Ce mercredi 13 juin 2018, en Commission du développement territorial au Parlement bruxellois, j’ai eu l’occasion de réaffirmer la position du collège d’Anderlecht au Ministre-Président :
M. le président.- La parole est à M. Van Goidsenhoven.
M. Gaëtan Van Goidsenhoven (MR).- Comme d’autres, nous avons découvert cette déclaration dans la
presse. Je peux affirmer que le Collège anderlechtois n’a pas été consulté à propos de la construction d’un
stade à Neerpede. Cette idée n’est pas récente puisqu’en 2006-2007 déjà, l’ancienne direction du RSCA avait
envisagé cette option. Celle-ci avait été abandonnée mais elle resurgit régulièrement, relayée par la presse.
Aucun avant-projet n’a cependant jamais été élaboré ni soumis au Collège de la commune d’Anderlecht.
Avancer de la sorte dans des dossiers aussi complexes est pour le moins singulier et ce n’est certainement pas
la meilleure méthode. Comme on a pu le voir avec le stade national, ce sont rarement ceux qui se précipitent
sur les caméras et les journalistes, qui contribuent à apporter des solutions concrètes à de grands projets.
En l’absence de plan d’implantation et d’avant-projet, il est toujours très difficile de commenter ce genre de
dossier. L’idée de l’actuelle direction serait d’intégrer un stade dans la zone de sports en plein air de
Neerpede. Sur le plan urbanistique, ce serait possible, si ce n’est que le foncier n’appartient pas au club, mais
à différents pouvoirs publics et propriétaires privés. Par ailleurs, le site est en contact direct avec une
importante zone verte dans laquelle la commune et la Région investissent des montants considérables pour
préserver ce poumon vert et réintroduire une agriculture à circuit court.
Par conséquent, l’implantation d’un mégastade à cet endroit, même si elle est concevable, n’est ni opportune
ni réalisable vu la proximité de la zone verte et la très grande fragmentation du foncier concerné. Enfin, sur
certaines de ces parcelles, des projets assez avancés compliqueraient le financement d’un tel stade à cet
endroit. Les multiples difficultés tant administratives que juridiques rendraient ce projet quasiment
impossible.
Je rejoins ceux qui disent qu’il serait temps, au-delà des déclarations médiatiques, d’en revenir à une méthode
plus constructive, et de remettre autour de la table les responsables du RSCA, de la Région et de la commune
afin d’examiner l’avenir du club.
C’est ce que je préconise depuis trois ans. J’ai pu dire à M. Marcourt qu’en tant que responsable politique,
j’étais disposé à parler de l’avenir du club. Mais pour danser le tango, il faut être deux !
Je pense sincèrement que cette logique de la « petite idée » doit être écartée pour de bon car elle n’apporte aucune solution structurelle.
Nous avons perdu une dizaine d’années à réfléchir, à communiquer et à produire des idées irréalistes.
Il s’agit de dossiers complexes qui nécessitent une approche sereine et concertée. Je déplore que ce ne soit pas le cas ici.
Enfin, M. Maingain a évoqué un permis pour l’agrandissement du stade. Ce n’est pas tout à fait exact. En
effet, à la suite des procédures en commission de concertation en vue d’un accroissement de 30.000 voire
30.500 places, la commune d’Anderlecht a effectivement rendu un avis positif. Les instances régionales n’ont
cependant pas souhaité poursuivre dans cette voie, que ce soit par l’octroi du permis d’environnement ou du
permis d’urbanisme. À l’époque, la solution du Parking C avait été évoquée afin d’accueillir le stade national
et, le cas échéant, l’équipe fanion du RSCA.
Voilà une série d’éclaircissements qui permettent de réaffirmer la position claire du Collège d’Anderlecht
selon laquelle cette implantation était inopportune et sans doute irréalisable.