Question d’actualité de Monsieur Van Goidsenhoven, adressée à M. Guy Vanhengel, membre du Collège réuni, compétent pour la Politique de la santé, la Fonction publique, les Finances, le Budget et les Relations extérieures, et à M. Didier Gosuin, membre du Collège réuni, compétent pour la Politique de la santé, la Fonction publique, les Finances, le Budget et les Relations extérieures,
concernant l’offre de lits MRS et accès à la médecine de première ligne en Région bruxelloise
M. Gaëtan Van Goidsenhoven (MR).- Cette semaine, dans une interview accordée à La Libre Belgique, vous êtes revenu sur la question des maisons de repos (MR) et des incertitudes qui planent sur le secteur. Vous avez déclaré qu’il était indispensable de retarder l’entrée des personnes en maison de repos, ceci pour orienter davantage les moyens dévolus vers les maisons de repos et de soins (MRS).
Pour ce faire, vous avez considéré que l’amélioration de l’accès à la médecine de première ligne était, bien sûr, une réponse adéquate. Or, l’accès à cette médecine de première ligne est insuffisant en Région bruxelloise. Disposez-vous en l’état de données qui permettent de préciser quel pourrait être l’impact de ce manque d’accès à la médecine de première ligne sur une entrée prématurée des personnes âges en maison de repos ? Existe-t-il des données qui relient clairement et scientifiquement les deux phénomènes ? J’imagine que c’est le cas.
Dans ce cadre, vous avez annoncé un premier geste – sans doute suivi d’autres – par le biais de la mise en réseau de la médecine de première ligne. Actuellement, cette mise en réseau semble en effet déficiente. Le cas échéant, quel impact attendezvous sur le plan financier et budgétaire ? Quelles sont les actions qui suivront et qui permettront, sans doute, l’accroissement ultérieur des moyens dévolus à ce qui constitue une priorité à Bruxelles, à savoir les maisons de repos et de soins ?
M. Didier Gosuin, membre du Collège réuni.- Avec le basculement, la Cocom va gérer globalement un peu moins de 15.000 lits MR et MRS. Actuellement, 40% de ces lits sont des lits MRS, pour une moyenne nationale de 50%. Nous avons donc trop peu de lits MRS.
Vous me direz qu’il n’y a qu’à augmenter le nombre de lits MRS en diminuant le nombre de lits MR. Cela aurait cependant un impact direct sur la masse budgétaire. Celle-ci a été fixée à partir d’une photographie de 2012, qui équivaut à la répartition actuelle de lits MR et MRS. Une augmentation du nombre de lits MRS aurait pour conséquence un alourdissement du budget à charge de la Région bruxelloise, hors du cadre de la sixième réforme de l’État.
Ensuite, on constate, à la différence des autres Régions, que 38% des personnes qui entrent en maison de repos à Bruxelles sont de dépendance légère. Il eût donc été préférable qu’elles n’y entrent pas. Il est donc nécessaire de prévoir des circuits qui ralentissent, voire empêchent, l’entrée en maison de repos. Cela suppose la mise en place de stratégies d’accompagnement pour permettre aux personnes âgées de ne pas entrer en maison de repos, mais d’être accompagnées au regard de leur dépendance légère. C’est pour cette raison qu’il faut renforcer la première ligne.
Si nous voulons maintenir les gens à domicile, il faut que la première ligne soit coordonnée. C’est ce qui explique, au budget 2015, notre volonté d’accroître les moyens destinés au réseau de santé Abrumet. Le but est de renforcer, de consolider et de structurer le réseau de première ligne, pour disposer d’outils et de moyens qui permettent aux gens de rester à domicile plutôt que d’aller en maison de repos.
M. Gaëtan Van Goidsenhoven (MR).- Attendez-vous un impact significatif à la suite de ce premier geste ? Est-ce le début d’une stratégie à plus large spectre qui, à elle seule, permettra l’accroissement du nombre de lits MRS ? D’autres actions peuvent être entreprises dans le domaine du logement, comme les logements kangourous ou les aides à domicile.
Il est entendu qu’il s’agit d’un travail de longue haleine. Néanmoins, je ne doute pas qu’il fera l’objet de toute votre attention.
Pour retrouver le texte dans son intégralité, cliquez ici.
CRI n°11 – 06/02/2015, pp. 4-7