Interpellation jointe de M. Gaëtan Van Goidsenhoven adressée à M. Charles Picqué, Ministre-Président du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale en charge des Pouvoirs publics, de l’Aménagement du territoire, des Monuments et Sites, de la Propreté publique et de la Coopération au développement
concernant les mesures prises pour sécuriser les commerces bruxellois à l’approche des fêtes de fin d’année.
À l’approche des fêtes de fin d’année, nos commerçants sont extrêmement sollicités. À décembre et ses fêtes succèdent les soldes de janvier. Malheureusement, cette période d’afflux important dans les magasins s’accompagne d’une recrudescence du vol à l’étalage. Il arrive bien souvent que des marchandises soient dérobées durant cette période de l’année. Les chiffres de la police le prouvent chaque année. Les commerçants sont trop occupés pour être attentifs aux personnes mal intentionnées.
Il y a quelques semaines, la presse se faisait déjà l’écho des premiers incidents. Au cours du mois de novembre, la FEDIS pointait du doigt cette recrudescence des vols à l’étalage pour la première moitié de l’année 2009. Pour tenter de contrer cette tendance, la FEDIS exigeait, par ailleurs, de la part des autorités policières et judiciaires, davantage de mobilisation à l’approche de cette importante période d’afflux dans les magasins.
Dans les articles dernièrement parus à ce sujet, on apprend que les petites boutiques sont de plus en plus visées par les cambrioleurs. Si les grandes surfaces restent la cible privilégiée des malfrats, malgré des systèmes de vidéosurveillance performants, les petits commerces ne sont malheureusement pas en reste. Il est d’autant plus facile de s’y emparer de marchandises que la surveillance est bien souvent rudimentaire, faute de budget.
La police et le Parquet de Bruxelles confirment cette tendance mise en avant par la presse régionale. Ils parlent eux aussi d’une nette augmentation de ces pratiques depuis quelques semaines. Selon eux, les malfrats ne sont plus aussi courageux puisqu’ils s’attaquent davantage aux petits commerces, plus fragiles et plus faciles à braquer. Enfin, ils redoutent que « décembre batte tous les records ».
Par ailleurs, la presse nous informe aussi du profil des auteurs et de leurs procédés. Il semblerait que les auteurs de ces délits soient de plus en plus audacieux. Il y a peu, des « bandes urbaines » se sont rendues coupables de vols à l’étalage organisés et ce, en plein jour. Plusieurs magasins de la rue Neuve et de l’avenue de Stalingrad au centre-ville ont été vandalisés en quelques minutes par des dizaines de prévenus.
Je suis, par ailleurs, certain que les journaux parus le 9 décembre ne vous ont pas échappé. Le baromètre Atrium 2010 y a été publié. Il relève lui aussi de gros soucis de sécurité dans les artères commerciales bruxelloises. La rue Neuve est particulièrement pointée du doigt. Elle est régulièrement le théâtre de violents vols à l’étalage et de bagarres entre bandes qui saccagent les magasins. Les commerçants s’expriment et s’adressent aux autorités. Ils craignent que ces incidents ternissent l’image de leur artère.
Vous n’ignorez pas non plus que ce sont les autorités régionales qui gèrent, via les antennes Atrium et en partenariat avec les associations de commerçants, les propriétaires, les investisseurs et les pouvoirs locaux, le développement des noeuds commerciaux de notre capitale. Et qu’en matière de prévention, la Région a elle aussi, un travail à fournir. Nous ne pouvons ignorer cette insécurité croissante qui règne chez nos commerçants. Quel est votre programme d’intervention pour entériner ces pratiques au plus vite ? Quels sont vos objectifs en matière de sécurisation des commerces bruxellois ?
Quelles sont les initiatives mises en place en réaction à ces derniers événements ? Quels moyens la Région a-t-elle déployés pour endiguer cette insécurité à la veille des fêtes de fin d’année ? Que va faire la Région pour montrer son soutien aux commerçants ? Où en est la concertation avec les antennes Atrium et les associations de commerçants, les propriétaires et les pouvoirs locaux, qui défendent les intérêts premiers de ces chalands. Avez-vous pris des contacts avec les intervenants ? Quelles pistes d’action ont-elles été dégagées lors de ces réunions ? Qu’avez-vous mis en place conjointement avec ces dix associations ?
Réponse : Chaque année, on m’interroge sur le système de Télépolice et je répète presque inlassablement la même chose. Nous avons eu plus tôt un débat sur l’organisation policière. Certains étaient effrayés par l’idée d’une police régionale, mais on demande que la Région intervienne dans le champ d’action des zones de police. Ce n’est pas la première fois que je dis dans cette commission que la Région ne peut pas tout faire et qu’elle fait déjà beaucoup dans le champ de la prévention, ainsi qu’avec Atrium.
Auparavant, les communes étaient des structures administratives chargées de la police locale et il existait une relation plus évidente entre la Région et les communes concernant la sécurité. Les communes constituent maintenant une entité juridique distincte ayant un objet unique très précis. Cela pose la question juridique et financière de l’intervention de la Région dans le bon fonctionnement des zones de police.
Si, demain, la Conférence des bourgmestres me dit que la Région ne doit plus subventionner les agents de prévention ou les contrats de sécurité, car ils souhaitent agir autrement, je serai ouvert au débat. Cependant, nous n’allons pas nous substituer aux zones de police. Il me semble que Télépolice est une initiative qui doit être prise par l’organe compétent, à savoir la commune ou la zone de police. Il ne s’agit pas de fuir nos responsabilités.
Par ailleurs, l’équipement des zones de police revient au ministre de l’Intérieur. Il n’est pas du ressort de la Région d’investir dans des commissariats ou des lieux privés, comme les commerces. De même, la coordination de la technoprévention relève du ministère de l’Intérieur. Nous témoignons de notre solidarité au travers des contrats de prévention et de sécurité, du financement des communes qui permet le financement des zones de police, etc.
Par ailleurs, le système Télépolice ne fait pas l’unanimité. Dans la zone de Polbru, on atteint 76% de fausse alertes. Mme Lemesre, vous avez posé la même question au Collège de la zone et on vous a répondu que cette proportion atteignait même le chiffre de 81%.
Pour retrouver le texte dans son intégralité, cliquez ici. Octobre 2009, pp. 42-55