Interpellation sur le devenir du stade Constant Vanden Stock suite à la décision de construire un stade national sur le parking C

Interpellation de Monsieur Gaëtan VAN GOIDSENHOVEN, Député, adressée à M. Rudi VERVOORT, Ministre-Président du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale, chargé des Pouvoirs locaux, du Développement territorial, de la Politique de la Ville, des Monuments et Sites, des Affaires étudiantes, du Tourisme, de la Recherche scientifique et de la Propreté publique

Et à M. Guy VANHENGEL, Ministre du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale, en charge des Finances, du Budget, des Relations extérieures et de la Coopération au développement,

concernant « le devenir du stade Constant Vanden Stock suite à la décision de construire un stade national sur le parking C ».

M. Gaëtan Van Goidsenhoven.- L’Union of European Football Associations (UEFA) a désigné Bruxelles comme l’une des villes hôtes de l’Euro 2020. Dans ce contexte, les déclarations se multiplient pour indiquer que, notamment en vue d’assurer la viabilité économique du stade national, le club bruxellois du Royal Sporting Club Anderlecht (RSCA) y jouera ses rencontres nationales et internationales.

La semaine dernière, en marge du match contre Arsenal, le président du RSCA a déclaré qu’il envisageait très sérieusement la possibilité de devenir le seul locataire du stade national. Une nouvelle étape est donc franchie avec ces déclarations. Il y a un an à peine, le même Roger Vanden Stock déclarait : « L’agrandissement du stade à Anderlecht est une priorité. J’aimerais d’ailleurs concrétiser l’agrandissement du stade pendant ma présidence ».

Les dossiers évoluent et le RSCA semble bel et bien succomber aux appels du pied que la Région lui lance depuis votre retraite gouvernementale à Ostende, lors de laquelle M. Vervoort annonçait son souhait de voir se construire un stade sur le territoire de la commune de Grimbergen.

Au-delà des importantes questions de financement de cette infrastructure qui, selon les dires du ministre-président et les vôtres, ne coûtera pas un centime d’euro aux contribuables, je m’intéresse singulièrement aux conséquences de cette décision pour le devenir de l’actuelle enceinte occupée par le RSCA avenue Théo Verbeeck à Anderlecht.

Ce site de plus de 4ha, entièrement dévolu au RSCA depuis de très nombreuses années, sera très affecté par la construction du prochain stade national en Brabant flamand et le départ vers cette destination de l’équipe fanion bruxelloise.

Je sais combien le gouvernement se déclare attentif aux enjeux urbains sur le territoire régional et je m’en félicite.

Le départ prochain du RSCA de son site anderlechtois oblige les décideurs régionaux à se pencher dès à présent sur son devenir. J’insiste lourdement sur le caractère urgent de l’affaire.

J’ose en effet croire que les autorités régionales s’intéressent réellement au devenir de ce quartier anderlechtois et que cette dimension a été largement intégrée, ces derniers mois, lors des négociations au sujet du nouveau stade national.

Au vu des délais annoncés avec l’achèvement en 2018 du nouveau stade à Grimbergen, il est opportun de vous entendre dès à présent sur l’état d’avancement de vos réflexions et vos contacts concrets dans le cadre de ce dossier.

Quels sont vos projets sur ce vaste site anderlechtois niché au cœur d’un quartier urbain dont les activités économiques sont intimement liées à la présence du stade Constant Vanden Stock ? Ses acteurs économiques sont, pour l’heure, laissés dans l’expectative quant à leur avenir, ce qu’ils regrettent amèrement. Des mesures d’accompagnement sont-elles envisagées en leur faveur, puisqu’ils auront à souffrir très lourdement du départ de l’équipe du RSCA que vous appeliez implicitement de vos vœux, lors de l’annonce de vos projets à Grimbergen ?

Ce site se situant en outre au sein du poumon vert qu’est le parc Astrid, cette dimension mérite aussi d’être intégrée dans les réflexions autour du devenir du stade Constant Vanden Stock. À cet égard, quelles sont les premières conclusions du gouvernement ?

Jusqu’ici, les commerçants et les riverains du stade, mais aussi les autorités communales d’Anderlecht, apprennent les évolutions déterminantes de ce dossier par voie de presse. C’est regrettable. Qu’allez-vous faire pour améliorer la communication avec ces acteurs de terrain ?

[Intervention de M. Emmanuel De Bock pour son interpellation jointe]

[Intervention de M. Benoït Cerexhe pour son interpellation jointe]

[Intervention de M. Stefan Cornelis]

[Intervention de M. Philippe Close]

[Intervention de M. Arnaud Pinxteren]

[Intervention de M. Arnaud Verstraete]

[Intervention de M. Christophe Doulkeridis]

M. Guy Vanhengel, ministre.- Au premier abord et après avoir écouté tout le monde, je dirais qu’il faut veiller à ne pas se retrouver dans une scène de « Bossemans et Coppenolle », cette pièce de théâtre comique et typiquement bruxelloise dont l’histoire a trait au football et aux relations entre les clubs, avec toute l’animation que cela peut générer.

En 2006, il y a donc huit ans, j’évoquais pour la première fois la construction d’un nouveau stade. À l’époque, on avait déjà dû constater que les deux stades de grand format situés sur le territoire de la Région de Bruxelles-Capitale, capables d’accueillir des matches de football internationaux ou d’autres manifestations sportives et culturelles, à savoir le stade Roi Baudouin et le stade Constant Vanden Stock, ne répondaient plus aux exigences des arènes modernes, des points de vue du confort, de l’hospitalité, de la sécurité et des règles imposées par l’Union of European Football Associations (UEFA).

Aujourd’hui encore, la presse fait mention de problèmes de sièges au stade Roi Baudouin, qui ne répondent plus aux normes de l’UEFA et qui pourraient éventuellement gêner une nouvelle dérogation par cet organisme après 2017.

Huit années ont été nécessaires pour que tous les niveaux convergent dans la même direction. Le temps passe irrévocablement et il faut adapter les stades aux exigences internationales élémentaires. L’UEFA a en outre prévu de répartir l’organisation du Championnat d’Europe de football 2020 dans toute l’Europe et, en tant que capitale européenne, Bruxelles ne pouvait en aucun cas ne pas être de la partie.

Au cours de ces huit dernières années, la recherche du lieu le plus propice à une nouvelle infrastructure capable d’accueillir un tel événement a été la question la plus discutée. Le sujet a fait l’objet de nombreuses études et analyses. Mon collaborateur dispose d’une pile d’un mètre et demi d’études réalisées sur tous les emplacements de cinq à six hectares de cette Région susceptibles d’accueillir la construction d’un stade.

Pratiquement toutes les instances publiques concernées et les entités intéressées du secteur privé (investisseurs, bureaux d’architectes de renom, bureaux d’études) se sont penchés sur la question. Nous disposons littéralement d’une collection de stades, avec toutes les possibilités envisageables pour une construction de ce type-là et tous les endroits susceptibles de l’accueillir.

En la matière, le projet le plus cocasse porte sur une construction au-dessus du ring de Bruxelles près d’Anderlecht, dans le style du stade de l’Ajax d’Amsterdam où des infrastructures routières passent sous le stade.

À peu près chaque parcelle de terrain ayant les dimensions requises pour être prise en considération afin d’accueillir une infrastructure de cette ampleur a été analysée. Lorsqu’il est clairement apparu que tous les indicateurs pointaient comme meilleure option le parking C, le gouvernement bruxellois a retenu ce lieu.

Cette décision a considérablement accéléré les processus de concertation et de prise de décision aussi bien en ce qui concerne la construction du stade que la candidature de Bruxelles pour accueillir le championnat d’Europe de football, l’Euro 2020.

La construction du stade et la candidature de la ville à l’organisation de l’Euro 2020 doivent être considérées comme deux processus distincts, même si elles sont étroitement liées. Sans la construction d’un nouveau stade, Bruxelles se verra dans l’impossibilité de figurer parmi les villes candidates à l’organisation du championnat européen. Distinguons donc bien la construction du stade de l’organisation de l’Euro 2020.

Je vais maintenant répondre à l’interpellation de M. Van Goidsenhoven sur l’avenir du stade Constant Vandenstock et anticiper la question orale de M. Cerexhe sur l’avenir du Mémorial Van Damme.

En réponse à l’interpellation de M. Van Goidsenhoven quant à l’avenir du stade Constant Vandenstock et à la question orale de M. Cerexhe sur l’avenir du Mémorial Van Damme qu’il posera par la suite, toutes deux liées au dossier du stade, je peux communiquer que, après une concertation entre les différentes parties concernées – à propos de laquelle la presse s’est longuement attardée à la fin de l’année dernière – quant aux différentes options à propos d’un nouveau stade (avec ou sans piste, avec ou sans toit…), une étude de faisabilité a été réalisée par la firme Deloitte.

Cette étude, principalement axée sur la rentabilité de l’exploitation d’une infrastructure de stade, a montré que, premièrement, la multifonctionnalité, entendue comme une combinaison de l’athlétisme et du football, doit être évitée et, deuxièmement, que le stade doit être utilisé comme point d’attache d’une équipe qui y dispute ses matches de compétition, de coupes, et ses matches européens, et qui serait ainsi en mesure d’attirer suffisamment de spectateurs.

Au sujet du dernier élément, le club concerné n’a quasiment jamais communiqué publiquement jusqu’à la semaine dernière. À ce moment, ce club et sa direction ont été clairs. Je ne crois pas qu’on peut reprocher à ce club d’être excessivement prudent vu l’historique de ce dossier. Si tout ceci se réalise, il est certain que ce club fera déménager les matches de football de sa première équipe dans la nouvelle enceinte. Le club a même été plus loin disant que si nécessaire, il serait disposé à œuvrer à l’accélération de cette construction.

J’entends parfois parler de déménagement du stade Constant Vandenstock. Mais il n’y aura pas de déménagement de ce stade. Il y aura une nouvelle construction au Parking C, qui sera conforme aux normes UEFA. Nous n’avons aucune construction qui soit conforme à ces normes en Belgique. Et les matches du club de première division qui joue aussi la Champions League cette saison, se déplaceront vers la nouvelle enceinte qui aura toutes les infrastructures requises pour accueillir ces événements sportifs.

Les infrastructures du club, situées à Neerpede, sont de haut niveau et nous sont enviées par beaucoup de clubs et le monde sportif en général. Les équipements anderlechtois sont de bonne qualité, grâce aux efforts menés conjointement par la Région et la commune d’Anderlecht.

Les matches de la première équipe de ce club se tiendront donc à l’avenir dans la nouvelle enceinte. Parallèlement à ce choix, le Mémorial Van Damme a reçu la confirmation que celui-ci pouvait avoir lieu dans le stade Roi Baudouin jusqu’à la démolition de celui-ci. Cela nous amène au moins jusqu’en 2020.

Entre-temps, une solution pour l’athlétisme en général et pour le Mémorial Van Damme en particulier sera recherchée. À ce jour, les représentants du Mémorial Van Damme qui disposent d’une expertise unique en ce qui concerne l’organisation de telles manifestations n’ont réalisé qu’une analyse informelle en ce qui concerne les possibles pistes liées à l’infrastructure déjà existante en Région de Bruxelles-Capitale. La Région entretient les meilleures relations avec ces derniers et le gouvernement est fort attaché à la tenue de cet événement d’athlétisme, reconnu dans le monde entier.

Avec l’équipe responsable du Mémorial Van Damme, nous avons fait de cet événement sportif un produit d’exportation qui nous a mené à Dakar et puis à Rabat, où année après année nous avons formé des équipes. Cela permet à nos amis marocains d’organiser bientôt le premier meeting international d’athlétisme reconnu en tant que tel sur le continent africain.

D’ailleurs, dans le cadre de notre politique de coopération au développement et des relations extérieures, je tiens à poursuivre ce type d’initiatives. Certes, nous sommes une petite Région mais nous avons des atouts. Nous pouvons donc aider d’autres en leur fournissant notre savoir-faire en la matière. C’est ce que nous avons fait et ce que nous voulons continuer à faire. Les relations entre le Mémorial, la Région bruxelloise et la Ville de Bruxelles sont d’ailleurs excellentes et nous ferons tout pour rechercher une solution afin de ne pas perdre cette rencontre sportive.

En ce qui concerne l’avenir du stade Constant Vanden Stock, une fois que le club aura décidé de jouer ses matches dans le nouveau stade à construire, le propriétaire du terrain, à savoir la commune, et le propriétaire des bâtiments, à savoir le club qui jouit d’un bail emphytéotique sur le terrain, devront se mettre autour de la table avec la Région pour définir le développement futur de cette infrastructure. À ce jour, le nouveau gouvernement bruxellois n’a pas encore pris ce dossier en main de façon très concrète. Pourquoi ? Parce qu’il y a une semaine encore, on attendait de connaître les intentions définitives du club.

Parallèlement au développement du dossier du stade, il fallait également, juste avant les élections, mettre sur pied un dossier BID afin d’étayer la candidature de Bruxelles comme ville de jeu pour le Championnat d’Europe de football en 2020. Bruxelles était naturellement en mesure de soumettre son expérience en ce qui concerne l’accueil, l’organisation et la sécurité de grandes manifestations, répondant parfaitement aux exigences de l’UEFA.

Mais l’infrastructure du stade était le talon d’Achille de cette candidature. À Genève, quand on passait les images des stades des villes sélectionnées, j’ai eu un petit pincement de cœur, espérant qu’on n’allait pas projeter une vue du parking C. Dans toute la liste des villes retenues, nous sommes la seule ne disposant pas à ce moment de l’infrastructure requise.

Mais l’UEFA a visité les lieux et connaît notre capacité d’organisation. L’infrastructure existant dans notre pays ne lui est pas inconnue. C’est pourquoi persuader l’UEFA de la faisabilité et des progrès concrets réalisés à tous les niveaux dans la construction d’un nouveau stade sur le parking C a constitué l’élément central dans l’attribution des matches à Bruxelles.

L’Union royale belge des sociétés de footballassociation (Urbsfa) est à l’égard de l’UEFA le chef de file de la candidature de Bruxelles.

Par conséquent, l’Urbsfa devait être en mesure d’élaborer, en très peu de temps, un dossier détaillé où la faisabilité financière, technique et architectonique de la construction d’un nouveau stade pouvait effectivement être démontrée à l’UEFA. À cette fin, la Région de Bruxelles-Capitale a prévu un budget d’1,5 million d’euros pour l’Urbsfa. Ce budget a été approuvé sous la précédente législature;

Cette subvention est toutefois liée par le gouvernement à des conditions vu que la construction du stade doit être financée avec des moyens privés. Dans cette perspective, le subventionnement prévoit que si la candidature de Bruxelles est retenue en tant que ville de jeu et que la construction du stade est confirmée, les frais encourus par l’Urbsfa seraient entièrement ou en partie compensés par le consortium choisi pour construire le stade.

Dans cette optique, l’Urbsfa mettra le subside de 1,5 million d’euros à disposition de l’asbl Euro Brussels 2020 qui sera responsable depuis le moment de l’attribution des matches jusqu’aux jours mêmes de ces matches en 2020 de l’organisation et de la promotion de l’arrivée du championnat d’Europe à Bruxelles. Le montant prévu est du même ordre de grandeur que ce qu’on a connu précédemment dans notre pays en la matière.

Bruxelles ayant été retenue fin septembre en tant que ville de jeu, l’asbl peut pleinement commencer à étendre son activité. Ceci implique par exemple l’affectation à plein temps de deux personnes à l’opération, dès l’année prochaine et ce jusqu’au déroulement de l’événement.

En outre, l’asbl élaborera dans les semaines et les mois à venir un programme couvrant la période jusqu’en 2020 et rédigera un budget à cet effet.

Comme ce fut le cas lors de l’organisation de manifestations semblables, ce comité d’organisation recherchera des participations et des financements auprès des autorités et du secteur privé.

Par le passé, les autres entités fédérées ont participé d’une manière ou d’une autre à toutes les opérations de ce type. Nous nous trouvons ici face à un cas particulier dans la mesure où il s’agit de la candidature d’une ville bien précise. Qui plus est, une opération pour laquelle ce n’est pas le pays qui s’est porté candidat – ce qui était souvent le cas précédemment – mais la ville elle-même.

Sur la base d’organisations antérieures, la contribution financière de la Région de Bruxelles-Capitale peut être considérée comme conforme aux clés de répartition traditionnellement utilisées. Le cadre de référence du passé ne peut tout simplement pas être repris, puisque ce n’est pas le pays tout entier mais bien une seule entité, notre ville-région, qui est concernée, et ce pour un nombre limité de matchs, avec en outre l’inconnue que constitue le match d’ouverture.

Pour ce qui concerne les factures de la Ville de Bruxelles, il ne faut pas oublier que cette dernière est propriétaire du terrain du Parking C. Celui-ci, d’une superficie de 30ha, fait partie de son patrimoine. Le fait que le propriétaire du terrain agisse en fonction de son droit de propriété et commande des études et des analyses juridiques relève d’une procédure tout à fait normale.

Il est dès lors logique que ce soit la Ville qui prévoie les procédures et les conditions afin de mettre ce terrain à disposition du consortium chargé de la construction du stade.

Vu l’échéancier très serré pour la construction d’une telle infrastructure, ni la Ville ni l’ensemble du comité d’organisation ne peuvent pas se permettre le moindre retard dans la planification des opérations. Il y aura donc lieu d’avoir recours à une expertise avérée aux niveaux financier, technique et juridique, afin d’éviter au maximum les facteurs générant des retards dans le processus, comme des erreurs de procédure.

Un prochain conseil d’administration de l’asbl Euro Brussels 2020, prévu pour la fin de ce mois, se penchera sur la nature des frais encourus afin de déterminer qui devra prendre en charge ces dépenses.

M. Gaëtan Van Goidsenhoven.- Tandis que vous usiez d’une référence théâtrale, j’en ferai une dans le domaine cinématographique en guise de synthèse. Je ne parlerai pas des « Dieux du stade » mais plutôt de « Pour cent briques, t’as plus rien ».

Quant aux questions que j’ai posées, je reste quelque peu sur ma faim. Vous faites référence à l’ultime rebondissement de la semaine dernière en disant que le RSCA ne savait pas trop bien où aller. Puisqu’on parle de bal des hypocrites, on y est en plein. On sait très bien que, depuis plusieurs mois voire une année, le RSCA est en discussion avec vous. Vous parliez de calendrier serré mais celui de l’avenir de l’infrastructure du RSCA l’est tout autant. La volonté de la commune d’Anderlecht – et j’espère celle de toute la Région – est de ne pas voir se développer dans ce quartier le plus fabuleux chancre bruxellois !

Il va donc falloir que la Région, la commune et le RSCA se mettent autour de la table pour en parler et, le cas échéant, réfléchissent à l’avenir de ces lieux. On a parlé d’études financées par la Ville de Bruxelles. Peut-être pourrait-on faire de même pour que ce site (le stade lui-même, ses abords immédiats et les deux parkings servant aujourd’hui à abriter les voitures des supporters) puisse servir à la ville en cas de départ du RSCA ?

J’ai compris tout l’enthousiasme autour de l’organisation de l’Euro 2020 mais il ne faudra pas oublier le destin de ce site, ancré au cœur de la ville, avec un tissu urbain et des activités économiques. L’absence de réponse adéquate aurait forcément des impacts désastreux sur ce tissu et sur cette vie économique. J’en appelle donc à une prise de responsabilités urgente et à ce qu’on ne se limite pas à des déclarations dans la presse. C’est surtout à ces dernières que nous sommes confrontés ces derniers mois. De ce point de vue, je suis heureux d’avoir suscité un débat qui me paraît plus qu’indispensable au sein de cette assemblée.

Quand le RSCA envisage-t-il de commencer à jouer dans le nouveau stade ? La date nous échappe également.

M. Guy Vanhengel, ministre.- En 2019, en principe, dès que le stade est terminé.

La commune d’Anderlecht a essayé jusqu’au bout de maintenir le club sur son territoire. Cela aurait pu être mal pris si nous avions entamé des discussions avec la commune avant que le club ne se décide. On aurait pu nous reprocher de vouloir anticiper et de forcer la main au club.

Quoi qu’il en soit, la Région a la volonté de collaborer du mieux possible avec les autorités communales d’Anderlecht et le RSCA. Cette démarche pourrait créer de nouvelles perspectives pour le quartier du stade actuel. Nous devons essayer d’approcher ce nouveau défi d’un œil positif et constructif.

[Intervention de M. Emmanuel De Bock]

M. Guy Vanhengel, ministre.- La représentation de la Région de Bruxelles-Capitale et des édiles communaux de Bruxelles-Ville, qui avait jadis visité le stade de France pour en étudier le mode de gestion, avait déjà alors appris par les responsables du stade ce que l’étude Deloitte a confirmé : associer football et athlétisme dans une enceinte est à éviter à tout prix, dans une optique de rendement de l’infrastructure.

[Intervention de M. Benoît Cerexhe]

M. Gaëtan Van Goidsenhoven.- Ne dites pas n’importe quoi ! Vous ne connaissez rien au dossier !

[Intervention de M. Benoît Cerexhe]

[Intervention de M. Christophe Doulkeridis]

M. Guy Vanhengel, ministre.- Il n’y en a pas pour le moment. Il y a eu des études préliminaires qui ont été faites jadis par Deloitte.

[Intervention de M. Christophe Doulkeridis]

M. Guy Vanhengel, ministre.- Des études préliminaires existent, mais elles datent. Ceci dit, il faut garder en tête que l’activité économique n’est pas perdue, mais déplacée.

Ensuite, l’activité en première division du club d’Anderlecht et la gestion de cette infrastructure que nous allons construire sont deux entreprises différentes qui vont être créées sur notre territoire.

Du fait que les deux se rencontrent au parking C, il existe au niveau de l’activité économique des possibilités de complémentarité dans la gestion d’infrastructures fortement liées : le centre de congrès au Heysel, le Palais des expositions, le stade… Le but de l’opération est d’ailleurs déterminé par la volonté du gouvernement de s’investir dans des activités économiques et touristiques telles que par exemple l’horeca. Dans ce secteur, il peut y avoir encore une nette progression en termes d’emploi. Et à ce sujet, il y a des études ! Nous avons encore du potentiel en termes d’hospitalité, de tourisme.

Tout ceci se joue aussi dans un environnement concurrentiel. Pour ces raisons, tous les dirigeants de club ne sont pas enthousiastes. Une étude de base sur la problématique des stades et de celui-ci en particulier, réalisée par l’Union belge, a été utilisée à de multiples reprises par les responsables du Standard et du club de Bruges pour créer la zizanie.

 

 

Pour retrouver le texte dans son intégralité, cliquez ici.
CRI COM (2014-2015) n°12, Novembre 2014, pp. 61-84