Proposition de résolution visant à soutenir la candidature de la Région de Bruxelles-Capitale au « Réseau des villes créatives » de l’UNESCO

PROPOSITION DE RÉSOLUTION 
visant à soutenir la candidature de la Région de Bruxelles-Capitale au « Réseau des villes créatives » de l’UNESCO

Proposition déposée par : M. Gaëtan VAN GOIDSENHOVEN, Mmes Françoise SCHEPMANS et Jacqueline ROUSSEAUX

 

Développements

Le « Réseau des villes créatives » est une initiative qui a été lancée en 2004 par l’UNESCO et qui compte aujourd’hui 34 cités-membres réparties à travers le monde (entre autres, Dublin, Bologne, Edimbourg, Nagoya, Buenos Aires, Shanghai, Bologne et Sydney). L’objectif principal de ce projet est de mettre en valeur, d’une part, le rôle moteur de la créativité dans le développement économique, social et culturel de collectivités urbaines, et, d’autre part, de favoriser les partenariats de collaboration entre ces dernières.

Les créateurs contribuent à l’évolution des modes de vie en proposant de nouveaux usages de l’espace qui influencent la sociabilité, les services, les modes de travailler, de se déplacer, d’habiter et de se divertir, il s’agit de décider quelle place réserver aux créateurs. Leur présence au sein des territoires paupérisés, souvent périphériques, s’affirme souvent comme un levier de développement d’un point de vue culturel, social et économique, contribuant à transformer le territoire et son identité. Par ailleurs, la production et la diffusion de manifestations culturelles (festivals, spectacles, expositions) génèrent des dynamiques urbaines qui enrichissent la vie de quartier. Dans toute société, on peut considérer que les artistes sont des vecteurs du lien social et des initiateurs de projets et d’activités.

Le développement d’une ville créative passe par la planification publique de la culture qui irrigue de manière transversale l’ensemble des interventions publiques (santé, éducation, tourisme, urbanisme,…). Son développement induit également un marketing urbain qui considère la création comme un moteur de consommation et met en avant le pouvoir d’attractivité d’une offre culturelle urbaine. Enfin, il convient d’acquérir et de pérenniser une production et un savoir-faire local (artistique, artisanal, industriel) qui favorisent les échanges et les collaborations avec le tissu socio-économique et environnemental.

La création contribue au développement économique par :

 la valorisation et la restauration du patrimoine bâti et des espaces publics ;

 la réalisation d’institutions culturelles et de projets architecturaux novateurs ;

 l’organisation de manifestations éphémères, expositions et autres festivals.

De l’activité culturelle découlent des effets positifs sur le tourisme et les industries de loisir. Elle s’inscrit dans une stratégie économique dont l’attractivité est le maître mot et qui offre aux activités créatrices, le rôle moteur qu’ont perdu les industries manufacturières moribondes. A cet égard, citons des villes pionnières en la matière comme Bilbao, Glasgow et Barcelone.

La culture est devenue en quelques années un secteur économique régénérateur, un instrument d’aménagement du territoire et un support de marketing urbain. Par ailleurs, une métropole doit s’engager dans une politique qui lui permet de se positionner parmi les « villes créatives » dans le cadre d’une société de la connaissance de plus en plus internationale. Les industries culturelles et créatives (ICC) disposent d’un important potentiel de croissance et d’emplois. 2,6 % du PIB de l’Union européenne proviennent de ce secteur. Les ICC procurent des emplois de qualité à quelque 5 millions de citoyens européens. Un chiffre en croissance annuelle de 4,8 %!

Le « Réseau des villes créatives » institué par l’UNESCO s’articule autour de sept thématiques distinctes que sont la littérature, le cinéma, la musique, l’artisanat et les arts populaires, le design, les arts numériques et la gastronomie. L’intérêt de participer au « Réseau des villes créatives » est à la fois certain et pluriel. Citons une série de motivations mises en valeur par ladite organisation internationale :

 la reconnaissance internationale de la tradition d’innovation mais aussi des structures créatives d’une ville, avec la possibilité de retombées complémentaires au niveau socio-économique, urbanistique, culturel et touristique ;

 le partage des connaissances techniques, des expériences et des bonnes pratiques au sein du réseau international, pour les acteurs publics et privés ;

 la mise en commun d’idées, d’outils et de moyens pour cultiver l’innovation au coeur du développement ;

 le redéploiement urbain par le développement de pôles locaux d’excellence ;

 la promotion de la diversité des produits culturels sur les marchés nationaux et internationaux.

A l’instar de Montréal et de Berlin qui ont été reconnues comme « Villes UNESCO du design » pour récompenser et appuyer leurs stratégies de soutien à l’industrie créative et ses effets leviers pour les tissus métropolitains (création d’emplois, aménagements urbains, projets architecturaux, offres culturelles), à l’instar de Séville qui a été désignée « Ville UNESCO de musique » pour la mobilisation de son patrimoine artistique, la Région de Bruxelles-Capitale dispose également de sérieux atouts à faire valoir au sein et en dehors de ses frontières. Le gouvernement bruxellois ne s’est du reste pas trompé sur ce constat lorsqu’il a lancé en 2006 « L’année de la mode et du design », suivie en 2012 de « L’année de la gastronomie », qui ont mis à l’honneur deux grands secteurs à haut potentiel de l’économie régionale et, surtout, le savoir-faire de leurs nombreux acteurs. Au croisement d’influences de tous horizons, ouverte à la novation et aux courants créatifs, notre Ville-Région ne manque pas de sources d’attractivité et de développement à promouvoir.

Soucieux de compléter les efforts déjà fournis par le gouvernement mais aussi d’appuyer la tradition historique de coopération avec l’UNESCO, les auteurs de la présente proposition de résolution proposent de renforcer la dynamique de valorisation du potentiel bruxellois, par une candidature de notre Région au « Réseau des villes créatives ». La Région de Bruxelles-Capitale a tout intérêt, en tant que capitale européenne, de demander la reconnaissance de ses richesses auprès de l’UNESCO, comme elle l’a déjà fait par le passé, notamment en proposant l’inscription au patrimoine de l’UNESCO de la hêtraie cathédrale en Forêt de Soignes ou encore de l’Ommegang.

La candidature au « Réseau des villes créatives » de l’UNESCO nécessite en premier lieu de choisir une thématique unique d’adhésion. Il est proposé de lancer une étude prospective pour définir le domaine pour lequel les retombées positives seraient les plus importantes. Sur la base d’un choix stratégique et objectivé, le MinistrePrésident devrait prendre la tête d’un comité de pilotage associant les bourgmestres de l’ensemble des communes bruxelloises et toutes les forces vives concernées, en ce compris les représentants sectoriels (publics et privés), pour définir, rédiger et présenter un dossier de candidature finalisé auprès de l’UNESCO. La reconnaissance internationale de la Région bruxelloise comme pôle de créativité est déjà une réalité, mais en nous inscrivant dans le sillage de la dynamique onusienne, nous pourrons renforcer sans équivoque le moteur de notre développement culturel, social et économique.

PROPOSITION DE RÉSOLUTION

visant à soutenir la candidature de la Région de Bruxelles-Capitale au « Réseau des villes créatives » de l’UNESCO

Le Parlement de la Région de Bruxelles-Capitale,

Considérant le rôle moteur de la créativité et de la novation dans le développement social, économique et culturel de la Région bruxelloise, par le biais de ses acteurs publics et privés ;

Considérant les nombreux atouts régionaux et les différents programmes qui ont déjà été mis en oeuvre pour en assurer leur promotion, à l’instar de « L’année de la Mode et du Design » initiée en 2006 et de « L’année de la Gastronomie » lancée en 2012 ;

Considérant les retombées positives qui découleraient de la reconnaissance par l’UNESCO de la créativité bruxelloise, ainsi que des partenariats internationaux mis en oeuvre dans le cadre du « Réseau des villes créatives » ;

Considérant que la Région de Bruxelles-Capitale a tout intérêt, en tant que capitale de l’Europe, de demander la reconnaissance de ses richesses auprès de l’UNESCO, comme elle l’a déjà fait par le passé, notamment en proposant l’inscription au patrimoine de l’UNESCO de la hêtraie cathédrale en Forêt de Soignes ou encore de l’Ommegang ;

Demande au Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale :

 de lancer une étude prospective pour déterminer la thématique de partenariat pour laquelle les retombées positives seraient les plus importantes dans le cadre d’une participation au « Réseau des villes créatives » ;

 de créer un comité de pilotage, sous l’égide du Ministre-Président, associant les bourgmestres de l’ensemble des communes bruxelloises et toutes les forces vives concernées, en ce compris les représentants sectoriels (publics et privés), pour définir, rédiger et présenter un dossier de candidature finalisé auprès de l’UNESCO ;

 d’être régulièrement informé du suivi de la présente résolution.

Gaëtan VAN GOIDSENHOVEN
Françoise SCHEPMANS
Jacqueline ROUSSEAUX

 

Pour retrouver la proposition dans son intégralité, cliquez ici.
A-399/1-2012-2013, 17 mai 2013, 5 p.

Pour retrouver les débats parlementaires autour de cette proposition, cliquez ici.
CRI 1 (2013-2014), Octobre 2013, p.33