose d’une maîtrise foncière. La SNCB n’est pas un partenaire que nous pouvons attendre indéfiniment. Il faut arrêter de prendre du temps pour attendre des projets à plusieurs millions d’euros qui ne verront jamais le jour. Nous sommes très impatients de voir ce quartier se redynamiser. »

Du côté du cabinet du ministre-président Rudi Vervoort (PS), on souhaite aussi avancer. Une première étape pourrait être le projet de construction de tours de bureaux puis de logements d’Atenor dit « Victor ». Un concours d’architectes doit être lancé prochainement.

Ensuite, la Région souhaite coordonner le réaménagement de l’espace public avec celui de la station de métro Constitution dans le cadre de la création du métro Nord.

Légalement, un PPAS (plan particulier d’affectation du sol) devait encore être finalisé par les communes de Saint-Gilles et Anderlecht. Cependant, la Région a avancé sur la réforme du Cobat (code d’aménagement du territoire) et souhaite transformer le schéma directeur en plan d’aménagement directeur (PAD) qui aurait force contraignante et éviterait de passer par la case PPAS. Dans tous les cas, les premiers coups de pioche ne sont pas pour demain.