Interpellation concernant l’amélioration de la vitesse commerciale des trams et bus de la STIB.

INTERPELLATION DE M. GAËTAN VAN GOIDSENHOVEN À MME BRIGITTE GROUWELS, MINISTRE DU GOUVERNEMENT DE LA RÉGION DE BRUXELLES-CAPITALE, CHARGÉE DES TRAVAUX PUBLICS ET DES TRANSPORTS,

concernant « l’amélioration de la vitesse commerciale des trams et bus de la STIB ».

M. Gaëtan Van Goidsenhoven.- La vitesse commerciale est une thématique qui revient régulièrement dans nos débats. Essentielle, elle est également liée à ma précédente interpellation.

Afin d’améliorer la vitesse commerciale des bus et des trams de notre réseau régional, un montant assez important est consacré depuis quelques années au programme Vicom destiné à faciliter le déplacement des bus et des trams circulant en surface.

En réponse à une question de ma collègue Marion Lemesre en octobre 2011, vous aviez communiqué des chiffres se rapportant à la ligne de tram 7. Votre comparaison portait sur des chiffres de 2011 et de 2008. La vitesse commerciale était passée de 15,8 km/h en 2008 à 16,3 km/h en 2011 dans le sens Schaerbeek-Vanderkindere et à 17,6 km/h en direction du Heysel. Ces chiffres sont encore bien en deçà de ceux qu’on devrait atteindre, surtout si l’on établit des comparaisons avec les vitesses commerciales atteintes sur des réseaux étrangers.

Vous annonciez à l’époque qu’un budget avait été dégagé pour une centrale moderne MS12, mais qu’une seule personne était chargée du suivi du système Vicom, ce qui, selon vous, était insuffisant. Vous poursuiviez en disant que le système MS12 avait fait l’objet d’une évaluation approfondie, qui révélait de bons résultats sur les lignes de tram de la Moyenne ceinture.

Pour 2013, un budget est inscrit pour poursuivre le programme Vicom et l’étendre aux lignes qu’il n’englobe pas encore.

Quelle a été la vitesse commerciale de la ligne 7 en 2012 ? A-t-on observé une amélioration ?

Quelles sont les lignes de surface non encore suivies par le programme Vicom ?

Vous releviez, en octobre 2011, que 147 carrefours restaient à équiper pour les phases 1 et 2. Combien en reste-t-il ?

Outre le chantier prévu chaussée de Waterloo, d’autres doivent-ils voir le jour en 2013 pour améliorer la vitesse commerciale des bus ou trams ?

En dehors des lignes 39 et 44, qui affichent une belle performance, sur quelles lignes a-t-on pu enregistrer des améliorations significatives de la vitesse commerciale ?

[Interpellation jointe de Mme Danielle Caron]

Mme Brigitte Grouwels, ministre.- L’équipe de Bruxelles Mobilité qui est responsable de la programmation des feux de signalisation a été renforcée de trois nouvelles personnes. Le marché pour la centrale de gestion des feux de signalisation a été attribué. Par conséquent, la gestion des feux de signalisation pourra être améliorée à court terme.

Cette amélioration profitera à tous les modes de transport, et surtout au programme Vicom MS12. Il sera possible de réagir plus rapidement, d’évaluer l’efficacité de la grille des feux de signalisation implémentés et de procéder aux ajustements nécessaires.

Les chiffres auxquels vous faites allusion correspondent à la vitesse commerciale de la ligne 7 durant l’heure de pointe du matin. Sur une base comparable, la vitesse commerciale de la ligne 7 atteint 16,6 km/h dans le sens Heysel-Vanderkindere et 17,6 km/h en direction du Heysel.

Il y a donc eu une légère amélioration, à tout le moins dans un sens, mais celle-ci est en réalité liée à la rationalisation des arrêts de tram dans le secteur De Wand/Pavillon chinois. Les sections couvertes par la télécommande des feux enregistrent, quant à elles, des gains encore insuffisants pour pouvoir donner lieu à un nouveau calcul des horaires.

Les lignes dont les carrefours doivent encore être équipés du système Vicom MS12 sont les lignes 71 (partiellement), 63, 62, 95, 55, 19, 87, 64, 92 (partiellement), 82 et 46. À l’heure actuelle, 102 carrefours sur 208 doivent encore être équipés.

Outre le chantier de la chaussée de Waterloo, d’autres travaux importants sont prévus cette année afin d’améliorer la circulation et la régularité des transports publics. Plusieurs chantiers ont déjà débuté. Place Simonis, le terminus a été amélioré et des bandes réservées aux bus sont mises en place pour plusieurs lignes de la STIB et de De Lijn. Chaussée de Gand, un site propre a été installé pour la ligne de tram 82. Dans l’avenue Charles Woeste, l’optimalisation du site propre du tram a été réalisée.

Les chantiers sur le point d’être lancés sont :

– le réaménagement de la chaussée de Wavre, de l’avenue du Maelbeek et des environs du square Forte dei Marmi, où la fluidité de circulation des lignes de bus 34, 59, 60 et 80 sera améliorée ;

– des adaptations à la hauteur de la ligne de bus 34 dans la chaussée de Wavre ;

– des bandes réservées aux bus de la ligne 36 dans l’avenue d’Auderghem ;

– le réaménagement du terminus et des environs de la station Herrmann-Debroux pour la ligne de bus 41.

Les permis ont été délivrés pour l’ensemble de ces projets. La coordination des travaux est en cours.

Des permis sont attendus à court terme pour plusieurs autres projets. Ceux-ci permettront d’établir le planning des travaux pour les chantiers suivants :

– avenue Louis Bertrand, la ligne 66 bénéficiera d’une meilleure circulation ;

– la rue Jacques de Lalaing, dans le Quartier européen, sera réaménagée. Celle-ci est desservie par plusieurs lignes de la STIB et de De Lijn qui rencontrent chaque jour des perturbations ;

– le carrefour Bréart-Lombardie sera adapté afin de faciliter le passage du tram 81 ;

– le réaménagement de la zone autour de la place Rogier va débuter. Une bande réservée aux bus est prévue dans les deux sens sur toute la longueur de la Petite ceinture.

Enfin, plusieurs demandes de permis sont en cours. En fonction du résultat de ces demandes, les avenues Buyl, de l’Hôpital français et des Croix de Feu feront l’objet de travaux visant à améliorer la vitesse commerciale.

L’année 2012 a vu diverses réalisations en faveur des transports publics, et certains nouveaux sites protégés, comme celui de l’avenue des Cerisiers à Schaerbeek, ont amené un réel progrès.

La ligne de bus 95 est suivie depuis l’automne par le nouveau système d’aide à l’exploitation Phoenix. Comme vous l’avez correctement observé, cet outil offre des possibilités de régulation de la ligne. Il faut néanmoins noter que le fonctionnement de cet outil de gestion du réseau sera toujours dépendant de l’intensité et des aléas de la circulation.

Les sites propres aménagés à différents endroits de l’avenue de la Couronne ont permis de diminuer la durée du trajet des véhicules de la STIB qui y circulent, un gain de temps perceptible par le voyageur qui s’est traduit dans l’économie générale de la ligne. Ainsi, à l’heure de pointe du matin, le trajet du Cimetière d’Ixelles à la place Blyckaerts s’effectue en 13 minutes, contre 16 auparavant. Dans le sens opposé, le gain est d’une minute. Cette ligne est la seule dont la création de sites propres a été suffisamment importante et efficace pour compenser la baisse tendancielle de la vitesse du réseau.

Je songe aux autres sites propres situés dans la continuité de ces lignes, et notamment rue d’Idalie, chaussée de Boondael ou avenue de la Sauvagine. Là, les gains de temps n’ont pas pu être réinjectés dans de meilleures fréquences, puisqu’au même moment, la STIB perdait le terminus situé à la Bourse et devait opter pour un trajet plus long dans le centre-ville, qui a consommé le gain réalisé ailleurs sur l’itinéraire.

L’efficacité de l’axe de l’avenue de la Couronne ne doit toutefois pas occulter plusieurs constats inquiétants. Les premiers mois après la mise en service du site propre, la STIB avait enregistré un gain plus important. La situation s’est néanmoins partiellement dégradée par la suite et, à la rentrée 2012, les horaires ont été adaptés en tenant compte d’une baisse de la vitesse commerciale. Comme cette augmentation de temps de parcours nécessite d’injecter plus de bus sur le circuit, pour assurer la même fréquence, la STIB a dû diminuer l’offre de la ligne 63 pour y récupérer des bus articulés.

Cette hausse des temps de parcours concerne tant d’autres tronçons de la ligne, comme la rue du Trône, que la partie en site propre. Les raisons en sont l’occupation fréquente du site propre par des véhicules tiers, y compris parfois même en stationnement, et la hausse générale de la fréquentation, qui s’accompagne d’un plus grand temps d’immobilisation aux arrêts, suite à l’affluence.

La ligne 95 est, à ce titre, avec les lignes 71 et 84, une des lignes bus les plus préoccupantes pour l’instant.

Dans l’absolu, la vitesse générale de la ligne 95 reste particulièrement faible : 13,2km/h à l’heure de pointe. Seuls 81,5% des bus atteignent les critères de ponctualité requis pour la certification, ce qui en fait la huitième ligne la moins performante du réseau bruxellois en termes de vitesse commerciale, alors qu’elle est la deuxième ligne la plus fréquentée de Bruxelles.

Ces différents constats fondent la réflexion inscrite dans le nouveau contrat de gestion de la STIB. Le souhait que nous y exprimons est de tendre vers une vision encore plus volontariste pour traiter des lignes dans leur totalité, une condition nécessaire pour assurer vitesse et régularité. Des objectifs précis visent à relever la vitesse et la ponctualité des lignes. Ceci ne pourra être réalisé qu’avec la collaboration de toutes les parties et en particulier de la Région, des communes et des zones de police. 

M. Gaëtan Van Goidsenhoven.- La situation et son évolution sont peu engageantes. Il reste onze lignes à équiper du système Vicom et 102 carrefours à équiper sur les 208 prévus. La progression est donc modeste, alors que Vicom existe depuis un certain nombre d’années.

De surcroît, l’amélioration de la vitesse commerciale sur la ligne 7 n’est due, selon vos affirmations, qu’à des aménagements des arrêts.

Il y a du pain sur la planche. Au-delà du témoignage de votre volonté, il faudra trouver les moyens qui permettront d’atteindre ces buts, certes louables, mais encore très éloignés des attentes des usagers bruxellois.

[Intervention de Mme Danielle Caron]

 

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CRI COM (2012-2013), Février 2013, pp. 28-35