Un manque d’une vision politique
Les députés MR ont passé au crible les budgets de la Cocof et de la Région bruxelloise. Ils pointent principalement l’absence de vision politique du gouvernement.
Depuis que ce gouvernement est en place, rien ne bouge. Les entreprises partent, la classe moyenne aussi et nous avons une bombe sociale qui devient tangible. Et les ministres passent leur temps à se contredire entre eux. » Le chef de groupe des libéraux au parlement bruxellois, Vincent De Wolf, n’est pas tendre avec la politique de la majorité PS-CDH-Défi. Quasiment à mi-mandat et surtout à l’époque où sont discutés les budgets de la Région et de la Cocof, le MR a sorti sa calculette principalement pour les politiques de logement, sécurité, mobilité et emploi.
« Pour 2017, la Région a décidé d’engager 711,6 millions d’euros ce qui représente une forte hausse par rapport à l’année précédente, explique le député Olivier de Clippele. Elle s’explique surtout par le poste concernant les voiries régionales et les tunnels. La Région a prévu 583 millions d’euros soit une hausse de 300 % par rapport à 2016. C’est très important surtout quand on sait que chaque année, certains crédits pour l’entretien des tunnels n’étaient jamais épuisés. »
Les libéraux mettent également en doute les montants inscrits pour la part régionale sur l’impôt des personnes physiques. Pour 2017, la Région a prévu de toucher 882,595 millions d’euros d’IPP soit une augmentation de 16,8 % par rapport à 2016. « La cour des comptes parle d’une surestimation, ajoute Olivier de Clippele. Il faudra certainement réduire les politiques menées lorsque le fédéral réajustera. »
La Région perdra également des rentrées en matière de droits d’enregistrement puisque l’abattement aura lieu jusqu’à 175.000 euros. « Il faudra également revoir un jour la politique en matière de droits de succession et de donation car les grosses fortunes risquent de quitter la Région si le gouvernement persiste à appliquer un taux de taxation de 80 % à partir de 175.000 euros si vous n’avez pas d’enfant. »
Les libéraux mettent également en avant le fait que la Région a inscrit à ses recettes la taxe sur les antennes GSM alors que l’ordonnance n’est toujours pas votée et que le boni cumulé se réduit chaque année. En contrepartie, l’endettement de la Région est aussi revu à la baisse.
« On manque d’une vision politique dans ce gouvernement, renchérit Vincent De Wolf. Si nous prenons la politique du logement, le budget est en diminution et on n’accorde pas assez de moyens pour les agences immobilières sociales ou l’allocation loyer. Vu le montant, elle ne sera pas généralisée. Or, nous savons que la Région ne produit pas assez de logements sociaux et qu’il faut donc aider les citoyens maintenant par d’autres mécanismes. »
Le chef de groupe met aussi en évidence le manque de cohésion au sein même du gouvernement. « Ils ne sont pas d’accord sur ce qu’il faut faire en matière de sécurité. Un des droits fondamentaux c’est tout de même de pouvoir aller le soir dans un parc en se sentant en sécurité ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Nous pensons qu’il faut mettre l’accent notamment sur l’école de police régionale mais nous voyons bien que les crédits n’ont pas été utilisés. »
Le MR n’est pas plus tendre concernant la politique de mobilité. Selon eux, les investissements ne sont pas suffisants et il n’existe toujours pas d’alternative crédible à la voiture individuelle. Ils souhaiteraient voir avancer plus rapidement le projet de métro nord-sud et surtout que le gouvernement revienne sur l’abandon du projet Pulsar (automatisation du métro).
« Quant à la politique de l’emploi, nous voyons que la baisse du chômage est certes due en partie à une meilleure conjoncture mais surtout aux mesures d’aides aux entreprises prises par le gouvernement fédéral, conclut Vincent De Wolf. Les contrats d’insertion s’enlisent dans l’administratif. Il faut mettre le paquet sur la formation et obliger les chômeurs à prendre des cours de langue. »
Article mis en ligne le 2 décembre 2016. Rédigé par Vanessa Lhuillier pour Le Soir.
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