Cela fait depuis des années que le MR défend l’instauration d’un parcours d’intégration obligatoire pour les primo-arrivants, en témoigne par exemple le texte que nous avions déjà déposé en mars 2015, disponible ici. Celui-ci évoquait déjà la nécessité de soutenir, de façon constructive et sans détours, les objectifs que la majorité peinait déjà à accomplir dans la mise en place d’un accueil obligatoire et structuré qui reposerait idéalement sur des synergies fortes avec d’autres pouvoirs publics (la FWB, les communes, la VGC, la COCOF, etc.). Nous proposions déjà autrefois que ce système, que nous avions appelé le « contrat bruxellois d’intégration et de participation », repose sur des accords de coopération sur des politiques croisées. Le projet, à l’époque, avait été rejeté par la majorité.
Il en va de la cohésion sociale de notre société, du vivre-ensemble et du bien-être pour les primo-arrivants de se sentir pleinement intégrés dans tous les aspects de la vie quotidienne. C’est avant tout par la maîtrise de la langue que chacun peut dessiner ses chances d’accéder à l’emploi et au logement.
Oui mais seulement : l’instauration du parcours obligatoire n’est pas si simple, en particulier lorsqu’on le soumet et le confronte à la complexité du système institutionnel de notre pays.
Chaque communauté linguistique à Bruxelles (COCOF pour les Francophones, VGC pour les Néerlandophones) a, dans ses compétences, la possibilité d’instaurer un parcours d’intégration. Seul hic? Pour le faire devenir obligatoire, un accord de coopération doit émaner conjointement de la COCOF et de la VGC pour que les structures en charge du nouveau parcours d’intégration obligatoire soient soumises à l’autorité de la COCOM (Commission communautaire commune).
C’est donc ce mercredi 22 mars que la commission des Affaires sociales se réunissait, pour la seconde fois, afin de voter le texte déposé par le Gouvernement (en l’occurrence les ministres P. Smet et C. Frémault). Le texte d’Ecolo – pourtant bien plus fourni, détaillé et construit – ainsi que celui de la N-VA n’ont même pas été énoncés.
Manque de dispositions budgétaires (sic : absence!) pour les bureaux d’accueil bicommunautaires à venir et absence de parcours « harmonisés » entre ceux à charge de la VGC et ceux de la COCOF sont autant d’éléments qui viennent compléter le manque de réflexion sur l’aspect emploi de l’accompagnement des primo-arrivants. Bref, la majorité a voté hier la recette parfaite pour une (nouvelle) mise en concurrence entre les institutions communautaires à Bruxelles.