Question orale sur le Brussels Smart City for Culture

Question orale de Monsieur Gaëtan VAN GOIDSENHOVEN, Député, adressée à Madame Alda GREOLI, Ministre du Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, en charge de la Culture et de l’Enfance

concernant le Brussels Smart City for Culture.

M. Gaëtan Van Goidsenhoven (MR). – Madame la Ministre, vous connaissez le rôle essentiel que tient le numérique dans le développement de ce que nous appelons les Smart cities. À l’occasion de l’événement Brussels Smart City for Culture, organisé le 13 juin dernier à Flagey, la secrétaire d’État du gouvernement bruxellois chargée de la Transition numérique a rappelé les bienfaits des solutions numériques pour l’ensemble des citoyens qui les utilisent de multiples façons au quotidien.

Lors de la présentation de différents projets bruxellois primés et centrés sur l’art et la culture numériques, la secrétaire d’État a rappelé que l’introduction des technologies numériques dans le secteur culturel a bouleversé notre manière de produire et de diffuser les arts. De nombreuses entreprises voient une opportunité de démontrer leurs talents lorsqu’il s’agit de lier les aspects culturels aux prouesses et aux outils technologiques.

En France, ce nexus culture-technologie s’illustre à travers la Micro-Folie. Ce dispositif se déploie en trois volets, chacun remplissant une fonction spécifique. Premièrement, la Micro-Folie permet la découverte et la diffusion de contenus culturels d’établissements nationaux ou partenaires. Une technologie de pointe permet aux visiteurs d’explorer des contenus muséographiques sous forme dématérialisée. Ensuite, la Micro-Folie encourage la création et la production d’artistes locaux qui bénéficient d’une mise à disposition d’un matériel de pointe pour s’essayer à un art nouveau et parfois peu accessible. Enfin, le dispositif de la Micro-Folie a pour ambition de créer un lieu urbain d’échanges, d’animation et de convivialité dans la ville.

Madame la Ministre, la Fédération Wallonie-Bruxelles a-t-elle été partie prenante à l’organisation du Brussels Smart City for Culture? À l’instar de la Région bruxelloise, la Fédération Wallonie-Bruxelles a-t-elle lancé un appel à projets destiné à valoriser la création et la diffusion des arts par l’outil numérique? Des projets similaires à ceux déployés en France sont-ils organisés dans nos villes belges francophones? Une réflexion est-elle en cours pour dupliquer ce dispositif à notre échelle? Enfin, comment votre administration envisage-t-elle de renforcer et de rendre visible la connexion entre la culture et le numérique?

Mme Alda Greoli, vice-présidente et ministre de la Culture et de l’Enfance. – Monsieur le Député, votre collègue Isabelle Emmery m’a posé la même question la semaine dernière. Je vous communiquerai donc la réponse que je lui ai fournie à la suite de la transformation de sa question orale en question écrite.

La Communauté française n’a pas directement été impliquée dans l’événement Brussels Smart City for Culture, qui s’est tenu le 13 juin dernier à l’initiative de Bianca Debaets, secrétaire d’État à la Région de Bruxelles-Capitale. Toutefois, cet événement avait été organisé avec les opérateurs et artistes soutenus par la Communauté française. Je citerai en exemple une exposition mise sur pied par l’iMAL et des projections préparées par Transcultures – deux structures d’accueil conventionnées en arts numériques – ainsi qu’une présentation d’Yves Bernard, le directeur de l’iMAL. Par ailleurs, une représentante de l’administration générale de la Culture et une représentante de mon cabinet ont partiellement assisté à cet événement.

En ce qui concerne les événements similaires en Communauté française, l’iMAL et Transcultures ont, depuis 2004, une mission de production et de coproduction, d’information, de sensibilisation, d’encadrement des artistes, de formation, d’exposition, d’organisation d’événements, de promotion, de réflexion et d’accessibilité. Tout au long de l’année, elles organisent, à Bruxelles et en Wallonie, des conférences, débats et tables rondes dans le but de sensibiliser les publics à l’incidence des nouvelles technologies sur la culture et sur la société. J’invite d’ailleurs tout le monde à visiter l’iMAL, car le détour en vaut la peine.

La diversification du secteur constituant un enjeu essentiel de son développement, une enveloppe budgétaire annuelle spécifique est affectée depuis 2008 au soutien d’événements numériques – expositions, formations ou festivals – répondant à l’objectif général de promotion et de diffusion des arts numériques et contribuant à une plus grande accessibilité de l’art numérique.

En outre, depuis 2013, la Communauté française organise la Saison des cultures numériques qui regroupe, pendant deux mois et sur tout le territoire, des événements d’arts numériques aussi variés que des ateliers, des rencontres professionnelles, des conférences, des expositions, couvrant des installations participatives, des performances, du Net art, sur des thématiques telles que l’intelligence collective, le développement des arts en réseau, la webcréation, la téléprésence, les cyborgs, entre autres. Les activités proposées à cette occasion s’adressent tant aux initiés qu’aux novices. En 2017, la Communauté française subventionnera 24 événements sélectionnés à partir d’un appel à candidatures, qui se tiendra du 28 septembre au 6 décembre, pour une enveloppe totale de 150 000 euros. Elle prend également en charge une campagne de communication à cet égard.

Enfin, il faut aussi signaler la participation active de PointCulture et de Média Animation à l’organisation de la semaine numérique en Wallonie et à Bruxelles en parallèle de la Saison des cultures numériques. L’objectif de cet événement est de susciter l’usage des technologies de l’information et de la communication (TIC) par le plus grand nombre, de permettre aux plus fragilisés numériquement de découvrir, de s’initier ou de se former, et aux autres d’approfondir leurs connaissances et de mieux identifier les enjeux des outils numériques.

Ceci étant dit, et s’agissant plus spécifiquement du numérique, les festivals et événements subventionnés par la Communauté française depuis 2008 visent à favoriser l’accessibilité des arts numériques par de nombreuses activités de médiation avec tous les publics. Par ailleurs, notons depuis 2016 l’ouverture du Quai10 à Charleroi qui comporte un espace dédié aux jeux vidéo dans ses espaces éducatifs et artistiques. Là aussi, j’invite chacun à se rendre le plus souvent possible au Quai10, et en particulier dans les ateliers de gaming au sous-sol.

Concernant les ancrages à valoriser dans le développement des Smart cities dédiés à la culture, le concept de Smart city est ancré autour du développement local. C’est avant tout au départ des besoins exprimés par les populations locales, qui peuvent varier selon les régions et les communes, que des services innovants devraient être imaginés et proposés. Dès lors, le développement culturel territorial devrait être la source d’une dynamique culturelle autour des Smart cities.

Le travail de concrétisation des recommandations de la coupole numérique de «Bouger les lignes» en un plan culturel numérique est en cours au sein de l’administration. J’aimerais vous citer plusieurs pistes envisagées par «Bouger les lignes» et les liens avec des initiatives existantes. En ce qui concerne la formation des institutions culturelles, une piste résiderait dans le renforcement des initiatives comme Occupy Culture qui permettent de réaliser des analyses SWOT des institutions, en vue d’évaluer leur maturité numé- rique et de leur proposer des formations ciblées, afin d’améliorer leur potentiel numérique. Concernant la médiation, il s’agirait du développement de projets de type Museomix qui permettent d’associer des institutions muséales créatives en vue d’expérimenter et de proposer des médiations innovantes sur les TIC. Enfin, en ce qui concerne la valorisation, une piste envisagée serait le développement et la meilleure articulation des diffé- rents portails de la Communauté française proposant des ressources culturelles comme www.numeriques.be ou encore le récent portail www.artemis.cfwb.be.

M. Gaëtan Van Goidsenhoven (MR). – Madame la Ministre, j’ai pris acte de votre ré- ponse détaillée. J’entends votre volonté de rendre l’art numérique plus accessible. J’ai bien pris note des diverses initiatives, dont les effets se font déjà ressentir en Fédération Wallonie-Bruxelles. Toutefois, il nous reste encore du travail. Concernant Brussels Smart City for Culture, j’ai bien compris que vous n’aviez pas été associée directement à cette action, mais plutôt indirectement au travers d’artistes soutenus par la Communauté française. Peut-être serait-il opportun d’envisager à l’avenir une participation ou une association plus étroite à cet événement bruxellois…

 

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CRIc n°120-Cult17 (2016-2017), Juillet 2017, pp. 5-6