INTERPELLATION DE M. GAËTAN VAN GOIDSENHOVEN À MME BRIGITTE GROUWELS, MINISTRE DU GOUVERNEMENT DE LA RÉGION DE BRUXELLES-CAPITALE, CHARGÉE DES TRAVAUX PUBLICS ET DES TRANSPORTS,
concernant « la disparition du parking de transit à Reyers ».
M. Gaëtan Van Goidsenhoven.- A priori, la nouvelle a de quoi surprendre quand on découvre via la presse qu’un parking de transit installé à la hauteur du site Reyers va être partiellement supprimé dès le début du mois de janvier 2014, ce qui représente une perte de 120 emplacements.
Récemment, alors que je vous interrogeais sur les extensions de capacité envisagées pour les différents parkings de transit situés dans la Région de Bruxelles-Capitale, et plus particulièrement sur l’extension de la capacité du parking Ceria, vous n’avez fait aucune allusion à cette réaffectation du parking Reyers, ce qui laissait sous-entendre qu’aucun changement ne devait être attendu pour ce parking, singulièrement pas de suppression.
Il semblerait qu’au sein du gouvernement, une certaine communication ait fait défaut, vu qu’un protocole aurait été signé au début de 2009 afin d’allouer le terrain régional de parking à la construction de logements. Il est évident qu’une telle décision ne peut être ignorée et qu’il était de la plus élémentaire logique de prendre en temps voulu les mesures nécessaires pour compenser les places de parking qui devaient être sacrifiées.
On serait tenté de dire que le gouvernement a préféré laisser dans l’ombre une décision qui, tôt ou tard, devait déboucher sur une situation embarrassante, vu que les parkings de transit représentent une alternative incontestable à l’amélioration de la mobilité dans notre ville.
Vous comprendrez mon étonnement quand vous affirmez à la presse que votre cabinet n’a été informé du début des travaux que dans la seconde moitié du mois de décembre, et ce de manière informelle. Une décision existe depuis 2009 et, à en croire vos commentaires entre 2009 et 2013, la question de la réaffectation du parking Reyers n’aurait jamais été abordée au sein du gouvernement. Il est franchement difficile d’imaginer qu’aucune trace d’un dossier de cette relative importance n’existe au sein du gouvernement.
Il y a manifestement un hiatus au sein de la coalition olivier mettant en exergue, une fois de plus, que des désaccords profonds existent au sein de l’équipe gouvernementale, alors que la mobilité a été citée comme une priorité du gouvernement.
Comment expliquez-vous qu’une décision d’affectation du parking Reyers qui remonte à 2009 ne vous soit pas connue ? Pourquoi est-ce deux semaines avant la fermeture du parking que cette décision a été officiellement annoncée ?
Quelles solutions alternatives à court terme envisagez-vous de prendre pour compenser la disparition des places de parking qui étaient offertes aux navetteurs dans ce cadre jusqu’à fin 2013 ?
Je ne reviendrai pas plus généralement sur l’épineuse question des parkings de transit, pour laquelle le bilan gouvernemental est plus que nul et devient carrément négatif avec cette suppression.
Mme Brigitte Grouwels, ministre.- Avant de répondre à vos questions, je voudrais dire que nous avons été très proactifs et qu’il n’y a pas de problème à signaler pour le moment à cet endroit.
La décision d’affectation d’une partie du parking Reyers à du logement a fait l’objet d’un protocole d’accord entre le ministre-président, le ministre des Travaux publics et la secrétaire d’État en charge du Logement le 5 juin 2009.
La décision du gouvernement du 11 juin 2009 approuve le projet d’arrêté de désaffectation partielle du terrain du parking pour construire des logements sociaux. Cet arrêté du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale relatif à la désaffectation d’une partie du parking « ReyersColonel Bourg » sur le territoire de la commune de Schaerbeek a été publié au Moniteur belge le 16 octobre 2009.
Cette décision du gouvernement permet également de conserver l’exploitation complète du parking de transit Reyers en attendant qu’une localisation transitoire soit réalisée.
Concernant la création d’un parking provisoire permettant de garder une capacité de 300 places lors de la fermeture de la zone dédiée à la Société du logement de la Région bruxelloise (SLRB), cette décision a fait l’objet d’une étude de faisabilité par Bruxelles Mobilité, suivie d’un plan pour la demande d’un permis mixte d’urbanisme et d’environnement.
Le permis d’environnement a été refusé par Bruxelles Environnement et Bruxelles Mobilité a déposé un recours contre cette décision afin de pouvoir ouvrir le parking provisoire le plus rapidement possible.
On parle d’un parking à ciel ouvert « provisoire » ou « transitoire » car, à plus long terme, le parking de transit devra être intégré dans une réflexion sur les entrées de ville en cohérence avec le réseau de transport public.
Dans un premier temps, un parking de 60 places a été installé. La solution proposée est de louer un terrain pour porter la capacité de stationnement à 130 places (les 60 existantes plus 70 nouvelles places). La réalisation de ce projet nécessitera l’introduction d’un dossier de demande de permis d’environnement.
La commune a en outre aménagé dans l’avenue Georgin une aire de stationnement, avec marquages et signalisation, réservée aux poids lourds. Celle-ci n’est pas saturée. Les camions du parking Reyers utilisent manifestement cette nouvelle zone de stationnement.
Quant aux 60 places existantes destinées aux voitures, celles-ci sont utilisées mais le parking n’est pas saturé. Nous travaillons à l’augmentation de cette capacité de stationnement.
M. Gaëtan Van Goidsenhoven.- Si j’ai bien compris, tout est effectivement sous contrôle. Le parking de transit devra être intégré dans une réflexion qui n’a pas encore eu lieu. À l’heure actuelle, nous pouvons bénéficier de 60 places provisoires qui ont été trouvées sur le lieu même.
Je vous l’avoue, la situation devient difficile à suivre pour un parlementaire. J’imagine que nous connaîtrons encore bien des rebondissements en matière de mobilité, singulièrement dans le dossier des parkings de transit.
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CRI COM (2013-2014) n° 43, Février 2014, pp. 22-26