Interpellation concernant les détails du projet Josaphat

Interpellation de Monsieur Gaëtan VAN GOIDSENHOVEN, Député, adressée à M. Rudi VERVOORT, Ministre-Président du Gouvernement de la Région de Bruxelles-Capitale, chargé des Pouvoirs locaux, du Développement territorial, de la Politique de la Ville, des Monuments et Sites, des Affaires étudiantes, du Tourisme, de la Recherche scientifique et de la Propreté publique

concernant « les détails du projet Josaphat ».

M. Gaëtan Van Goidsenhoven (MR).- Le 10 mars dernier, un site internet a été spécialement créé à l’effigie du projet Josaphat. En outre, des brochures ont récemment été distribuées à ce sujet, ce qui est une bonne chose.

Cette démarche d’information du public est d’autant plus importante que des habitants du nord-est de Bruxelles craignaient que le projet d’urbanisation de la friche de 24 hectares le long de l’ancien site de la gare de triage Josaphat vienne perturber l’harmonie qui règne dans les quartiers concernés. C’est, du moins, ce que nous apprenait un article de presse paru le 8 février dernier.

La Région voulait en effet y créer un quartier de 1.800 logements, une école et deux crèches. Le projet a été jugé trop dense par les riverains, en témoigne la pétition réceptionnée par les autorités régionales et communales, ainsi que par la Société d’aménagement urbain (SAU).

Cette pétition dénonçait la surdensification qui accompagnerait la réalisation du projet et qui influerait directement sur la qualité de vie des quartiers concernés à Schaerbeek et Evere. Les riverains redoutaient également que ce projet d’urbanisation ne complique encore la mobilité et le stationnement aux abords desdits quartiers.

En marge des craintes susmentionnées, les habitants se plaignaient de l’absence de concertation et du manque d’informations autour du projet. La presse a, par exemple, rapporté que, malgré des demandes formulées et adressées, les riverains pas plus que les comités de quartier n’ont eu à leur disposition des informations détaillées sur une étude ou un rapport d’incidences sur la mobilité et sur la qualité paysagère du site qui accueillera le projet.

Qu’à cela ne tienne, la Région vient, apparemment, selon un nouvel article du 23 mars, de communiquer un ensemble de détails plus concrets sur ce projet dont l’ambition a, semble-til, été revue à la baisse. Ainsi, il n’est plus question de 1.800 logements, mais de 1.585, ainsi que d’une école fondamentale pour 660 élèves, d’une structure de santé à Evere pour 60 enfants et une autre infrastructure d’environ 5.000m² dont la destination reste à déterminer à Schaerbeek. L’ensemble de ces informations est à présent disponible sur le site internet dédié au projet, www.josaphat.brussels.

La Société d’aménagement urbain (SAU) avait, quant à elle, communiqué qu’elle donnerait une suite aux différentes revendications en mars. Pour l’heure, elle attend d’évoquer ces inquiétudes avec les partenaires impliqués dans le projet.

Pour rappel, la Société d’acquisition foncière (SAF) avait conclu, en mai 2013, une mission d’études avec l’association des bureaux Idea Consult et MSA pour réaliser le plan directeur du site Josaphat, lequel a été approuvé par le gouvernement en mars 2014. Ce cadre prévoyait que 45% des 1.800 logements au programme à l’époque devaient être publics, et en majorité à destination de personnes dont les revenus leur permettaient uniquement d’accéder à du logement social.

Une version ultérieure du PRDD incluait, en marge de ces logements, la construction de deux crèches, d’une grande école primaire, d’une salle de sports et de divers commerces de proximité. Ces équipements devaient géographiquement être répartis autour de 4ha d’espaces verts. Je n’oublie pas les infrastructures en termes de mobilité, imaginées entre un réseau dense de cheminements piétons et cyclistes.

En ce qui concerne la mobilité automobile, vous aviez répondu, dans le cadre d’une interpellation que je vous avais adressée en avril 2014, que celle-ci avait « été soigneusement étudiée pour ne pas générer de nuisances ni dans les voiries existantes, ni dans le quartier lui-même ».

Interrogé ensuite en 2016 sur la consultation et sur l’implication des différents comités de quartier en amont de l’approbation par les autorités, vous aviez précisé que la plate-forme opérationnelle avait endossé la délicate mission de médiation entre la société civile et les autorités. À l’époque, Vous aviez également annoncé avoir chargé l’Agence de développement territorial pour la Région de Bruxelles-Capitale (ADT) de mener une réflexion sur l’organisation du processus innovant axé sur la participation citoyenne lors de grands projets urbains.

Depuis, quatre axes de travail ont été établis pour mener à bien cette délicate mission : la définition des conditions de participation, la coordination des procédures, et l’anticipation de la phase de participation, la diversification des publics et la qualité de la communication sur les projets. En fonction de cela, une stratégie devait être menée par Bruxelles Pouvoirs locaux.

Aujourd’hui, la presse nous précise qu’une révision du nombre de logements a été acceptée.

Quelles stratégies avez-vous déployées pour répondre aux différentes revendications exprimées dans le cadre de ce dossier ? En quoi les communications rapportées sur le site internet rencontrent-elles les différentes revendications formulées par les riverains et comités de quartier ?

La participation de la société civile lors des phases d’élaboration et de réflexion du plan de réaménagement montrait-elle déjà une amorce de ces revendications ? Qu’avait-il alors été décidé ?

Suite à la réduction du nombre de logements mentionnée par la presse, pouvez-vous nous communiquer la nouvelle répartition entre logements publics et logements privés, ainsi qu’entre les destinataires à revenus faibles et moyens ? À une question orale qui vous a été adressée en février dernier, vous avez répondu que le nombre de logements sociaux était de 250 à Schaerbeek, et de 154 à Evere, soit 27% sur le total de logements nouvellement construits. Vous aviez également insisté sur le fait que le nombre total de logements avait été réduit, passant de 1.800 à 1.723.

À ce jour, la clarté n’a toujours pas été faite sur le nombre réel de logements qui seront créés sur le site, pas plus que sur leurs typologie et destination, ni sur la répartition du nombre de logements sociaux et de logements moyens acquisitifs ou locatifs. Nous n’avons pas non plus d’informations quant à leur intégration harmonieuse dans le paysage urbain environnant, à l’instar du quartier Terdelt avoisinant.

Pourtant, en comparant les informations fournies par le site internet – qui datent du 10 mars dernier -, le nombre total de logements est à présent de 1.585, soit 912 logements à Schaerbeek, et 773 à Evere. Si les données reprises sur le site internet sont exactes, pouvezvous nous donner la nouvelle répartition entre les logements acquisitifs et les futurs logements sociaux ventilés entre les deux communes ?

Quant à l’organisation de la mobilité du quartier, point récurent essentiel, pouvez-vous nous décrire l’ensemble des infrastructures prévues à destination des cyclistes, piétons, automobilistes et navetteurs ? Quels modes de mobilité douce ce projet privilégie-t-il pour les habitants du quartier ? 

[Interpellation jointe de Madame Julie de Groote]

[Interpellation jointe de Monsieur Arnaud Verstraete]

[Intervention de Monsieur Mohamed Azzouzi]

[Intervention de Madame Isabelle Durant]

[Intervention de Madame Cieltje Van Achter]

M. Rudi Vervoort, ministre-président.- Je vais joindre à ma réponse un tableau reprenant la répartition des logements par type et par commune. Cela répondra à bon nombre de questions sans devoir procéder à une énumération fastidieuse.

Le nombre de logements évolue selon les phases du projet.

Nous citons en général un nombre de logements. Si nous voulons être précis, nous ferions mieux de nous référer à la superficie réservée aux logements et à sa répartition entre les différentes sortes de logements.

En 2014, le gouvernement avait envisagé de construire 169.000m² bruts hors sol. À la suite des études réalisées entre 2014 et 2016 en vue de limiter l’impact du projet sur l’environnement et d’améliorer son intégration paysagère, nous avons réduit cette surface, en décembre 2016, à 157.000m².

Ces deux décisions fixent une surface bâtissable maximale, susceptible de variations à la baisse en fonction des projets immobiliers à mettre en œuvre. La transposition de cette surface en nombre de logements relève d’une projection établie à chaque stade de développement du projet et destinée à s’affiner au fur et à mesure que l’on en saura plus sur le type et la taille des logements attendus.

Ainsi, en 2014, la Société d’acquisition foncière (SAF) est partie d’une surface moyenne indifférenciée de 92m² par logement, qui correspondait à la surface moyenne des nouveaux logements construits dans la Région, tous types confondus. Après avoir revu les projections au regard des surfaces réelles des logements construits par chacun des opérateurs publics de logement, des typologies de logements que ces derniers entendent construire sur le site Josaphat, ainsi que des typologies qui constituent l’offre actuelle des logements privés, la SAU a modifié les projections en retenant une surface moyenne probable par logement de près de 99m².

L’évolution de la taille de nos logements est un débat récurrent. Ces derniers temps, elle a tendance à augmenter par rapport aux autres Régions, et singulièrement la Flandre. Quand on parle de réduction de la taille des logements dans la ville de demain, le paradoxe bruxellois demeure manifestement, vu l’évolution des projets ou le nombre de permis déposés.

C’est tout l’intérêt de disposer d’un bureau d’études. Vous avez parfois critiqué la création d’organismes, mais nous en possédons désormais un qui produit des données et les recoupe, ce qui nous permet d’être en phase avec la réalité du marché immobilier bruxellois actuel. Le tableau que je dépose viendra étayer mon propos.

Dans cette projection susceptible d’évoluer, 1.584 logements sont envisagés. La densité n’a pas évolué depuis notre dernière discussion en commission. L’indice P/S, soit le rapport plancher/sol est de 2 sur la rive ouest, et de 2,5 sur la rive est. Cette valeur est à comparer avec la densité des immeubles situés le long du boulevard Général Wahis, dont l’indice de densité P/S est de 2,2.

La répartition entre les types de logements répond rigoureusement tant à la répartition entre 55% de logements privés et 45% de logements publics, qu’à la ventilation entre les types de logements publics prévus par la déclaration de politique régionale. Afin d’éviter toute confusion, je précise toutefois que ces répartitions concernent les surfaces brutes hors sol et pas le nombre de logements. Il me paraît en effet plus clair d’évoquer les surfaces lorsqu’un tel projet est déposé.

La surface consacrée aux équipements a augmenté à la suite des études qui ont été réalisées. En effet, des besoins à satisfaire à une échelle dépassant le site du projet ont été mis en évidence. Une partie de ceux-ci doivent trouver leur satisfaction dans le quartier et d’autres dans les quartiers environnants. Une fois encore, j’attire votre attention sur le caractère non figé du processus : il s’agit de réserver des surfaces destinées aux équipements pour satisfaire les besoins et, parallèlement, de réserver des localisations dans le projet, propices à leur développement.

Ne nous voilons cependant pas la face : les équipements demandent des montages complexes mobilisant investissements publics et partenaires. Ces projets doivent donc se construire progressivement et accompagner le développement immobilier. Certains équipements viendront s’ajouter au projet au fur et à mesure de sa concrétisation. Le phasage se fera de manière assez naturelle.

Pour un projet dont la réalisation s’étalera entre 2020 et 2030, des opportunités nouvelles peuvent voir le jour par rapport à ce que l’on prévoit aujourd’hui, et des besoins être satisfaits en dehors du site, rendant certaines infrastructures prévues moins nécessaires. Nous ne souhaitons donc pas figer la situation, mais réserver des potentialités à développer à l’initiative de la SAU dans le cadre de sa mission de coordination des acteurs publics. 

Ainsi, je peux déjà vous confirmer le montage, en première phase de développement, d’un projet constitué d’une école fondamentale, liée par une passerelle enjambant le chemin de fer à une salle de sport mutualisée entre l’école et le quartier. Ce projet, mené en collaboration avec la commune de Schaerbeek, se verra d’ailleurs pourvu de charges d’urbanisme dues pour la première phase du développement immobilier.

Concernant une maison de retraite dans le futur quartier, le quartier Josaphat jouxte le Campus Eureka, qui abrite une maison de repos et de soins de 168 lits. La maison de repos se trouve en façade, et la maison de repos et de soins se trouve à l’arrière du site. C’est un complexe intégré qui assure une certaine continuité dans les services.

À ceux qui considèrent que cette offre n’est pas suffisante, je dirai que, dans les environs – et singulièrement à Evere -, on a construit bon nombre de maisons de repos. L’offre y a explosé ces dernières années et d’autres potentialités existent. Cela dit, nous pourrons également développer demain des projets de type intergénérationnel.

À titre de comparaison, le quartier Astrid, à Evere, a été bâti en une quinzaine d’années. À mesure qu’il s’élevait, des projets de bureaux se sont mués en projets de logement, car le marché avait évolué depuis la conception du projet au conseil communal, à un moment où la pression immobilière en faveur de la construction de bureaux était forte.

À l’époque, il avait fallu rassurer les habitants. Aujourd’hui, le quartier est achevé et tant ceux qui y vivaient déjà que ceux qui viennent de s’y installer sont très contents. Les enjeux de densité s’y posaient aussi. Certes, on peut toujours trouver qu’on aurait pu faire mieux, mais il y a bel et bien une crèche et une offre de services. Le quartier fonctionne relativement bien.

Une fois encore, entre le moment de la conceptualisation et celui de la mise en œuvre, on sait que certains éléments évoluent. C’est heureusement le cas en ce qui concerne la mobilité. Un projet doit non seulement tenir compte de la situation actuelle, mais aussi du futur. Si l’on présente les enjeux liés à la mobilité comme un frein, en faisant monter la crainte chez les riverains, on limite indubitablement le débat, car on inscrit le projet dans des enjeux qui seront modifiés demain.

M. Verstraete, en ce qui concerne votre question relative aux zones vertes, je vous renvoie au site web de la Société d’aménagement urbain (SAU). Le projet prévoit au moins sept hectares d’espaces verts.

Je me souviens quand j’étais enfant, on faisait du toboggan sur les talus du parc Josaphat. À cette époque-là, la population était sans doute plus ouverte à s’approprier l’espace public…

Un parc de 2,8 ha sera aménagé. À la demande d’associations environnementales, un talus de plantes sauvages isolera de la voie de chemin de fer. Par ailleurs, un hectare de lieux de repos et trois hectares de talus pour le maintien de la biodiversité seront aménagés.

Notre conception de l’espace vert est d’ailleurs curieuse : si j’ai bien compris, le véritable espace vert est celui sur lequel on peut marcher et s’installer pour un pique-nique. Vous voyez à quoi je fais allusion…

Puisqu’on me fait la leçon ! Je vois cela à Schaerbeek : parfois, le prétexte de la biodiversité permet de repousser certains types de population dont on n’a pas envie.

Je sais de quoi je parle ! Quand on parle de logements sociaux, c’est le même problème. Cela vous ennuie, mais c’est la réalité !

J’ai déjà dit que 7ha étaient un minimum.

Vous verrez dans les chiffres, Mme Durant, ce que la commune d’Evere reçoit par rapport à Schaerbeek.

Vous dites n’en avoir cure, mais je sais comment votre majorité communale à Schaerbeek considère la répartition entre logements privés et publics, et parmi ces derniers, entre le logement social et les autres.

Ici, Evere prend le même nombre de logements sociaux que Schaerbeek. Or, ma commune affiche un taux de 15% de moyenne régionale. À combien en est la vôtre ? Nous avons du logement social, et vous pas, alors, s’il vous plaît, arrêtez !

Il s’agit d’un espace vert qui doit être aménagé par Beliris et Bruxelles Environnement à partir de 2019.

Ces 7 hectares ne comprennent ni l’espace public et semi-public supplémentaire, ni les jardins partagés de plus petite taille, ni le campus sportif déjà aménagé de 4,5 hectares.

Le Plan régional d’affectation du sol (PRAS) démographique prévoit que « la superficie affectée aux espaces verts ne peut être inférieure à 1 ha, en ce non compris les espaces verts associés à la voirie ».

Comme j’ai déjà plusieurs fois été amené à détailler cette question devant cette commission, je n’aborderai que rapidement la question de la gare RER. Il a été décidé, en 2014, dans une perspective d’efficacité ferroviaire, de réaliser l’offre RER sur le site en descendant légèrement vers le sud la gare actuelle d’Evere. Cette halte permet déjà de rejoindre le quartier européen en sept minutes, à raison de cinq liaisons par heure dans chaque sens à l’heure de pointe.

Infrabel a transmis à la SAU une proposition d’aménagement des quais répondant à cette décision régionale. Beliris est chargé des travaux d’aménagement des accès aux quais, depuis le pont De Boeck et à partir du quartier situé en contrebas. Les négociations avec la SNCB doivent permettre d’augmenter les fréquences en dehors des heures de pointe et le week-end, ainsi que de rétablir la liaison directe vers l’aéroport, sans transit à Bordet.

La résolution des questions liées à l’infrastructure ferroviaire et à la valorisation de la gare sont en bonne voie, tandis que l’amélioration de l’exploitation doit encore être obtenue. Toutefois, cette question dépasse le cadre du projet Josaphat, même si l’enjeu est important pour la mobilité à Bruxelles.

La question de l’accessibilité du site en transports publics a également été étudiée. La périphérie du site propose déjà une offre satisfaisante, mais améliorable. Le gouvernement a décidé de mettre immédiatement en œuvre tous les cheminements piétons et cyclistes qui permettent de traverser le site de part en part.

Deux points clés ont en outre été résolus par le gouvernement en décembre 2016. Il a été décidé de desservir le site en bus, afin d’éviter aux habitants moins mobiles de devoir gravir la pente importante pour rejoindre les transports publics périphériques. Cette desserte sera active dès l’arrivée des premiers habitants, avec l’augmentation de la fréquence des lignes existantes et le déplacement sur le site d’une des lignes longeant les avenues Gilisquet et Conscience. Cette ligne sera ensuite progressivement étendue, de manière à satisfaire la demande de déplacements des habitants.

Il est encore trop tôt pour donner les dates de réalisation et les conditions d’exploitation de cette ligne, mais la décision de principe d’améliorer la desserte en trams du boulevard Léopold III est prise. Il s’agit, d’une part, de mieux répartir les arrêts afin qu’ils puissent bénéficier au nouveau quartier, et d’autre part, d’augmenter la fréquence du tram 62, qui rejoindra la station Gare du Nord dès la mise en service du métro nord.

Lorsque le métro sera réalisé, cette ligne sera la seule et unique en mesure d’atteindre le dépôt. De ce point de vue, la desserte augmentera mécaniquement sur le boulevard Léopold III.

Sur la base de la densité estimée du nouveau quartier et de l’aménagement de voiries bien étudiées, les experts affirment que les voiries existantes suffiront à absorber le trafic automobile du futur quartier. Toutefois, afin d’anticiper d’éventuelles mesures correctives, le gouvernement a décidé de contrôler la circulation dans les quartiers avoisinants, dès l’installation des premiers habitants dans le nouveau quartier.

Pour ce qui est du stationnement hors voirie, il a été décidé de prévoir sous les bâtiments 0,7 emplacement par logement. En outre, pour atteindre la norme du Règlement régional d’urbanisme (RRU) d’un emplacement par logement, il a été décidé de compléter cette offre par deux parkings publics régionaux, en collaboration avec parking.brussels.

Concernant l’information des riverains, je me limiterai à dire que la SAU a opportunément lancé le processus d’information que je vous avais annoncé. Le site est opérationnel, sera encore enrichi dans les prochaines semaines et mis à jour régulièrement. Une brochure a été distribuée. Des séances d’information seront réalisées aux étapes clés du projet. Comme j’ai déjà eu l’occasion de vous le faire savoir, afin de sécuriser les partenaires publics, les acteurs immobiliers et les riverains, les grandes options stratégiques et les dispositions réglementaires du projet seront coulées dans un plan d’aménagement directeur (PAD). Je ne dois pas vous apprendre que le projet de PAD, accompagné de son rapport d’incidences sur l’environnement (RIE), fera l’objet d’une large enquête publique et que le parlement sera également informé aux étapes clés de la procédure.

Les riverains et comités de quartier pourront, dans ce cadre, prendre connaissance de toutes les études finalisées et adaptées aux dernières modifications du projet et se prononcer ainsi en toute connaissance de cause. Cela n’aurait pas été possible si des études éparses et non coordonnées avec le projet leur avaient été transmises.

Enfin, les projets concrets d’aménagement et de construction seront accompagnés de processus associant et informant les riverains et les futurs habitants du site. Il en sera ainsi des projets d’aménagement de l’espace public et des projets de développement immobilier.

Pour ce qui est du calendrier, le projet de PAD sera soumis à l’adoption du gouvernement après l’entrée en vigueur du nouveau Code bruxellois d’aménagement du territoire (Cobat). Nous avons eu un débat intéressant sur les avis du Conseil d’État à ce sujet.

La procédure d’adoption devrait se dérouler jusqu’au second semestre de 2018. Parallèlement, le marché d’étude portant sur l’aménagement des espaces publics va être lancé par Beliris, de manière à ce que les études aboutissent au même moment que le PAD et que les travaux d’aménagement du parc linéaire, des voiries principales et de la viabilisation du site puissent débuter en 2019.

Enfin, sur la partie sud du site qui est immédiatement urbanisable, la SAU va lancer, avant les vacances, une procédure de désignation d’un développeur chargé d’une première phase de développement immobilier, via un dialogue compétitif.

Cette procédure permettra de tenir compte des résultats de l’enquête publique du PAD et de fixer des ambitions élevées en matière de qualité architecturale. Elle devrait aboutir sur un projet représentatif du nouveau quartier au cours du premier semestre 2019, selon le calendrier établi, et n’anticipe pas sur la participation, puisque cet appel à projet porte sur l’école et 65.000m² de logements.

M. Gaëtan Van Goidsenhoven (MR).- À mon sens, la participation, et plus encore l’implication des habitants, ont été trop rapidement survolées. Nous avons ainsi appris que les habitants pourront prendre connaissance du projet lors des enquêtes publiques et qu’ils y seront associés. C’est une intention louable, mais j’aurais souhaité en savoir davantage sur le cadre de leur implication dans les différentes phases du projet.

Par ailleurs, vous avez dit que les charges d’urbanisme allaient être utilisées pour de l’équipement. Pourriez-vous m’en dire plus sur l’usage envisagé ? Sachant que ce quartier est actuellement vide, j’imagine que des sommes significatives – en lien à tout le moins avec le logement privé, l’hôtel, etc. – iront aux équipements. J’aurais aimé savoir si cette manne allait être utilisée pour l’aménagement d’équipements spécifiques.

Enfin, je perçois une ambiance que je qualifierais d’un peu tendue, entre la Région et une des deux communes, voire entre les deux communes qui partagent le projet. Je vous avoue que cela m’inquiète un peu.

M. Rudi Vervoort, ministre-président.- J’ai oublié une chose. Nous avons parlé de l’association de fait Commons Josaphat. Nous maintenons, bien entendu, le contact avec elle, mais cherchons, d’une certaine manière, à stabiliser l’interlocuteur. Nous avons donc émis l’idée qu’il puisse se constituer en asbl à un moment donné. Cela nous assurerait que ceux qui s’expriment disposent du mandat nécessaire pour le faire. Je suis en faveur de la concertation la plus ouverte possible, mais il faut stabiliser les choses pour éviter qu’un interlocuteur différent n’intervienne à chaque réunion.

Concernant les charges d’urbanisme, elles seront, dans un premier temps, assumées à 100% par l’école.

[Réplique de Madame Julie de Groote]

M. Rudi Vervoort, ministre-président.- J’ai aussi oublié de dire que, dans ce processus institutionnel, nous avons des contacts réguliers avec les deux communes concernées, pour des discussions ou des présentations. Nous écoutons donc les préoccupations des uns et des autres. Et cela continuera, car c’est important pour les deux communes.

La maîtrise foncière est et reste l’objectif, mais nous ne sommes pas là pour faire de la spéculation. Nous sommes d’abord là pour assurer l’équilibre économique du projet. Il faut avoir à l’esprit cet élément, qui conditionne la viabilisation du projet. Dans nos dix quartiers prioritaires, nous devons chaque fois intégrer cet enjeu. Nous visons la neutralité budgétaire, pas les bénéfices.

[Réplique de Monsieur Arnaud Verstraete]

[Intervention de Madame Isabelle Durant]

M. Rudi Vervoort, ministre-président.- Notre souhait est de pouvoir dialoguer avec les riverains.

[Intervention de Madame Isabelle Durant]

M. Rudi Vervoort, ministre-président.- Je n’ai pas dit qu’il fallait en faire un interlocuteur « crédible », mais « stabilisé ». Je ne mets pas en doute sa crédibilité.

[Intervention de Madame Isabelle Durant]

M. Rudi Vervoort, ministre-président.- Cela veut dire que l’on fait évoluer le dossier dans la concertation. Lorsqu’on revient en arrière tous les six mois, c’est le processus même de concertation qui est mis en péril.

[Intervention de Madame Isabelle Durant]

M. Rudi Vervoort, ministre-président.- Moi non plus. Je parle d’une concertation qui se fait en dehors de celle-ci.

[Intervention de Madame Isabelle Durant]

M. Rudi Vervoort, ministre-président.- Ce que vous proposez, c’est l’éloge de l’immobilisme !

[Intervention de Madame Isabelle Durant]

M. Rudi Vervoort, ministre-président.– Rien n’est exclu.

[Intervention de Madame Isabelle Durant]

M. Rudi Vervoort, ministre-président.- Pas du fait des Bruxellois.

[Intervention de Madame Isabelle Durant]

M. Rudi Vervoort, ministre-président.- Je vous dis cela pour que vous puissiez rassurer les riverains sur cet enjeu dont les Bruxellois se sont déjà emparé. Il faut voir le côté positif des choses. Les chiffres produits aujourd’hui attestent d’une évolution positive dans le chef des Bruxellois. Je suis, certes, d’accord avec vous pour dire que les choses ne se sont globalement pas améliorées, mais les Bruxellois eux, ont changé de comportement.

[Intervention de Madame Isabelle Durant]

M. Rudi Vervoort, ministre-président.- La mobilité a été améliorée sur le boulevard Léopold III depuis l’aménagement du tram.

[Intervention de Madame Cieltje Van Achter]

M. Rudi Vervoort, ministre-président.- Vous pouvez poser cette question à la commune de Schaerbeek.

 

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CRI COM (2016-2017) n° 93, Avril 2017, pp. 23-50