Question orale de Monsieur Gaëtan VAN GOIDSENHOVEN, Député, adressée à Madame Fadila LAANAN, Ministre-Présidente en charge du Sport
concernant la la déficience de l’offre sportive en Région bruxelloise
M. Gaëtan Van Goidsenhoven (MR).– Lors de votre déclaration-programme du mois de juillet dernier, vous avez souligné la nécessité, je cite, « de permettre à l’ensemble de la population [bruxelloise] de pratiquer un sport dans les meilleures conditions ».
Parmi les cinq grands axes relatifs à la politique sportive que vous avez dévoilée, figure le développement des infrastructures. Vous avez également déclaré vouloir favoriser le cadastre du sport pour en faire un outil prévisionnel afin de cibler les priorités en termes d’investissements. Vous souhaitez aussi soutenir la création d’infrastructures sportives.
Le cadastre du sport, que vous avez cité, contient des informations très intéressantes, mais qui donnent de la situation du sport dans notre Région une image relativement négative. Quelques chiffres interpellent, notamment le nombre d’équipements recensés, qui est de 2.186, soit 21 équipements (organisations ou clubs sportifs) pour 10.000 habitants. C’est évidemment beaucoup trop peu.
Toujours selon ce document, hormis les courts de tennis, on constate également un déficit généralisé au niveau des équipements. Il y a aussi urgence, au niveau des bassins de natation. Tout le monde le sait ici.
Ce constat semble partagé par d’autres responsables politiques puisqu’il y a quelques semaines, lors d’une Commission de l’infrastructure du Parlement de la Région de Bruxelles-Capitale, le ministre des Finances, M. Vanhengel, soulignait lui aussi la situation extrêmement difficile de notre Région en termes d’infrastructures.
Je rajouterai également que notre Région accuse un retard de 14% par rapport aux autres entités de même taille, sans compter le fait que 25% des personnes qui pratiquent un sport en Région de Bruxelles-Capitale n’y habitent pas.
L’offre sportive est donc clairement insuffisante. Comme le soulignent plusieurs associations, le sport constitue un outil d’éducation, d’émancipation et de progrès social qu’il convient de ne pas ignorer.
Où en êtes-vous dans les contacts avec la Région et les communes pour dresser une liste des priorités pour la création d’infrastructures d’intérêt supra-local afin de mutualiser les coûts de construction et de gestion ?
Pouvez-vous nous dire également si ces priorités en termes d’investissement sont aujourd’hui définies ?
Mme Fadila Laanan, ministre-présidente.- Je vous remercie pour votre question pertinente qui relève cependant de mes compétences régionales et non de la Commission communautaire française.
Toutefois, j’excuse bien entendu votre confusion étant donné que les infrastructures sportives sont devenues une matière régionale depuis peu, à la suite de la sixième réforme de l’État. Je vous invite quand même à m’adresser ce genre de questions à l’avenir dans la bonne enceinte parlementaire.
C’est donc en tant que ministre des Sports à la Commission communautaire française que j’apporte ici des éléments de réponse. Le cadastre des sports à Bruxelles a relevé un déficit important en termes d’équipements sportifs et vous venez d’ailleurs de rappeler à l’assemblée les chiffres qui le traduisent.
Malgré le peu de moyens alloués au Sport à la Commission communautaire française, je continue de soutenir de nombreuses associations sportives actives dans la promotion du sport en Région bruxelloise, au travers des manifestations sportives, telles que des tournois, des initiations, des courses à pied, etc. attirant un public large et varié. Tous les sports sont représentés. Mon objectif est d’apporter une aide à tout type de sport, du football aux sports de rue en passant par les handisports et les activités plus douces comme le yoga ou le sport pour les seniors.
Concernant la construction et la gestion d’infrastructures sportives d’intérêt supra-local, nous sommes en train d’étudier, au niveau régional, la question avec le cabinet de M. Rudi Vervoort. Une analyse juridique est actuellement menée au sein de mon équipe pour identifier les différentes formes de coopération que peuvent réaliser les communes entre elles ou avec d’autres partenaires. Il en existe plusieurs. Nous pourrons ensuite travailler avec les autorités locales pour connaître leur position sur la problématique.
M. Gaëtan Van Goidsenhoven (MR).- Au niveau de la Commission communautaire française, j’avais relevé cette volonté de contact avec la Région dans votre déclaration de politique générale (DPG). Le but de l’entreprise était de dresser cette liste de priorités. C’est la raison pour laquelle je vous ai interrogée en ces lieux. Je sais parfaitement que la Région a d’autres responsabilités qui dépassent vos compétences au niveau de la Commission communautaire française.
Néanmoins, à la lecture de votre DPG, il semblait clair qu’il était dans vos intentions de dresser une liste de priorités et j’ai donc jugé utile de vous adresser cette question orale, au regard également des multiples interventions sur le sport que nous avons connues au niveau de la Commission communautaire française et qui semblent préoccuper nombre de nos collègues.
Pour retrouver l’intervention dans son intégralité, veuillez cliquer ici.
CR n°17 (2014-2015), Juin 2015, pp. 33-34