Le devenir du pont Marchant à Anderlecht

Question orale de Monsieur Gaëtan VAN GOIDSENHOVEN, Député, adressée à Monsieur Pascal SMET, Ministre du Gouvernement bruxellois en charge de la Mobilité et des Travaux publics

concernant le devenir du pont Marchant à Anderlecht.

 

Vous n’étiez pas en charge de ces compétences lors de la précédente législature. Je ne doute cependant pas que vos services vous ont entretenu au sujet de la saga du pont Pierre Marchant qui surplombe le canal à la hauteur de la rue de la Petite Île à Anderlecht.

Pour rappel, cet ouvrage est fréquenté par d’innombrables automobilistes qui l’utilisent pour traverser le canal à la hauteur de la chaussée de Mons et du boulevard Industriel.

Ce pont dit provisoire fut érigé au lendemain de la Seconde Guerre mondiale suite à la démolition de l’ancien pont. À l’origine, il n’était pas destiné à durer dans le temps mais les aléas de la vie bruxelloise font qu’aujourd’hui il est toujours bien présent alors qu’il est en mauvais état et menace gravement la sécurité publique.

Consciente des problèmes et des enjeux du dossier, Bruxelles Mobilité a obtenu un permis pour démolir l’ouvrage et reconstruire un nouveau pont haubané.

Sous la précédente législature, tout se déroulait pour le mieux jusqu’au moment où, en marge de réunions à propos du Plan canal, j’ai appris que le projet était purement et simplement abandonné.

Par souci d’honnêteté, je vous dirais que votre estimée prédécesseure, Mme Grouwels, a défendu le dossier de son administration estimant, comme moi, qu’il était urgent d’exécuter le permis d’urbanisme octroyé à Bruxelles Mobilité depuis un certain temps.

En effet, le cahier spécial des charges régissant le marché de travaux du pont Marchant était prêt à être publié et le permis d’urbanisme, dont le délai de validité initial s’achevait le 2 mai 2013, a été prorogé d’un an.

Ce projet avait été repris par Beliris dans un avenant à l’accord de coopération. Il a ensuite été transféré à la Région, dans le cadre des négociations ayant abouti à l’avenant n°11.

Les travaux devaient ainsi être entamés au début du second trimestre de 2014 au travers d’un programme budgétaire prévoyant la ventilation des engagements en trois phases (5,8 millions d’euros pour 2014).

Je rappelle dans ce contexte que le rapport d’inspection du pont existant, réalisé en novembre 2012 par l’administration régionale, relève le caractère « mauvais » à « dangereux » de l’ouvrage.

Il y a un an, Mme Grouwels me précisait ici : « Outre des défectuosités ponctuelles au niveau des bordures et des garde-corps notamment, la structure même du pont présente des dommages, comme l’altération du béton, le sectionnement ou la corrosion des armatures principales et la détérioration des talus. Ces dommages font l’objet d’une attention particulière pour prévenir toute accélération de l’évolution des désordres. Le cas échéant, une fermeture provisoire à la circulation pourrait être envisagée dans l’attente du démarrage du projet. Le montant nécessaire à la stabilisation des ponts sans les remplacer dépasse les disponibilités budgétaires actuelles ».

Nous sommes aujourd’hui à l’automne 2014 et je souhaiterais connaître les options étudiées par le gouvernement pour mener à bien l’indispensable réfection du pont. Je suis très attentif au fait que ce projet ne soit pas tout simplement abandonné sur l’autel de certaines nouvelles contraintes budgétaires alors que la sécurité publique est menacée selon les études de votre propre administration. Quel est le calendrier des travaux prévus ? Un nouveau phasage est-il défini ? Quels budgets sont d’ores et déjà réservés ? De nouvelles procédures urbanistiques sont-elles en cours vu la caducité de l’ancien permis octroyé ? L’interdiction de circulation sur l’ouvrage est-elle envisagée ? Si oui, dans quels délais ?

Réponse de Monsieur SMET :

C’est moi qui, sous la législature 2004-2009, avais donné instruction à l’administration de réaliser un projet de pont haubané. Il est exact que ce projet a été retardé pour des raisons budgétaires.

La ventilation des engagements budgétaires pour le pont haubané était la suivante : 7,5 millions d’euros en 2016, 8,6 millions en 2017 et 2,8 millions en 2018.

Toutefois, il est apparu au cours de la précédente législature que le Plan canal développait une autre vision urbanistique pour le bassin du Biestebroeck. Le projet actuel de pont ne serait donc plus à l’ordre du jour. Il m’est par conséquent impossible de vous préciser le calendrier de son éventuel démarrage. J’entamerai sous peu des discussions avec le ministre-président afin de dégager des pistes de solution.

Le cahier des charges n’a pas encore été approuvé par le gouvernement. Le permis d’urbanisme a fait l’objet d’une seconde prorogation qui prolonge son délai de validité jusqu’au 1er mai 2015.

Dans l’attente d’une décision finale du gouvernement, des mesures conservatoires sont en cours d’étude par mon administration afin de préserver la sécurité des usagers. Des essais de résistance du béton et du ferraillage du pont surplombant la digue du canal sont en cours. Sur la base des résultats, le gestionnaire prendra les mesures nécessaires pour assurer la sécurité tant des usagers du pont que de ceux de la voirie inférieure.

Réplique de M. Van Goidsenhoven. J’entends que vous n’êtes pas en mesure de me dire si le projet initial sera abandonné, puisque le permis d’urbanisme a été prorogé. Vous ne l’êtes pas davantage sur l’option d’un nouveau pont.

Quand connaîtra-t-on les résultats de l’étude sur la résistance des bétons ?

M. Pascal Smet, ministre.- Je ne peux pas vous donner de date précise. L’étude est en cours.

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CRI n°11 (2014-2015), pp. 78-81