« La prise de conscience de l’urgence relative à la préservation de la biodiversité urbaine constitue un changement de paradigme majeur », expliquent Gaëtan Van Goidsenhoven et David Leisterh
La friche Josaphat constitue un vaste terrain de plus de 30 hectares, à cheval sur les communes d’Evere et de Schaerbeek. Le Gouvernement bruxellois, via un Plan d’aménagement directeur (PAD), souhaite urbaniser massivement le site, en y implantant 1.600 logements.
« Le site ayant été laissé à l’état de friche pendant plusieurs dizaines d’années, il a vu s’y développer une biodiversité exceptionnelle à l’échelle de la Région bruxelloise, expose le député libéral Gaëtan Van Goidsenhoven, qui pointe depuis plusieurs années les risques du projet régional. Or, il ressort de l’ensemble des avis et réclamations, tant d’instances spécialisées que de naturalistes et biologistes professionnels, que le projet de PAD actuel constituerait une grave menace pour la diversité biologique présente sur la friche ».
David Leisterh, président de la Régionale du MR, considère que les signaux d’alerte concernant la place de la nature en ville doivent constituer un changement de paradigme majeur : « 14 % d’espaces verts en moins en Région bruxelloise entre 2003 et 2016, un Bruxellois sur cinq n’ayant pas accès à un espace vert à proximité immédiate et une diminution globale de la biodiversité à l’échelle internationale de 68 % en moins de 50 ans. La crise sanitaire actuelle a encore exacerbé le désir légitime des habitants urbains de disposer d’espaces naturels et elle a démontré que les rapports entre santé publique et protection de la biodiversité étaient étroitement imbriqués ».
Si le MR est convaincu de la nécessité de créer du logement qualitatif et abordable à Bruxelles, il estime qu’il s’agit de trouver un équilibre entre cet objectif et celui de la biodiversité.
« Nous avons consulté plusieurs projets alternatifs pour l’aménagement de la zone, et notamment le plan « I love Josaphat » réalisé par deux architectes de la « team Léopold III », qui nous paraît singulièrement équilibré, en proposant d’urbaniser la partie est de la friche ainsi qu’en dehors du périmètre du PAD, tout en préservant la partie ouest », détaille Gaëtan Van Goidsenhoven.
Après avoir analysé les différentes possibilités pour tenter de préserver les riches caractéristiques naturelles du lieu, le MR a conclu que le PAD, même soumis à révision, n’était pas susceptible de prévoir des modalités de protection spécifique de la faune ou de la flore, ni de mode de gestion adaptée des milieux naturels.
« Le statut de « réserve naturelle » semble en revanche singulièrement adapté, car il permettrait qu’une gestion appropriée tende à maintenir ou à rétablir dans un état de conservation favorable les espèces et habitats naturels présents sur le site », justifient Gaëtan Van Goidsenhoven et David Leisterh.
Pour toutes ces raisons, le groupe MR plaide pour qu’un geste fort soit posé. Il a ainsi déposé une proposition de résolution au Parlement bruxellois, demandant qu’une étude de faisabilité soit menée pour la création d’une réserve naturelle sur la partie ouest du site.