Interpellation concernant l’achat du bâtiment Citroën situé le long du canal

Interpellation jointe de Monsieur Gaëtan VAN GOIDSENHOVEN, Député, adressée à M. Rudi VERVOORT, Ministre-Président du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale, chargé des Pouvoirs locaux, du Développement territorial, de la Politique de la Ville, des Monuments et Sites, des Affaires étudiantes, du Tourisme, de la Recherche scientifique et de la Propreté publique

concernant « l’achat du bâtiment Citroën situé le long du canal ».

[Interpellation principale de M.Arnaud PINXTEREN]

[Interpellation jointe de M. Arnaud VERSTRAETE]

M. Gaëtan Van Goidsenhoven (MR).- Depuis son intronisation, ce gouvernement a fait part de sa volonté de créer une institution muséale sur le site du garage Citroën place de l’Yser. Ceci est d’ailleurs intégré dans l’accord gouvernemental.

Nous avons appris par voie de presse votre annonce officielle, depuis la ville de Cannes, de l’achat par la Région de ce bâtiment emblématique ainsi que de la relocalisation du garage automobile dans un autre lieu. Nous aimerions vous entendre à propos de cette nouvelle évolution dans ce dossier qui retient l’attention de bon nombre de Bruxellois.

Si, aujourd’hui, votre gouvernement signe avec Citroën, c’est bel et bien parce qu’il a été démontré par des études muséales et techniques que ce site était tout à fait conçu pour accueillir des collections. Pourrions-nous disposer d’une copie de ces études ?

Dans l’échange d’amabilités qui a prévalu entre vous et certains autres responsables politiques, mais également des experts issus du monde des musées, les opposants à l’idée de créer un musée dans le site Citroën place de l’Yser ont expliqué que l’immeuble, trop lumineux, nécessiterait de coûteux aménagements pour, le cas échéant, protéger les œuvres exposées.

Sachant combien les finances régionales sont précaires, je pars du principe que la décision d’achat du bâtiment a été prise en toute connaissance de cause. C’est pourquoi j’en reviens au sujet essentiel des études lancées par la Région en vue de définir un programme réaliste d’occupation du site Citroën, et d’y consacrer un certain nombre d’espaces à l’accueil d’un musée.

Je ne saurais imaginer que vous avez acquis ce bâtiment pour ensuite vous interroger quant aux projets qui pourraient y être développés.

Pourriez-vous mieux nous éclairer quant aux procédures de concertation avec les milieux culturels bruxellois dans le cadre de ce projet, de même qu’avec les dépositaires de collections qui pourraient être présentées à l’avenir dans ce bâtiment si singulier du patrimoine bruxellois ?

J’aborderai aussi l’annonce faite d’une nouvelle localisation de Citroën sur le terrain adjacent au centre de transport international routier (TACT), situé dans un quartier en plein développement. Je persiste à penser qu’il est regrettable de réserver une telle parcelle pour y développer un garage automobile. Un tel usage de cette réserve foncière – qui attend depuis plus de dix ans une affectation, suite à la gestion chaotique du dossier du Brussels International Logistic Center (BILC) – me semble une occasion manquée.

Voilà une parcelle qui aurait pu accueillir une fonction plus noble, plus en phase avec les défis environnementaux d’aujourd’hui qu’un simple espace de vente et d’entretien de voitures, quelles que soient les modalités selon lesquelles il pourrait être réalisé.

Dans quel délai cette installation de Citroën est-elle prévue ? Combien de nouveaux emplois seront-ils créés sur cette parcelle par l’arrivée de Citroën ? Pour rappel et à titre de comparaison, à l’époque du projet du BILC, le gouvernement y prévoyait la création de 700 emplois. 

[Interpellation jointe de M. Hamza FASSI-FIHRI]

[Interpellation jointe de M. Paul DELVA]

[Interpellation jointe de Mme Cieltje VAN ACHTER]

[Intervention de Mme Julie DE GROOTE]

[Intervention de M. Fabian MAINGAIN]

[Intervention de Mme Caroline PERSOONS]

[Intervention de M. Willem DRAPS]

M. Rudi Vervoort, ministre-président.- Le projet d’implanter un musée d’art moderne et contemporain sur le site des établissements Citroën en bordure de canal figure en bonne place dans l’accord de majorité. Il correspond à un ensemble de décisions prises lors du séminaire gouvernemental d’Ostende, tout comme d’autres projets emblématiques qui suivent, eux aussi, leur bonhomme de chemin.

Dans le cadre de projets de cette envergure, chaque étape est importante. Il faut pouvoir garder le cap face aux réactions, qui sont de trois types : ceux qui ont peine à cacher leur opposition au projet, ceux qui entrevoient tous les problèmes – obligeant le gouvernement à chercher des solutions -, et ceux qui expriment leur enthousiasme face au développement d’un projet de cette envergure. 

Ce bâtiment focalise en effet toutes les attentions. Une décennie s’est écoulée, M. Draps, depuis que Pétitions-Patrimoine a marqué sa préoccupation par rapport à celui-ci.

Nous avons eu écho des questions de Citroën quant au maintien de son activité dans un bâtiment surdimensionné depuis de nombreuses années. Celui-ci ne correspond en tout cas plus au standard d’un showroom au 21e siècle.

D’autres acquéreurs potentiels étaient intéressés par ce site, mais Citroën n’a pas fait le choix de vendre son bâtiment à un promoteur privé. La Région se serait alors trouvée devant un fait accompli.

Même ceux qui s’opposent au projet de musée devraient se réjouir de la possibilité pour les pouvoirs publics d’acquérir ce bâtiment. Sans cela, comment aurions-nous pu débattre des divers volets du projet ? Il est rare qu’un pouvoir public ait la capacité d’acquérir un bien aussi emblématique, offrant une telle valeur commerciale et patrimoniale, et une possibilité de développement immobilier dans la zone du canal. Rappelons que ladite zone est en profonde mutation et que la pression immobilière y est de plus en plus forte.

Grâce au Plan canal, nous avons la maîtrise sur 300 hectares de patrimoine immobilier, mais d’autres acteurs surgiront. L’objectif des pouvoirs publics est de peser sur le développement immobilier pour qu’il ne se produise pas dans la monofonctionnalité, mais bien dans le respect des intentions exprimées dans notre déclaration de politique régionale.

Ce projet répond non seulement au besoin de valoriser des collections reléguées depuis trop longtemps dans les caves fédérales, mais également à la nécessité de redynamiser une partie de Bruxelles. Il a un énorme potentiel sur le plan de la cohésion sociale, de l’emploi et de l’aménagement du territoire.

L’installation d’une grande institution culturelle à cet endroit devrait créer un effet de levier pour cette partie de la ville.

L’idée est de relier les deux rives et je pense qu’il s’agit d’un élément de cohésion sociale important. Dans le cadre d’une infrastructure culturelle à vocation internationale, l’intérêt était également de marquer la préférence pour cet endroit plutôt que pour des zones plus évidentes de la Ville comme le Cinquantenaire.

Dans le cadre de la régionalisation du tourisme, notre idée est aussi d’amplifier l’offre touristique au niveau régional.

Dès le départ, nous avons fait part de notre volonté au groupe PSA Peugeot Citroën d’acquérir la totalité du site. Cela nous semblait en effet plus cohérent mais le groupe aurait pu décider de ne nous en vendre qu’une partie et de développer un projet sur la partie restante. C’est donc sur la totalité du site que porte la transaction.

Ces négociations ont abouti à un accord qui sera concrétisé devant notaire avant l’été. Le choix d’implantation du nouveau musée d’art moderne et contemporain est donc confirmé pour nous. C’est bien la place de l’Yser qui devra l’accueillir.

À cet égard, nous sommes bien entendu en contact avec le centre Wiels, tout comme ce fut le cas avec un grand nombre d’acteurs, même universitaires.

Cette démarche est la plus ouverte possible mais il convient de ne pas brûler les étapes du processus. Tant que nous n’avons pas acheté le bâtiment, déterminer ce que nous allons réaliser concrètement n’a pas beaucoup de sens.

Les discussions avec PSA Peugeot Citroën ont également porté sur le maintien des activités du groupe à Bruxelles. La volonté était évidemment de trouver une solution qui maintienne une activité économique dans notre Région, plus précisément sur le terrain adjacent au centre de transport international routier (TACT), détenu par le Port de Bruxelles et situé dans la même zone de chalandise.

L’étude de programmation qui permettra de restructurer le site de l’Yser et celle relative au développement du projet culturel, tant dans sa forme juridique que dans son contenu muséal, vont à présent pouvoir démarrer.

D’aucuns interprètent la situation en disant qu’il n’y aura pas de projet et qu’on avance à l’aveuglette. Ce n’est pas le cas. Nous devons maintenant passer à une phase de réflexion plus avancée quant aux contraintes économiques du projet, par exemple. Tout devra être envisagé à la lumière de l’équilibre économique du projet.

L’acquisition, soit dit en passant, ne grève pas directement les finances régionales. Il n’y a pas d’allocation budgétaire, puisque c’est la Société d’acquisition foncière (SAF) qui sera acquéreur du bâtiment. Je souhaite être clair sur ce point : la SAF, en tant qu’opérateur immobilier public régional sera propriétaire, elle achète et vend des terrains, cela fait partie de sa mission.

Nous en discuterons certainement au moment où nous vous présenterons les ordonnances relatives à la Société d’aménagement urbain (SAU) et au Bureau bruxellois de planification puisque nous voulons donner une autre forme à la SAF qui soit plus conforme et plus « transparente ». Aujourd’hui, nous travaillons évidemment avec les structures existantes, mais nous voulons un peu transformer le mode de gouvernance de la SAF.

J’en reviens à vos questions qui s’organisent autour de quatre sujets principaux :

1. la transaction en tant que telle ;

2. la relocalisation des activités de Citroën sur le TACT ;

3. le projet de réaffectation du site de Citroën ;

4. le projet de musée en tant que tel. 

Le groupe PSA Peugeot Citroën nous ayant demandé de garder le prix secret jusqu’à la signature de l’acte devant notaire, je ne peux pas vous livrer le montant de la transaction à ce stade.

Ce que je peux vous dire, c’est que ce prix a été calculé sur la base d’une contre-expertise réalisée de manière contradictoire par PSA Peugeot Citroën et la Région bruxelloise. Cette expertise a tenu compte de la volonté de la Région de développer un équipement culturel et des logements sur un site initialement industriel et commercial.

La valeur du site a été calculée sur la base :

– de l’inscription du projet de musée dans le cadre du redéploiement ambitieux du site de Citroën et de la relocalisation des activités du groupe PSA Peugeot Citroën à proximité ;

– du projet d’héberger le musée dans la salle d’exposition et d’utiliser une partie de l’aile industrielle pour les espaces structurants du musée ;

– de l’aménagement d’espaces complémentaires permettant la réalisation du projet ;

– de l’ouverture du musée sur la place de l’Yser et sur le quai de Willebroek, et de la création d’une place paysagère à l’intérieur de l’îlot ;

– de l’ouverture de l’intérieur de l’îlot vers les artères bordant le site ;

– de l’aménagement de l’intérieur d’îlot en tant que place urbaine, autour de laquelle un ambitieux programme de logements structurerait et stimulerait l’ensemble du quartier.

Ceci répond à une série de questions sur la répartition des affectations futures sur le site.

Cette étude a permis de chiffrer la valeur du foncier en tenant compte d’une affectation de 15.000m² existants et/ou à créer en équipement, et 40.000m² de logement. La vente s’effectue donc sur un calcul qui tient compte d’un programme de logement et d’un programme d’équipement dont le rendement est négatif.

Cette répartition reste, bien sûr, théorique et l’étude de définition que la SAF va tout prochainement lancer permettra d’affiner celle-ci.

La question du patrimoine sera bien évidemment intégrée à la réflexion ainsi que celle de la dépollution des sols.

Je voudrais rappeler qu’une législation s’applique en Région bruxelloise à ce sujet. L’expertise contradictoire est en cours, entre la SAF et le groupe PSA Peugeot Citroën, afin de déterminer la hauteur du problème de la dépollution des sols. Ceci aura bien évidemment un impact sur le prix de vente. Soit le propriétaire assume la dépollution, soit il ne l’assume pas et le coût défini en expertise contradictoire est déduit. C’est ce qui est prévu dans la législation.

Le groupe PSA Peugeot Citroën et la SAF travaillent encore à définir la hauteur de la dépollution des sols. Celle-ci doit évidemment être compatible avec les affectations futures. Il en a été tenu compte dans les négociations.

Une partie des activités du groupe PSA Peugeot Citroën sera donc transférée sur le TACT, une zone qui a vocation à accueillir des activités économiques. L’accord intervenu récemment comprend la signature d’un bail emphytéotique par le groupe PSA sur le site pour l’installation de ses activités commerciales.

Les activités de Citroën seront toutefois maintenues sur le site de la place de l’Yser, normalement jusqu’en janvier 2017, le temps de développer l’autre projet.

Sur base du schéma d’implantation du site réalisé par l’architecte portuaire, le conseil d’administration du Port de Bruxelles, en accord avec la Région, vient d’attribuer diverses missions à un bureau d’études.

La première est la réalisation d’un plan général d’aménagement de ce site de 71.571m² à vocation économique et industrielle. Ce plan prévoira :

– la réalisation d’une voirie à vocation logistique, partant de l’avenue du Port au niveau de l’entrée T6 du centre de transport international routier (TIR) et traversant le terrain d’est en ouest pour rejoindre la future voirie prévue par le projet de Plan particulier d’affectation du sol (PPAS) de Tour & Taxis en cours de finalisation ;

– les impétrants ad hoc le long de cette voirie ;

– l’aménagement des deux espaces verts centraux définis dans le schéma d’implantation, le premier d’une superficie d’environ 5.185m², le second d’une superficie d’environ 2.175m². Les abords immédiats de la petite gare devront également être traités.

Le plan comprend aussi une réflexion à propos de l’arrière du site qui sera donné en concession. Outre l’accès aux bâtiments des concessionnaires depuis la desserte locale située sur le terrain voisin, il faudra aussi y préserver une vue sur la petite gare de service depuis l’avenue du Port et assurer l’intégration au tissu urbain des bâtiments qui seront construits par les concessionnaires.

Cette voirie à vocation logistique, ainsi que l’aménagement de l’arrière du terrain, permettront au Port, en partenariat avec citydev.brussels, de louer les terrains non bâtis à des entreprises. Ces dernières pourront ensuite y réaliser des projets conçus par leurs propres architectes.

La conception de la voirie à vocation logistique, de la zone de recul verdurisée et des espaces verts devra se faire en concertation avec les auteurs du Plan Canal, l’Agence de développement territorial (ADT), l’administration du développement territorial du Service public régional de Bruxelles (Bruxelles Développement urbain) et l’administration de la mobilité du Service public régional de Bruxelles (SPRB). Une concertation sera également organisée avec les futurs concessionnaires si ces derniers sont connus.

La deuxième mission du bureau d’études désigné est une mission complète d’infrastructure comprenant un dossier d’avant-projet sommaire et définitif, un dossier de demande de permis, la coordination et les études techniques, le dossier d’exécution et le suivi des travaux pour la voirie et les espaces verts. Cette mission vient d’être attribuée aux bureaux Bas Smets et Greisch et devrait démarrer incessamment. La demande de permis pourrait être déposée trois mois après son  démarrage.

En ce qui concerne la réaffectation du site de Citroën, les données de base qui ont été prises en compte sont 15.000m² d’équipements culturels et 40.000m² de logements. La surface proposée à l’équipement culturel a été déterminée suite à des discussions avec les services scientifiques des Musées royaux des Beaux-Arts dans l’optique d’y exposer, notamment, les collections fédérales d’art moderne. Tant les surfaces nécessaires à l’exposition au public que les services annexes d’une infrastructure culturelle de ce type ont été intégrés à la réflexion. Il s’agit des services administratifs, des réserves, des espaces pédagogiques ou de la cafeteria, soit tout ce qui fait la programmation d’un musée tel qu’on la conçoit actuellement.

Maintenant qu’un accord a été conclu, même s’il ne sera concrétisé que dans les prochaines semaines, la SAF, qui acquiert le site, va pouvoir lancer l’étude de définition qui permettra d’affiner la répartition des surfaces et affectations et la manière de les intégrer – ou pas – aux bâtiments existants. Une série de paramètres doivent en effet être pris en compte, comme les qualités patrimoniales des bâtiments existants, les possibilités et le coût de leur réaffectation, la volonté de rendre le site traversant… Tous ces éléments pourront être examinés de manière approfondie en fonction des premières estimations de la distribution des espaces à l’intérieur des bâtiments.

Nous devrons ensuite mener une réflexion à propos des coûts et des investissements.

Nous avons compris que ce projet faisait l’objet d’enjeux politiques qui dépassent notre Région. Derrière le refus de certains figure le fait qu’ils ne veulent pas que Bruxelles définisse elle-même ce qu’elle estime être la meilleure implantation pour cette infrastructure.

C’est là où réside l’enjeu, il ne faut pas se le cacher. Quand on nous dit qu’il faut le placer là et pas ailleurs, c’est une manière de nous dire : « Ce n’est pas à vous de décider ».

En outre, le pari que nous faisons est que l’infrastructure va s’imposer d’elle-même. Ceux qui s’opposeront alors encore à cette idée paraîtront à la vraie lumière. Je préfère toujours parier sur le fédéralisme de coopération plutôt que sur le conflit dans ce type de dossier. Je pourrais vous parler longuement des visions développées par d’aucuns en ce qui concerne les programmes Beliris dans les années à venir. L’enjeu est que la Région soit l’actrice principale de son avenir et ne reste pas passive devant les décisions prises par les autres « pour son bien » avec un argument d’autorité.

Je ne suis pas partisan de cette passivité. Nous avons été élus et la majorité bruxelloise, au nom des Bruxelles, est bel et bien en mesure de définir quelles sont ses priorités et ses volontés de développement de notre Région.

Bien évidemment, les études réalisées par les étudiants en architecture constituent des éléments intéressants qu’il convient d’intégrer à la réflexion. Nous avons pris connaissance du travail effectué par Thomas Stroobants et son équipe du Centre Raymond Lemaire. Cette analyse constitue d’ailleurs un état des lieux de premier ordre qui figurera en bonne place parmi les sources analysées dans le cadre de l’étude de définition.

La Faculté d’architecture La Cambre Horta de l’ULB a également lancé cette année deux ateliers consacrés à la reconversion du site en musée d’art moderne et contemporain. Le travail des étudiants réalisé dans ce cadre est très intéressant et nourrira aussi la réflexion tout au long du processus. Comme demandé, l’étude permettra également d’affiner le calendrier d’interventions et proposera un processus participatif.

On ne peut pas se concerter sur rien. Tant qu’on n’avait pas la certitude d’acquérir ce bâtiment, cette concertation avait un caractère, certes intéressant, mais purement académique. Nous sommes aujourd’hui passés à une autre étape dans la concrétisation de ce projet.

[Intervention de M. Arnaud PINXTEREN]

M. Rudi Vervoort, ministre-président.- Nous souhaitons que ses suggestions soient intégrées à notre étude.

[Intervention de M. Arnaud PINXTEREN]

M. Rudi Vervoort, ministre-président.- Bien entendu. Même s’il s’agit de notre étude, ces propositions y seront intégrées.

Voilà donc pour les semaines et mois à venir.

Pour le projet de musée, nous devons réaliser une deuxième étude, afin de déterminer la forme juridique et le contenu de l’infrastructure culturelle.

L’hébergement de collections fédérales n’est qu’une possibilité parmi d’autres. J’ai également l’intention de lancer un appel aux propriétaires de collections privées et publiques. Les contacts informels que j’ai eus avec eux à ce sujet sont positifs.

La période de l’art moderne est aujourd’hui clôturée d’un point de vue artistique, tandis que celle de l’art contemporain continue à se créer. Les collections qui font aujourd’hui l’objet du débat sont les collections d’art moderne.

Bruxelles se trouve actuellement dans une situation assez enviable sur le plan du marché de l’art moderne et des collections. Nous sommes déjà entrés en contact avec des collectionneurs dans le cadre de ce projet.

L’étude permettra d’approfondir le concept que nous pourrons développer en matière d’art contemporain. Une série de collections se trouvent aujourd’hui dans l’ombre, qui ne demandent qu’à retrouver une visibilité publique. C’est dans ce cadre que nous travaillons.

En termes de calendrier, nous nous situons encore dans les délais fixés à la base et travaillons avec optimisme et détermination dans l’évolution de ce dossier.

[Intervention de M. Arnaud PINXTEREN]

M. Rudi Vervoort, ministre-président.- Oui, on l’a toujours dit.

[Intervention de M. Arnaud PINXTEREN]

M. Rudi Vervoort, ministre-président.- Non, mais il a été dit que cela allait grever directement le budget. Ce n’est pas le cas.

[Intervention de M. Arnaud PINXTEREN]

M. Rudi Vervoort, ministre-président.- Oui, ce sera conforme à ce que sera la Société d’aménagement urbain (SAU) après réforme de la SAF, c’est-à-dire qu’elle fonctionnera comme un coordinateur.

[Intervention de M. Arnaud PINXTEREN]

M. Rudi Vervoort, ministre-président.- Non, c’est pour la définition du prix. N’en déduisez pas que c’est le programme, mais nous devons bien négocier sur quelque chose. Nous avons l’idée d’y intégrer 15.000m² d’équipements et cela pèse sur le prix – positivement ou négativement, selon le point de vue -, puisque cela n’a pas la même valeur que le potentiel du site.

[Intervention de M. Arnaud PINXTEREN]

M. Rudi Vervoort, ministre-président.- De mémoire, il était question d’une surface de moins de 5.000m² destinée aux besoins du groupe PSA Peugeot Citroën.

[Intervention de M. Arnaud PINXTEREN]

[Intervention de M. Arnaud VERSTRAETE]

M. Rudi Vervoort, ministre-président.- Nous savons tous que le projet est réalisable, mais nous sommes face à un défi économique.

[Intervention de M. Arnaud VERSTRAETE]

M. Rudi Vervoort, ministre-président.- L’opération doit être rentabilisée avant d’aborder le projet et l’aspect économique proprement dits.

[Intervention de M. Arnaud VERSTRAETE]

[Interventiond e M. Mohamed AZZOUZI]

M. Gaëtan Van Goidsenhoven (MR).- Vous avez aujourd’hui levé un coin du voile. Néanmoins, si j’ai bien compris votre propos, une des motivations essentielles ayant présidé à l’acquisition du site était la sauvegarde du bâtiment. Or, il subsiste un doute dans mon esprit quant à votre volonté de démolir ou de préserver les ateliers, la partie industrielle du bâtiment. Vous parlez d’un projet de logement de 45.000m². Quelles sont vos vues en ce qui concerne l’avenir de ces ateliers ?

Par ailleurs, même si vous allez lancer la majorité des études dès à présent, vous aviez parlé d’études préalables à l’achat du bâtiment. Il serait opportun que nous puissions examiner ces études préalables afin de nous faire une idée des données objectives prises en compte pour décider de cette acquisition dont les chiffres ne peuvent être communiqués aujourd’hui.

Quels sont les éventuels contacts que vous avez (re)noués avec vos collègues du niveau fédéral et avec les responsables des musées fédéraux ? On sait qu’il y a eu quelques tensions avec M. Michel Draguet. Avez-vous eu l’occasion de reparler de ce projet avec lui ?

M. Rudi Vervoort, ministre-président.- Je n’ai pas de tensions avec M. Draguet. J’ai cru comprendre qu’il y en avait entre lui et le niveau fédéral.

M. Gaëtan Van Goidsenhoven (MR).- Dans la presse, M. Draguet s’est montré très critique à l’égard de ce projet. Il faut trouver les moyens de mettre les gens autour de la table. Cette méthodologie me semble intéressante. Des contacts ont-ils été (re)noués afin de faire progresser une discussion constructive et prometteuse ?

Vous avez également évoqué des propriétaires d’œuvres et de collections contemporaines. S’agitil de collections privées ou publiques ? On sait que des institutions comme la Communauté française ou d’autres pouvoirs publics sont propriétaires de collections d’art contemporain qui ne sont pas toujours stockées et mises en valeur de manière adéquate. Des contacts à ce sujet ont-ils été noués ou le seront-ils ? 

[Intervention de Mme Cieltje VAN ACHTER]

[Intervention de M. Arnaud PINXTEREN]

M. Gaëtan Van Goidsenhoven (MR).– Je partage cet avis. Il sera matériellement difficile de combiner une visite du port avec une visite du bâtiment Citroën.

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CRI COM (2014-2015) n°72, Mars 2015, pp. 8-49