Question écrite de Monsieur Gaëtan VAN GOIDSENHOVEN, Député, adressée à Madame Marie-Martine SCHYNS, Ministre du Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, en charge de l’Education
concernant « l’éducation à l’alimentation saine et équilibrée dans les écoles ».
Je ne suis pas partisan, vous vous en doutez, de l’introduction de contraintes, d’obligations ni d’interdictions lorsqu’il s’agit d’intervenir dans la sphère privée, notamment en matière de santé, de tout un chacun.
J’ai eu longtemps la faiblesse de croire qu’une alimentation équilibrée était le résultat d’une éducation que tout enfant recevait de la part de ses parents. En réalité, tous ne partagent pas les mêmes préceptes et envoient leurs enfants dans des régimes parfois radicalement différents.
Pourtant, lorsque le constat – que l’on dresse d’ailleurs depuis des années – s’aggrave et continue de nous alarmer sur les dangers de malnutrition qui sévit chez les jeunes, certains cas mériteraient alors que le pouvoir public intervienne et légifère et, en tout cas, auraient le mérite de voir une réflexion aboutir sur le rôle que peut détenir les écoles dans l’éducation à une hygiène alimentaire saine.
Ainsi, en Flandre par exemple, les distributeurs de sodas et autres en-cas disparaissent peu à peu des enceintes scolaires. Désireux de mettre fin au laxisme politique et à l’irresponsabilité de l’industrie agro-alimentaire, le Gouvernement flamand est parvenu, en novembre 2016, à conclure un accord liant les ministres flamands de l’Enseignement et du Bien-être avec le secteur agroalimentaire et les acteurs de l’Enseignement.
Résultat : au bout de 16 mois d’âpres négociations, il avait été décidé de remplacer progressivement les distributeurs d’en-cas et de sodas par des fontaines d’eau et collations saines (yaourts, fruits et légumes crus).
Loin de s’assimiler à des déclarations d’intention creuses, cosmétiques et sans résultat ni concrétisation à la clef, force est de constater que ces distributeurs disparaissent réellement des enceintes scolaires flamandes.
Dès lors, je m’interroge sur la réflexion qui est à présent menée au sein de la Fédération Wallonie-Bruxelles sur ce cas particulier, lequel touche autant à la problématique de santé publique qu’à l’éducation des enfants d’une alimentation saine et équilibrée.
Evidemment, nous ne pourrions aborder ce sujet sans faire l’impasse sur l’aspect financier et les rétributions que perçoivent les pouvoirs organisateurs des établissements scolaires en disposant de tels distributeurs. Pourtant, cet aspect financier, s’il doit être inclus dans le débat si nous voulons à notre tour arriver à un accord avec les différents partenaires, ne peut d’aucune manière justifier l’inaction politique ni même laisser place à une charte « non contraignante » qui sera appliquée en fonction du bon vouloir des écoles.
Interrogée à ce propos en novembre 2016, vous aviez rétorqué qu’un groupe de travail sur l’alimentation saine dans les écoles était actuellement à l’œuvre. A cet égard, vous aviez communiqué que des plans de pilotage allaient être définis et que les écoles allaient devoir se doter d’objectifs clairs en matière de promotion et de sensibilisation à l’alimentation saine.
Je souhaiterais dès lors récolter auprès de vous les différentes informations suivantes :
— Quels sont les résultats de ce groupe de travail que vous êtes déjà en mesure de nous communiquer ? Quels sont les plans de pilotage dont il a été question et quels sont les objectifs qui ont été négociés avec les écoles primaires et secondaires ?
— Puisque ce processus doit avant tout être le résultat d’une co-construction et d’un consensus entre les partenaires de l’Enseignement, du monde politique et du secteur agroalimentaire, des négociations et discussions ont-elles déjà été entamées et quelles sont les pistes que vous privilégiez ? Sommes-nous, à l’instar de ce qui a été réalisé par les ministres flamands, sur une même volonté partagée de tous les acteurs ?
— Avez-vous pris l’initiative de vous adresser à votre homologue flamande sur la stratégie qui a autrefois été adoptée par le Gouvernement flamand pour faire aboutir ce dossier auprès des différents partenaires impliqués ?
— Enfin, en considérant le rôle primordial que jouent les parents dans l’éducation à une alimentation équilibrée et que ce rôle n’est parfois pas atteint, des campagnes de sensibilisation auront-elles lieu dans les classes ?
Pour retrouver le texte dans son intégralité, cliquez ici.
BQR n°11 (2016-2017), Juillet 2017, pp. 24-25