La valeur diplôme de la formation en alternance : un blocage ?

Question d’actualité du 11 janvier 2017, adressée à Madame Marie-Martine Schyns, Ministre de l’Education
Objet : La valeur diplôme de formation en alternance? Un blocage de la part de la Communauté française?

Madame la Ministre, le 21 décembre 2016, votre collègue, le Ministre bruxellois de la Formation et de l’Emploi, déplorait dans un article les obstacles auxquels se heurtait son Plan de Formation 2020. À cette occasion, il déplorait – je cite – que «le diplôme de formation en alternance ait une valeur inférieure à celle d’un diplôme de secondaire professionnel ou technique».

Il attribue cet état de fait à la Fédération Wallonie-Bruxelles et au conservatisme du monde enseignant. Il poursuit en ces termes: «Ce dernier a du mal à accepter qu’une partie des jeunes lui échappe».
Cette déclaration est interpellante, vous en conviendrez, et j’aurais souhaité savoir, Madame la Ministre, si vous avez été en contact avec votre collègue bruxellois chargé de la Formation professionnelle à Bruxelles et si vous avez pu évoquer ces difficultés. Le cas échéant, certaines pistes permettant de répondre à ces difficultés ont-elles été envisagées?

Je vous remercie pour les éclaircissements que vous pourrez nous donner.

Réponse de la Ministre de l’Education, Madame Marie-Martine Schyns :

À mon sens, il n’est pas juste de dire qu’il n’y a pas aujourd’hui d’ouverture du monde de l’enseignement vers le monde de la formation en Région wallonne et en Région bruxelloise. Preuve en est l’existence d’équivalences ainsi que de plusieurs mesures de valorisation des diplômes.

La première mesure est l’établissement par le Service francophone des métiers et des qualifications (SFMQ) de profils de formation qui sont communs aux différentes institutions. L’on dénombre aujourd’hui 46 profils de formation émanant du SFMQ.

Deuxième mesure importante : pour les formations dispensées par le Service Formation PME (SFPME) ou l’Institut wallon de formation en alternance et des indépendants et petites et moyennes entreprises (IFAPME), des équivalences sont possibles entre le certificat de qualification de sixième année (CQ6) et le diplôme pour la formation professionnelle. Il existe aujourd’hui 14 profils soumis à la procédure de correspondance. Ceux-ci sont progressivement validées; le processus est en route et il prend de l’ampleur. Mais le fait est que si l’on veut simultanément sortir les profils métiers communs via le SFMQ et faire valider les équivalences, cela prend du temps, un certain temps même.

Mon cabinet est régulièrement en contact avec les cabinets des ministres Gosuin et Tillieux sur ces questions du lien entre l’alternance et l’enseignement. Je souhaiterais également rappeler que dans le cadre du Pacte, le Groupe central a demandé expressément que les différents gouvernements se prononcent sur la question du «périmètre» précis du monde de la formation et le monde de l’enseignement, et tout particulièrement sur la question du «périmètre» de l’alternance. Nous y travaillons aujourd’hui avec les différents gouvernements et les ministres de l’Emploi et de la Formation des deux régions.

Réplique :

Je vous remercie pour votre réponse, Madame la Ministre. Je relève que vous trouvez «injuste» la teneur du propos. J’invite donc les ministres compétents à se pencher sur la valorisation des diplômes de la formation en alternance et à se concerter de manière à être sur la même longueur d’onde.

Il est en effet toujours désagréable de laisser entendre que certains maillons de la chaîne ne parviennent pas à se coordonner avec d’autres. L’important, c’est l’enjeu de la formation et la capacité que les uns et les autres ont à porter les jeunes en difficultés vers l’emploi. L’enjeu est d’une importance telle que l’on ne peut se permettre aucun raté en termes d’efficacité. J’ai eu votre écho et je ne manquerai de faire part de votre position au Ministre Gosuin que j’aurai l’occasion d’interroger très prochainement.

 

Retrouvez l’intégralité du débat dans le compte-rendu de la séance du 11 janvier 2017 en cliquant ici
(CRI No 9 (2016-2017) , pp. 13-14)